Les comices agricoles Flaubert
Publié le 13/11/2014
Extrait du document


«
l’agriculteur encore qui engraisse pour nos vêtements, ses abondants troupeaux dans le
pâturage ? Car comment nous vêtirions-nous, car comment nous nourririons-nous sans
l’agriculteur ? » ou un peu plus loin « Mais je n’en finirais pas, s’il fallait énumérer les uns
après les autres les différents produits que la terre bien cultivée, telle une mère
généreuse, prodigue à ses enfants ».
Il parle, il parle, sans jamais s’arrêter.
Avec la
citation tout en haut de la page 245 « la place jusqu’aux maisons était comble de
monde » on peut donc dire que les comices agricoles était un véritable évènement dans
la ville, tout le monde était présent ; cela va de simples habitants aux personnes un peu
plus impliquées dans la ville tel que le pharmacien et sa famille, ou les pompiers par
exemple.
P245 « on voyait des gens accoudés à toutes les fenêtres, d’autres debout sur
toutes les porte ».
cependant on peut voir par la suite qu’il règne un certain ennuis face
au monologue de Monsieur Lieuvain car p244 fin : « sa petite figure pâle, où des gouttes
ruisselaient, avait une expression de jouissance, d’ accablement et de sommeil.
»,
l’accablement est un mot vraiment fort car le verbe accabler veut dire : Faire supporter
une chose pénible et oppressante, d'un point de vue morale ou physique, ce qui veut
donc dire que pour le lieutenant, participer à cette manifestation est comme un supplice,
car cela ne l’intéresse pas et qu'il s’ennuie profondément.
Nous pouvons par ailleurs noter que cette notion d’ennui n’est pas singulière puisque
Flaubert lui-même avait participé à un comice agricole de Grand-couronne et il disait
dans une lettre à Louise Colet « Ce matin j’ai été à un comice agricole dont j’en suis
revenu mort de fatigue et d’ennui.
J’avais besoin de voir une de ces ineptes cérémonies
rustiques pour ma Bovary.
(…) j’en suis physiquement malade.
» (note de bas de page
p227).
Il laisse donc transparaître sa propre frustration et son ennui profond dans les
personnages de son roman, signe, que lui non plus n’a pas apprécié cet évènement.
Plus loin dans le texte on peut aussi s’apercevoir qu’à un moment ce laïus prononcé par
Monsieur Lieuvain, un simple conseiller, semble prendre la tournure d’un véritable
discours d’encouragement qui pourrait avoir lieu lors d’une guerre/ de propagande (p246
en bas de page : « continuez ! Persévérez ! »), grâce aux nombreux champs lexicaux de
la guerre (p246 toujours : « empirisme téméraire, vainqueur, vénérables serviteurs,
pénible sacrifices »).
En opposition aux propos de MM Lieuvain et Derozerays il y a la déclaration de Rodolphe
à Emma ; il tient un discours très romantique et petit à petit il essaye de la séduire (p248 :
« et il saisit sa main ; elle ne la retira pas.
» et finalement il y parvient (p249 un peu après
la fin de notre extrait : « Oh ! merci ! vous ne me repoussez plus ! »).
Il joue un rôle afin
de parvenir à ses fins ; la séduire pour pouvoir la jeter comme un vulgaire objet par la
suite, il joue au soupirant romantique et désespéré, mais il est aussi perspicace car il
prononce les mots qu’Emma veut entendre.
Evidemment après toutes ces belles paroles
Emma ne peut que tomber dans ses bras, elle est tellement « ancrée » dans son monde,
elle a lu tellement de romans à l’eau de rose, et est tellement naïve que Rodolphe n’a
pas vraiment de mal à la séduire (même si au début Emma ne se laissait pas « faire »
car elle pensait à sa morale),
2) Une ironie omniprésente
Cet entrecroisement des discours confère à l’ironie une grande force et est omniprésente
dans ce passage.
L’annonce des récompenses et des prix prononcée par le conseiller
alterne avec la parole amoureuse de Rodolphe et celle-ci déconsidère ainsi totalement la
scène de séduction : [EXTRAIT de « ensemble de bonnes cultures ! » à « une médaille
d’or »].
Tout ce chapitre accentue la satire du romantisme déjà précédemment observée,
l’ironie est donc très présente et cette dernière réside autant dans les mots prononcés
que dans celui qui les prononce ; en effet c’est Rodolphe le moins romantiques des.
»
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