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L'épisode de la noyade: La Chute de Camus

Publié le 09/01/2020

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Circonstance de l'aveu

Après une assez longue halte, à l'abri, en raison de la pluie (voir p. 61), Clamence a décidé de se remettre en marche avec son compagnon. Tant qu'ils étaient assis, il lui a raconté ce qu'il faisait ou pensait à l'époque de sa gloire -type de récit appelé «itératif» ou «répétitif», qui récapitule des événements généralement assez semblables. Il est vrai que dans cette récapitulation, Clamence a isolé une aventure «pas très reluisante» (p. 70) vécue avec une femme; mais cet épisode, étalé sur une longue période et résumé en une seule page, n'a pas à ses yeux d'intérêt en lui-même : il le cite pour sa valeur exemplaire. Au contraire, l'épisode de la noyade est unique; chaque circonstance en sera détaillée, au point que, malgré sa brève durée, il occupe autant de place que l'aventure précédente.

On suppose que la reprise de la marche des deux compagnons a favorisé l'aveu : il est moins difficile de parler gravement à quelqu’un de profil que les yeux dans les yeux. Encore fallait-il pour cela que la pluie eût cessé. Mais l’essentiel est que le temps pluvieux de cette soirée d'aveu s'accorde avec celui de la nuit fatale. 

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« •••ANALYSE DU PASSAGE Circonstance de l'aveu Après une assez longue halte, à l'ab ri, en raison de la pluie (vo ir p.

61), Clamence a décidé de se remettre en marche avec son compagnon .

Tant qu'ils éta ient assis, il lui a raconté ce qu' il faisait ou pensait à l'époque de sa glo ire -type de récit appelé « itératif» ou « répétitif» , qui récapi ­ tule des événements généra lement asse z semblables .

Il est vrai que dans cette récapitulation, Clamence a isolé une aventure « pas très reluis ante» (p.

70) vécue avec une femme; mais cet épisode, étalé sur une longue pér iode et résu mé en une seule page , n'a pas à ses yeux d'intérêt en lui-même : il le cite pour sa valeur exemplaire.

Au cont raire, l'épisod e de la noyade est unique; chaque circo nstance en sera déta illée, au po int que .

malgré sa brève durée, il occupe autant de place que l'aventure précédente.

On suppose que la repr ise de la marche des deux compa­ gnons a favorisé l'aveu : il est moins difficile de parler gra ­ vement à quelqu'un de profil que les yeux dans les yeux.

Encore fallait-il pour cela que la pluie eût cessé.

Mais l'es­ sentiel est que le temps pluvieux de cette soirée d'aveu s'accorde avec celui de la nuit fatale .

Quant au cadre , Clamence s'est depuis longtemps souc ié de l'harmoniser avec celui de sa faute : à Amsterdam, on longe presque forcément des cours d'eau.

Modali"tés du récit: Comédien ou sincère (comment savoi r?), Clamence présen te comme un suprême effort de sa volonté cet aveu que l'inter locu teu r ne sollicite nullement.

En dépit de l'imper­ ceptible annonce de la première journée («Je ne passe jamais sur un pont, la nuit» , etc ., p.

19), l'adjectif démons­ tratif «cette» («Cette nui t-là», p.

74).

comme ceux qui pré­ cédaient («cette affaire», p.

70; «cette aventure», p.

70 et 73-74), ne renvoie à rien dans le tex te, sinon à l'histoire qui va suivre .

On trouve ce même emploi du démonstratif dans la Bible et particulièrement dans les Évangiles : « En ce temps- là Jésus dit à ses · disciples» .

Quel temps? C'est la parabo le elle -même qui va nous l'indiquer .

Cet usage. »

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