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LES CONTES (histoire littéraire)

Publié le 04/08/2011

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histoire

Tout savoir sur LES CONTES de L'Oedipe de Sophocle aux Contes du chat perché de Marcel Aymé.

MOTS-CLES: Oedipe, ANDERSEN, GRIMM, PERRAULT, Sindbad le marin, Mille et Une Nuits, Le Décaméron (1349) de Boccace, Contes de Canterbury, Pilpay Chaucer, Boccace, La Fontaine, Contes moraux de Marmontel, Voltaire, L'Oiseau blanc, conte bleu (1748) ou encore Ceci n'est pas un conte (1773), Diderot, Contes drolatiques, Balzac, Poe  (Double Assassinat dans la rue Morgue, Le Chat noir, La Chute de la maison Usher), Maupassant, Les Contes cruels, de Villiers de L'Isle Adam en 1883, Barbe-Bleue, Lettres de mon moulin, Alphonse Daudet, etc...

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« aussi a leur compliquer la vie pour le plus grand plaisir des auditeurs. Des poemes viennent s'intercaler dans des recits manifestement snits pour des adultes : mechants vizirs, erotisme sous-jacent, soucis d'argent inscrivent ces contes merveilleux dans une critique realiste du quotidien.

Le Decameron (1349) de l'Italien Boccace et les Coates de Canterbury, reunis par l'Anglais Chaucer 5 la fin du xv siecle sont des chefs- d'ceuvre tout aussi durables, tout comme les contes attribues en Inde A un ecrivain it demi mythique, Pilpay. Chaucer et Boccace ant en commun une crudite et une cruaute que l'on retrouve dans les fabliaux francais et Le Roman de Renart.

Plus raffinee, Marie de France a donne au xu siecle des Lois comme celui du Chevrefeuille, qui se rapprochent davantage de la tradition des contes amoureux. CONTES GRIVOIS ET CONTES DE FEES On attribue quelquefois a Boccace ('invention de la nouvelle, et il est certain que ses imitateurs francais de la Renaissance, comme Marguerite de Navarre et Boaaventure des Periers, donnent it leurs recits une tournure anecdotique et realiste qui les sort definitivement du genre des contes. Le passage d'une culture orate a une culture ecrite, entre la fin du Moyen Age et le debut de la Renaissance, se traduit par un relatif abandon du conte, delaisse par les elites.

Ce sont dans les cahiers grossierement imprimes de «La Bibliotheque bleue», editee a Troyes et vendue par les colporteurs, que le conte va survivre, au cote de chansons de gestes que Fon ne goke plus que dans les milieux populaires et paysans. Dans les contes de fees continue a vivre un fond folklorique d'origine surtout celtique, qui se rencontre avec une certaine diabolisation de la femme as Moyen Age.

Inquietante mais bienveillante, la fee est une figure acceptable de ' cette autre image de la femme qui hante les esprits et cristallise toutes les peurs : la sorddre. De la meme Eason, le conte va servir d'exutoire a une sexualite peu a peu kart& de la litterature officielle : forme d'election du recit paillard, le tante ILE CONTE ET LA NOUVELLE Entre ces deux formes de recit, marquees toutes deux par la brievete, on est quelquefois bien en peine de faire la difference.

Elle existe, pourtant.

Nee en Italie a la Renaissance, la nouvelle met en scene un univers plus realiste que le conte : un espace et un temps precis, generalement nommes. Elle est centree sur une aventure particuliere, sans valeur generale, souvent surprenante - cette surprise etant d'ailleurs sa legitimation litteraire, ce qui merite que l'on annonce la nouvelle ».

Sans valeur generale, elle va davantage chercher du cote de ('anecdote, du particulier, voire de l'etrangete : on sidentifie aussi peu au hems d'une nouvelle qu'au personnage d'un fait-divers dans le journal.

Enfin, les mecanismes narratifs ne sont pas les memes : la oil le conte exploite surtout les ressorts de l'epreuve, pour mettre en scene ('integration ou la reintegration d'un personnage dans un groupe (ou dans un couple), la nouvelle se construit davantage sur le ratage, l'echec, la deconfrture comique ou tragique d'un personnage ne maitrisant pas ce qui lui arrive. grivois part d'une tradition de crudite orate et populaire pour se faire peu peu franchement licencieux, voire pomographique aux xvu et nor siecles. C'est pourtant aux memes xvii, et nue siecles que le conte reinvestit la litterature serieuse.

La Fontaine donne en 1665 quelques Contes dont la erotique fera scandale, mais qui sont ecrits dans la langue parfaite d'un ecrivain de haut vol.

Les Amours de Psyche et de Cupidon, ecrits en vers, attenuent cet erotisme sans l'evacuer totalement, et surtout donnent as conte ses lettres de noblesse en rappelant ses origins antiques. Charles Perrauft, tout au contraire, va s'employer a montrer dans le conte un genre authentiquement francais, associe as u merveilleux chretien» eta un imaginaire dont il tente de faire valoir la dignite litteraire.

Ses Contes, dits quelquefois de ma mere rOye (titre du second recueil, publie en 1697), ecrits en vers et en prose, servent en quelque sorte d'illustration A la these defendue par Perrault dans la célèbre querelle des Anciens et des Modernes : a ses yeux, la modernite (c'est -it-dire le monde francais et chretien) possede autant de ressaurces litteraires que l'Antiquite. Une veritable mode du tante de fees se developpe A l'epoque, dont la representante la plus emblematique est sans doute Mme d'Aulnoy, qui donne A la fin du siècle pas mains de huit volumes de contes, dont le célèbre Oiseau bleu.

Antoine Galland redige entre 1704 et 1717 la premiere adaptation francaise des Mille et Une Nuits. LES COMES PIOLOSOPHIQUES Sans vraiment que l'on s'en rende compte, c'est dans ces anneesta que le conte devient un genre litteraire de creation, et non plus de tradition.

Les ecrivains commencent a inventer des contes, au lieu de puiser, comme Perrault ou La Fontaine, dans un fonds deja existant.

Un des modes de cette creation est le detournement, pratique notamment par Voltaire, a partir des annees 1740, avec ces contes philosophiques qu'il ne considere lui- meme que comme un divertissement, et qui constituent pour nous une part essentielle de son oeuvre, la seule qui ait conserve de nombreux lecteurs.

Zadig ou la Desanee (1747), Micromegas (1752), Candide ou I'Optimisme (1759) - qui outrepasse les dimensions du conte pour s'aventurer dans le roman -, L'Ingenu (1767) sont les oeuvres les plus connues d'une production qui comprend aussi des contes en vers et dont le ressort principal est la fausse naivete, instrument d'election de la fameuse ironie voltairienne. Le Contes moraux de Marmontel, dont la premiere serie est publiee en 1755, apparaissent bien fades en comparaison, mais Is obtinrent un grand succes.

Le conte voit sa dimension pedagogique exploit& par les ecrivains des Lumieres, toujours soucieux d'instruire en amusant.

On pourrait titer, dans une veine mi- morale, mi-parodique, L'Oiseau blanc, conte bleu (1748) ou encore Ceti n'est pas un conte (1773), de Diderot. LE ROMANTISME Jeu de l'esprit le conte philosophique est fort Eloigne de l'esprit originel des contes populaires.

Ceux-ci vont susciter un regain d'interet as moment oil le romantisme, delaissant Neal universaliste des Lumieres, redecouvre les vertus des traditions locales.

Le xre siecle voit ainsi un gigantesque travail de collecte effectue par ceux que l'on nomme les folkloristes, et dont les plus importants sont les hires Grimm. Les Contes qu'ils publient en 1812 CRITIQUES LITTERAIRES Genre litteraire ancien et bien represents, le conte a suscite de longue date ('attention des critiques. Parmi les travaux les plus fameux, on retiendra notamment ceux de Vladimir Propp, I'un des fondateurs d'une kale quelquefois nominee u les formalistes russes».

Dans Morphologie du conte (1928), il met en evidence la regularite des schemas narratifs dans les contes populaires, elaborant une grille de ufonctions» qui permettent de decomposer n'importe quel conte en quelques elements structurants. I:Americain Bruno Bettelheim, de son cote, a tente avec sa Psychanalyse des contes de fees (1976) de montrer la facon dont les contes de Perrault, par exemple, mettent en jeu des elements fondamentaux de Ia psychologie infantile, en permettant a certaines emotions refoulees de se liberer et aux desks interdits de s'accomplir dans I'imaginaire.

participent ainsi d'une redecouverte du genie national, indissociable dans un contexte allemand de la resistance it une culture francaise confondue avec ('occupation napoleonienne. Les auteurs romantiques francais et etrangers sont eux aussi sensibles aux vertus du conte; soit, comme George Sand, qu'ils apprecient les traditions rurales menacees par l'oubli et integrent des elements de conte dans leurs oeuvres romanesques (La Mare au diable, 1846), soit qu'ils y voient une forme en phase avec l'esprit du temps. Les Contes d'Espagne et d'ltalie (1829) de Musset explorent une veine provocante, tandis qu'Andersen revient dans ses Contes (1835) it une ecriture beaucoup plus sage, dans la tradition des contes de fees. II Taut signaler enfin, dans ces annees romantiques, les trop peu connus Contes drolotiques que Balzac considerait comme son chef -d'oeuvre. Rediges dans une langue proche de celle de ......

Rabelais, ils - . constituent une tentative de subversion fitteraire sans precedent, touchant aussi bien au lexique qu'aux representations : ('usage de cette forme populaire est associee une crudite qui *and en cress au romantisme ethere d'oeuvres comme Le Lys dans la milk par exemple. LE CONTE FANTASTIQUE Le genre du conte fantastique est inaugure par Jan Potodd dans le Manuscrit trouve a Saragosse (1805) et illustre par Charles Nadler (Histoire du roi de Boheme et de ses sept châteaux, 1830) et Theophile Gautier (La Marie amoureuse, Arria Marcella, 1852, Le Spirite, 1866).

Aux Etats-Unis, Edgar 26.

Poe donne a la meme epoque des contes qui, traduits par Baudelaire dans les annees 1850 (Double Assassinat dans la rue Morgue, Le Chat noir, La Chute de la maison Usher), deviendront des chefs -d'oeuvre de la litterature francaise. Si la litterature fantastique trouve dans le conte un genre it sa mesure, c'est du fait de sa brievete, d'abord, et aussi parse qu'il est de longue date associe au merveilleux, dont le fantastique, precisement, interroge la presence dans le monde. Le conte trouve ainsi une seconde jeunesse, tout en s'eloignant de ses themes et de son ambiance traditionnels.

Inquietant, sulfureux, jouant sur l'angoisse et le suspense, le conte fantastique deviendra chez certain auteurs comme Maupassant un moyen de dire Ia folie qui les menace (Le Horla, 1887). Les Contes creels, de Villiers de Lisle- Adam en 1883, n'appartiennent pas tous au registre de la litterature fantastique, mais ils en reprennent ('atmosphere angoissante - comme si Barbe-Bleue, ce heros un peu atypique des contes traditionnels, avail peu a peu pris une place demesuree. RETOUR EN ENFANCE Relance par le fantastique, le genre ne va pourtant pas s'y cantonner.

Certains ecrivains realistes et naturalistes y trouvent une maniere de respiration, voire d'evasion de la realite : on pourrait citer ainsi les Lettres de mon mouths qui valent h Alphonse Daudet son premier succes en 1866, ou les Trois Contes publies par Gustave Flaubert en 1877. Les oeuvres de Rudyard Kipling (Simples Contes des collines, 1886), as tournant du siècle, illustrent la meme tendance, sur un mode exotique associe chez lui a ('exaltation d'une vie aventureuse et vertueuse.

Le conte retrouve ainsi une dimension educative qu'il avail un peu perdu de vue depuis Marmontel. Exotique elle aussi, mais dans un tout autre sens, est lAnthologie negre publiee par le poke Blaise Cendrars en 1921, avant les Petits Contes negres pour les enfants des Blancs (1929).

Loin de l'esprit colonialiste et imperialiste qui anime les oeuvres de Kipling, le conte seri ici de support a une reevaluation de la litterature orate africaine; des ecrivains de la negritude suivront cette voie, tel Alexis Kagand qui a consacre une partie de son oeuvre a la collecte des contes en langue kinyirawanda. Dans la lignee de Daudet, Marcel Arne connait dans les annees 1930 un grand succes avec ses Contes du chat penile (1934), qui contribuent a reorienter le genre vers la litterature enfantine. Si, dans le domaine hispanique notamment, des ecrivains exigeants comme Jorge Luis Borges et Juan Carlos Onetti ont donne des contes, la fin du xr siècle semble confirmer cette orientation vers la litterature enfantine, avec des muvres de " grande quake parfois, comme celle de Pierre Gripari (La SordEre de la rue Moulletani et Autres Contes de la rue Broca, 1980, Contes de la Folie-Mericourt, 1983).. »

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