LES ÉCRIVAINS ET LA GAUCHE : DIVERSITÉ ET REGROUPEMENTS
Publié le 30/03/2012
                             
                        
Extrait du document
Entre les deux guerres, les problèmes politiques préoccupent si fort les écrivains que ceux-ci se regroupent volontiers à partir de la traditionnelle opposition gauchedroite. Il est bien évident que cette opposition ne saurait expliquer, à elle seule, les grands débats artistiques - encore moins l'évolution individuelle des écrivains. Mais oublier la violence des affrontements entre la gauche et la droite, réduire l'importance des engagements politiques pris par tel ou tel artiste, serait fausser gravement la réalité. Qui sont les écrivains de gauche ? On peut ranger parmi eux tous ceux qui ont soutenu les luttes des partis de gauche pour la paix, contre le fascisme - qu'ils soient euxmêmes communistes, radicaux, socialistes ou sans parti. On ne pouvait les citer tous dans ce chapitre : mieux valait sans doute que Breton figurât dans le chapitre sur le surréalisme et Gide dans celui qui est consacré à la N.R.F.; d'autre part, des monographies sont consacrées plus loin à Aragon, Eluard ou Malraux. Ici, on trouvera d'abord une étude qui donne les grandes orientations et situe quelques écrivains marquants, puis des monographies sur Barbusse, R. Rolland et J.-R. Bloch, enfin une étude sur les écrivains « populistes « ou « prolétariens «....
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                                                                                                                            286 	HISTOIRE LITTÉRAIRE 	DE 	LA 	FRANCE 	
révolutionnarisme 	humaniste, 	ardemment 	solidaire 	de 	la 	Révolution  russe.
                                                            
                                                                                
                                                                    	L'immense 	influence 	de 	Barbusse 	et 	de ses 	amis 	qui 	avait 	fait 	le succès  du journal 	à 	ses 	débuts 	ne dura  pas ; 	tombée 	entre 	les 	mains 	d'amis 	de 	Trotski, 	la 	revue  change 	de 	titre 	(La 	Lutte 	des classes) 	et 	sombre.
                                                            
                                                                                
                                                                    	C'était, 	de 	toute 	façon, 
un  organe  beaucoup 	plus 	politique,  idéologique 	et 	culturel, 	au 
sens 	large, 	que  littéraire.
                                                            
                                                                                
                                                                    
Monde, 	toujours 	bimensuel,  prend, en quelque  sorte, 	le 	relais de Clarté, 	à 	partir 	de 	juin 	1928 	; il est 	fondé 	par 
Barbusse  avec des 	objectifs 	à la 	fois 	de 	lutte, 	de 	propagande, 	d'information 	révolutionnaire, 	·de 	rapprochement 	entre 	travail	leurs  manuels 	et 	intellectuels, 	de 	promotion 	«d'un 	grand 	art 	de masses 	» et 	des  jeunes  écrivains  prolétariens  en France.
                                                            
                                                                                
                                                                    
Les 	flottements 	dans 	la  ligne  rédactionnelle  (voir 	« Résolution 
de 	Kharkov 	».
                                                            
                                                                                
                                                                    	fin 	1930) 	seront 	le 	vivant 	reflet 	des 	difficultés 	de  ce 	rassemblement 	des  écrivains  de gauche 	dont 	les  bases 
théoriques,  peu 	claires, 	sont 	très 	controversées 	par 	les 	intéressés.
                                                            
                                                                                
                                                                    Le 	journal, 	après 	avoir 	activement 	contribué 	à la 	lutte 	pacifiste, puis antifasciste, 	à partir 	de 	1932, 	ne survivra 
pas 	à son 	fondateur, 	à la  fin  de 	1935.
                                                            
                                                                                
                                                                    	Il annonçait 	deux 	mille 	abonnés 	et 	neuf 	mille 	lecteurs  au numéro,  en 	mars 	1935.
                                                            
                                                                        
                                                                    	Europe ( 	1923-1939) 	avait 	pour 	tâche 	de 	rassembler 	les 	écrivains  progressistes 	du 	monde 	entier.
                                                            
                                                                                
                                                                    	C'était 	aussi 	l'intention 	des revues  déjà citées  mais Europe  réussit mieux : 	est-ce 	parce 	qu'elle 	fut 	moins 	doctrinaire 	? Elle 	fut 	assurément 	un 	lieu 	de 	confrontations 	vivantes 	et 	d'échanges 	entre 	toutes 	les cultures, 	fournissant 	au public 	de 	langue  française  une 	information 	remarquable  ; 	ouverte 	à 	tous 	les 	courants 	de 	l'opinion 	progressiste, 	la 	revue 	acquit 	une 	autorité 	internatio	nale 	méritée.
                                                            
                                                                                
                                                                    	Cependant, 	au cours  des années 	vingt, 	la 	situation 	à 	la 	fois 	sociale 	et 	idéologique  reste bloquée  : le 	rapport 	des 	forces 	parmi  les intellectuels 	et 	les 	écrivains  ne 	permet 	pas de 
se  faire 	d'illusions 	sur  l'avancée  des idées  révolutionnaires, 	et 	même 	seulement  de gauche,  parmi eux.
                                                            
                                                                                
                                                                    Le 	problème 	est 	de 	durer 	et 	de 	maintenir 	la 	flamme.
                                                            
                                                                                
                                                                    	Ce 	sont 	les 	événements 	politiques 	et 	sociaux  qui 	vont 	faire évoluer 	la 	situation 	dans 	ce domaine, 	à 	partir 	de 	1930.
                                                            
                                                                                
                                                                    	Sur 	la lancée  du congrès 	d'Amsterdam 	(août 	1932).
                                                            
                                                                                
                                                                    	se crée 	l'Association 	des  écrivains 	et 	artistes 	révolutionnaires  (A.E.A.R.).
                                                            
                                                                                
                                                                    	à 	la 	fin de 	la 	même 	année  ; sa  revue, 	Commune 	( 1933-1939).
                                                            
                                                                                
                                                                    	aide 	à former 	un 	front 	commun 	de 	presque 	tous 	les  écrivains  de gauche,  où 	l'on 	trouve 	Barbusse, 	Gide, Rolland, 	Vaillant-Couturier,.
                                                                                                                    »
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