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Les Bonne de Genet: de "Commence les insultes" à "Claire, vous m'épuisez"

Publié le 08/01/2015

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Ce texte est un extrait de l’œuvre ‘’Les Bonnes’’ rédigé par Jean Genet en 1947. Dans  cette pièce de théâtre, l’auteur dénonce la condition des domestiques, constamment réduits à leur  médiocre condition sociale, et voués à subir de lourdes humiliations de la part de leurs maîtres. Comment la mise en scène des deux personnages traduit-elle ce rapport d’oppression qui règne à  travers le pouvoir hiérarchique ? Le portrait caricatural des servantes montre la suprématie du dominant sur l’opprimé, mais la  mise en abyme du jeu théâtral permet de dénoncer les inégalités entre les classes sociales.  Claire joue le rôle de la maîtresse qui dégrade continuellement la personnalité de la  servante Solange en employant des termes déshumanisants à son égard. Cette déchéance  perpétuelle, dont les insultes sont réitérées en crescendo, tend à dévaloriser la gouvernante à  travers le champ lexical de la dépravation ‘’haine’’, ‘’crachats’’, ‘’odieuse’’, ‘’vile’’.  L’évocation péjorative de cette classe sociale est omniprésente. Les domestiques sont considérés  comme des parasites ou des espions en rentrant dans l’intimité des maîtres ‘’nos chambres’’,  ‘’nos corridors’’,’’nous corrompt’’. Claire utilise des termes relatifs aux animaux ‘’vos...
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« Claire qui déverse toute sa haine envers ce genre d'espèce animale.

La maîtresse s'appuie sur des  critiques émotionnelles par ses paroles blessantes infligées à son esclave.

Le déversement de  haine atteint son paroxysme lorsqu'elle perd ses moyens, et ne trouve plus de qualificatif pour  décrire son écoeurement de cette classe sociale.

Cette aversion est mise en évidence par l'emploi  des trois points de suspension, qui montre que Claire s'emmêle les pinceaux de par la virulence  de ses propos.  Cependant, malgré l'énumération de tous les maux provoqués par les domestiques, Claire établit  un certain lien avec son interlocutrice, qui peut prêter à confusion.

Les termes se référant à une  relation amoureuse ''chanter ma beauté'', ''nous pénètre'', ''nous entre par la bouche'' peuvent  induire le spectateur en erreur.

La maîtresse donne l'impression de jouir de sa supériorité, et  n'hésite pas à évoquer des propos troublants qui laissent croire à une grosse dispute de couple.  Cette élocution ambigue suscite la curiosité, elle laisse penser au spectateur que Claire vient de  vivre une déception amoureuse qui la rend si venimeuse à l'égard de sa bien-aimée. Les propos affligeants et déshumanisants vis-à-vis des personnes vulnérables est monnaie  courante dans les milieux bourgeois, et reflètent la société de l'époque du milieu du vingtième  siècle.

Mais le pouvoir de l'écriture et de la mise en scène permet de critiquer ces préjugés  nauséabonds, et vise à faire réfléchir le spectateur afin de donner une lueur d'espoir pour réduire  les inégalités entre les différentes catégories sociales.

  Cette  pièce théâtrale est réalisée de manière judicieuse afin de propager des idées  prônant l'égalité de traitement de toutes les catégories sociales.

En réalité, il s'agit d'une mise en  scène au sein de la pièce de théâtre.

Claire est une bonne qui joue le rôle d'une maîtresse en se  mettant dans la peau des bourgeois et en s'amusant à les imiter.

Cette dernière se réjouit de se  mettre à la place de sa patronne pour ridiculiser les préjugés, et motivant ainsi le spectateur à se  révolter de ces propos lamentables.

Elle impose directement son autorité par l'emploi des verbes  à l'impératif  ''commence'' ''passons '' afin de mener le jeu à son aise et dissimuler les messages  souhaités au public.

En revanche, Claire prend du temps à s'identifier et de se mettre dans la peau . »

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