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Les Figures royales dans Le Chevalier de la charrette de Chrétien de Troyes

Publié le 23/12/2019

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Cette fonction courtoise est une donnée fondamentale du personnage, le prestige d'Arthur étant lié à l'épanouissement de la courtoisie. Ainsi, le roi ne peut exister sans sa cour, qui est le centre du raffinement courtois. Les fêtes, à la cour arthurienne, sont un modèle de richesses et de faste. Les premiers vers du récit en témoignent: pour la fête de !'Ascension, le roi Arthur tient sa cour «avec tout le lustre et la beauté qu'il y souhaitait» (v. 32). A cette occasion, le roi est entouré de nombreux chevaliers, les chevaliers de la Table ronde. Parmi eux, trois vont jouer un rôle dans le roman : Keu, Gauvain et Lancelot. Keu est le sénéchal du roi: c'est lui qui est chargé du service de la table. Chevalier orgueilleux et présomptueux, il est un personnage négatif, marqué par la déraison et la démesure. A l'inverse, Gauvain représente l'idéal du chevalier arthurien. Modèle de mesure et de courtoisie, il agit toujours avec sagesse. Enfin, le héros Lancelot se définit lui-même comme un chevalier arthurien. Au moine du cimetière qui lui demande son nom, il répond: 

Ne vous ai-je pas dit que je suis du royaume du roi Arthur? 

(V. 2004-2005). 

L'appartenance à la cour d'Arthur garantit en quelque sorte l'identité et la valeur du chevalier. Car le roi Arthur est aussi l'arbitre et le garant des valeurs chevaleresques. Pour être reconnue, la prouesse d'un chevalier doit être cautionnée par Arthur. C'est ainsi que l'aventure débute et se termine à la cour du roi. A la fin du roman, après sa victoire contre Méléagant, Lancelot est acclamé par le roi et sa cour: il reçoit ainsi la consécration de ses exploits. Figure phare du monde chevaleresque et courtois, Arthur possède une grandeur exemplaire. Toutefois, cette grandeur reste statique. 

« On ignore si le roi Arthur a réellement existé.

Dès le IX8 siècle, des textes latins font mention d'un chef militaire breton, nommé Arthur, qui aurait combattu, au Vl8 siècle, pour défendre la Grande-Bretagne contre les Saxons venus d'Allemagne du Nord.

Le personnage apparaît pour la pre­ mière fois en littérature au début du Xll8 siècle, dans une histoire légendaire des rois de Bretagne (Historia regum Britanniae, 1136-1138) rédigée en latin par Geoffroy de Monmouth.

Il réapparaît quelques années plus tard, en 1155, dans le Roman de Brut de Wace, qui est la traduc­ tion en ancien français du texte latin de Geoffroy.

Dans ces deux ouvrages fondateurs, Arthur est la figure mythique du héros breton.

A la fois guerrier conquérant et souve­ rain courtois, il est entouré des vaillants chevaliers de la Table ronde'· Arthur incarne le modèle idéal de la royauté; sa cour et son royaume reflètent J'image d'une harmonie parfaite.

Trente ans après Wace, Chrétien de Troyes reprend la figure du roi Arthur dans ses romans, mais il ne retient qu'un aspect du personnage: son caractère courtois.

Souverain d'un royaume situé dans un espace et un temps mythiques immuables, Arthur devient alors une figure statique, aux fonc­ tions bien définies.

Arthur et sa cour Trois fonctions semblent caractériser Arthur chez Chrétien de Troyes.

Il représente le monarque courtois; il est le centre d'une cour exceptionnelle; il est J'arbitre et le garant des valeurs chevaleresques.

Dans Le Chevalier de la charrette, le roi Arthur incarne l'idéal de largesse, qui est la vertu courtoise par excellence.

Le monarque doit être généreux.

Au début du roman, Arthur accorde au sénéchal Keu le don qu'il lui a promis (v.

168 et suivants}; au moment du tournoi, il accorde aux dames qui l'organisent tout ce qu'elles souhaitent: 1.

La première mention de la Table ronde se trouve dans le Roman de Brut de Wace (1155).

Elle définit un modèle de relation idéale entre les chevaliers du roi, qui sont tous égaux.

76. »

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