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Les Femmes Savantes de Molière

Publié le 05/04/2012

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En quoi Molière se moque-t-il des femmes savantes ? En quoi Armande est-elle ridicule ?

Les Femmes savantes est une pièce de théâtre en cinq actes et en vers de Molière comédie de mœurs notamment sur l'éducation des filles, crée au Théâtre du Palais-Royal le 11 mars 1672. Molière est un auteur du XVIIème, siècle rattaché au mouvement littéraire « classique « correspondant principalement au règne de Louis XIV on compte parmi les auteurs connus de cette période La Fontaine, Boileau ou encore Mme de Lafayette. Dès la première scène Molière plonge le lecteur au cœur d’une conversation animée qui donne un aperçu de la situation initiale et relève l’enjeu de la pièce, Armande a repoussé Clitandre (amoureux d’elle), ce dernier courtise à présent Henriette sa sœur cadette qui répond à ses avances et veut l’épouser. Armande se lance dans une diatribe contre le mariage dont on ne sait si elle est dirigée contre cette institution ou contre sa sœur. Elle tente de convaincre Henriette de trouver le bonheur dans l’étude, la philosophie, seules choses dignes d’intérêt et de passion. On verra que si cette tirade apparaît à la première lecture comme solidement argumentée, elle s’avère en réalité surtout chargée de ridicule et d’éléments comiques.

« En effet, bien qu'il s'agisse d'un discours structuré, solidement argumenté, il s'avère être au premier plan surtoutchargé de ridicule et d'éléments comiques. On retrouve toujours les trois mêmes champs lexicaux combinés « l'amour / l'esprit / les bas instincts » ce quiapporte peu de variété dans l'argumentation « Que l'amour de l'étude épanche dans les cœurs […] Mariez-vous, masœur, à la philosophie », toujours les même oppositions, « haut » pour la philosophie, les études, la noblesse dessentiments « A de plus hauts objets élevez vos désirs » et « bas » pour les enfants (marmots), le mariage, la femmecaractérisé comme une bête « d'un bas étage / Les bas amusements de ces sortes d'affaires », les argumentsd'Armande sont fragile on voit bien qu'elle-même n'est pas tous a fait convaincu ce qui nous laisse penser queHenriette ne le sera sans doute pas non plus. Effectivement, même si un discours est le propre souvent des scènes d'exposition au théâtre, on voit ici queArmande est un peu a court d'arguments, malgré cela on retrouve tous de même un discours très répondant. Armande oppose toujours les deux mêmes blocs qui se répondent quasiment vers a vers, ligne 6 et 7 « aux gensgrossiers, aux personnes vulgaires, les bas amusements » opposé à ligne 8 à 11 « de plus hauts objets, noblesplaisirs, esprit », elle compare d'un vers a l'autre tout ce qui concerne le mariage et de l'autre tous ce qui concernela philosophie, la culture et le savoir, comme s'il s'agissait d'un affrontement, d'un débat où chaque participantdélivre un argument pour défendre son opinion.

Malgré cela, Armande donne l'impression que ces deux mondes nepeuvent pas communiquer, d'un coté l'esprit exclue l'autre les sentiments amoureux, thèse qui frise le ridicule carl'on peut avoir de l'esprit tout en étant amoureux ou mère de famille ! Ce qui est d'autant plus ridicule vuqu'Armande cite sa mère comme exemple « Vous avez notre mère en exemple à vos yeux / Que du nom de savanteon honore en tous lieux », elle qui a été savante et sans doute amoureuse pour avoir donné naissance a deuxenfants ! On voit bien à partir de tous cela qu'Armande est un personnage ridicule et pathétique puisque qu'elle ne croit mêmepas elle-même à son propre plaidoyer. Notons les éléments franchement comiques, le vocabulaire amoureux appliqué à la philosophie, elle parle de laphilosophie comme s'il s'agissait de son amant, ridicule renforcé par le crescendo : « Songez (l.9) / Tâcher (l.

14) /Aspirez (l.

15) » pour en finir à ligne 19 « Mariez-vous à la philosophie » comme si cela était faisable.

Autre effetd'autant plus ridicule, le rythme précipité de ces derniers vers évoque le trouble de l'amoureux tenant son discourspassionné sans quasiment respirer, de la ligne 20 à la fin on relève très peu de abstraction, la philosophie.

Sontrouble lorsqu'elle évoque le mariage avec la philosophie est pour Armande un trouble amoureux ce qui nous donneune vision à la fois comique et pathétique de cet extrait.

A ce moment la on peut imaginer les jeux de scène poursouligner l'emportement d'Armande. Cela devient presque pathétique : cette femme aime-t-elle passionnément le monde de l'esprit ou est-elle dépitéede voir sa sœur sur le point d'épouser son ex soupirant ? La suite de la scène montre son amertume face à cettesituation, elle pense que Clitandre est toujours amoureux d'elle et s'est, par désespoir ‘'rabattu'' sur Henriette. Cette tirade montre aussi toutes les possibilités argumentatives du genre théâtral, ici l'argumentation est quelquepeu caricaturale mais d'autres auteurs ont écrit les pièces pour dénoncer tel ou tel abus sur le mode comique ouplus sérieux.

Par exemple Beaumarchais dans Le Mariage de Figaro au 18 ème siècle dénonce les privilèges de la noblesse et la condition des classes « inférieures ». De Alissia : Tiens Marine, tu peux y prendre ce que tu veux, et bonne lecture :). »

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