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LES DIFFICULTÉS DE L'ÉCRITURE AUTOBIOGRAPHIQUE

Publié le 20/01/2020

Extrait du document

> QUESTION [4Pts]

Dites ce qui motive pour chaque auteur l’écriture autobiographique.

> TRAVAIL D'ÉCRITURE [16pts]

I - Commentaire

Vous commenterez le texte de Barbara.

Il - Dissertation
En vous appuyant sur ce corpus et vos lectures conduites pendant l’année, vous vous interrogerez sur les difficultés de l’entreprise autobiographique et les raisons qui font parfois dire aux écrivains que leur vie, une fois racontée, leur semble fausse et comme inventée.
III - Écrit d'invention
Un écrivain, ami de Jorge Semprun, a vécu des événements historiques douloureux. Il refuse de relater par écrit cette expérience. Tout en répondant à ses objections, Jorge Semprun, dans une lettre, l’incite à entreprendre ce récit. Rédigez cette lettre.
En aucun cas, vous ne signerez cette lettre.

> CORPUS

1. J. SEMPRUN, L’Écriture ou la Vie, 1994.

2. Barbara, Il était un piano noir... mémoires interrompus, Introduction, p. 9-11, 1998.

3. T. TODOROV, Devoirs et délices, une vie de passeur. Entretiens avec Catherine Portevin. Extrait de l’épilogue, p. 382-384, 2002.

TRAVAIL D'ÉCRITURE

■ Commentaire

Ce texte est un extrait de l'introduction de l'autobiographie de la chanteuse Barbara, intitulée II était un piano noir... mémoires interrompus. On peut imaginer que certains de ses admirateurs pouvaient être surpris que la chanteuse renonce à la chanson pour écrire. Elle se justifie donc dans ce texte, qui est en quelque sorte un passage entre la carrière publique de chanteur-auteur-compositeur et le travail solitaire de l'écrivain. Elle explique à la fois ce qui l'a fait renoncer à la scène et ce qui la pousse à écrire. Dans votre analyse, vous devez garder en tête que Barbara écrivait certaines de ses chansons et les mettait en musique, elle est donc particulièrement sensible au rythme des phrases et à leur harmonie. Faute de pouvoir les mettre en évidence par la musique, elle le fait par la typographie et la mise en page.

> COMMENTAIRE (plan détaillé)

Introduction

Célèbre auteur-compositeur et chanteuse, Barbara renonce à monter sur scène en 1993. Pour renouer le dialogue avec son public, elle décide décrire son autobiographie, Il était un piano noir... mémoires interrompus (1997). Dans l’introduction, elle s’adresse directement à ses lecteurs et Justifie son entreprise. Dans une première partie, nous verrons que l’auteur fait le récit de sa rupture avec la scène et le public, puis nous analyserons son autoportrait.

I - L'histoire d'une rupture

A. Un deuil

1. Un changement irrévocable

Le renoncement de la chanteuse à la scène est sans appel (anaphore de « plus jamais », emploi du futur de certitude).

2. Une rupture dramatisée

Chaque paragraphe (du troisième au septième) évoque, par ordre chronologique, un moment de la préparation à la scène. Crescendo jusqu’à la rencontre avec le public, puis brusque rupture dans le paragraphe 8 (longueur, date, passé composé au lieu du futur).

« chose, on le comprendra aisément.

Autre chose qui ne concerne pas la forme d'un récit possible, mais sa substance.

Non pas son articulation, mais sa 20 densité.

Ne parviendront à cette substance, à cette densité transparente que ceux qui sauront faire de leur témoignage un objet artistique, un espace de création.

Ou de recréation.

Seul l'artifice d'un récit maîtrisé parviendra à transmettre partiellement la vérité du témoignage.

Mais ceci n'a rien d'exceptionnel : il en arrive ainsi de toutes les grandes expériences historiques.

© Éditions GALLIMARD l.

Ettersberg : colline située à proximité de Buchenwald.

Ill Texte 2: BARBARA, li était un piano noir .•• mémoires interrompus, 1998 Célèbre auteur-compositeur et chanteuse française des années 1950-1990, Barbara s'adresse dans ces lignes à son public.

Introduction Plus jamais je ne rentrerai en scène.

Je ne chanterai jamais plus.

Plus jamais ces heures passées dans la loge à souligner l'œil et à dessiner les lèvres avec toute cette scintillance de poudre et de lumière, en s' obli- 5 geant avec le pinceau à la lenteur, la lenteur de se faire belle pour vous.

Plus jamais revêtir le strass, le pailleté du velours noir.

Plus jamais cette attente dans les coulisses, le cœur à se rompre.

Plus jamais le rideau quis' ouvre, plus jamais le pied posé dans la lumière sur la note de cymbale éclatée.

10 Plus jamais descendre vers vous, venir à vous pour enfin nous retrouver.

Un soir de 1993, au Châtelet, mon cœur, trop lourd de tant d'émotion, a brusquement battu trop vite et trop fort, et, durant l'interminable espace de quelques secondes où personne, j'en suis sûre, ne s'est aperçu de rien, mon corps a refusé d'obéir à un cerveau qui, d'ailleurs, ne commandait plus 15 nen.

]'ai gardé, rivée en moi, cette panique fulgurante pendant laquelle je suis restée figée, affolée, perdue.

]'ai dû interrompre le spectacle pendant quelque temps, puis définiti­ vement.

20 Je suis quand même partie en tournée, deux mois après; je raconterai ce que fut cette tournée, du premier jour au dernier soir.

Ensuite j'ai regagné Précy avec un manque immense, et, durant deux ans, j'ai fait le deuil d'une partie de ma vie qui venait brusquement de se terminer.

25 Écrire, aujourd'hui, est un moyen de continuer le dialogue.

Pourquoi ai-je accepté, pour la première fois, de parler d'un avant? Parce que je suis la seule à pouvoir le faire! Je vais donc essayer, même si 173. »

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