Devoir de Philosophie

Les Fleurs bleues de Raymond Queneau : une lecture poétique

Publié le 11/01/2020

Extrait du document

lecture

chapitre 16 des Fleurs bleues. Le sire de Ciry, l’un des gendres du duc d’Auge, annonce, en 1789, qu’il émigre. Il ajoute : « Je quitte la France aux nouveaux parapets » (p. 214). Cela signifie : la France révolutionnaire, dont les prétendus nouveaux parapets ne peuvent servir de protection aux yeux d’un tenant de l’Ancien Régime, attaché à l'ordre. La référence est claire. La phrase fait écho aux vers de Rimbaud dans « Le Bateau ivres » : « Fileur éternel des immobilités bleues/Je regrette l’Europe aux anciens parapets » (v. 83-84).

Mais, en même temps, elle en prend le contre-pied. De là viennent l’intérêt et le plaisir de la lecture.

Immobilité et mouvement

Le monde poétique de Queneau, dans Les Fleurs bleues, comme celui de Rimbaud, se situe entre immobilité et mouvement, entre esclavage ou routine et liberté.

Le Bateau ivre était une péniche libérée, abandonnée par ses haleurs4, ou en rupture de ban avec eux. Après s’être abandonné à ce qu’il prenait pour sa liberté — en réalité à la fureur de l’océan — il éprouve le désir de s’anéantir ou de revenir à son état d’immobilité initial. La péniche de Cidrolin, au contraire, reste très longtemps immobile. Son propriétaire, à l’opposé de Lalix, n’a aucune envie de bouger. C’est le duc d’Auge, son compagnon de rencontre, qui coupe les amarres, et ce sont les gens de sa suite, Empoigne et les ecclésiastiques, qui font office de haleurs.

Cidrolin n’a nulle envie avouée de rester sur sa péniche à partir du moment où elle tend à devenir un bateau ivre. Il préfère, on l’a vu, sauter dans le canot avec Lalix, pour regagner le rivage. Simple

lecture

« chapitre 16 des Fleurs bleues.

Le sire de Ciry, l'un des gendres du duc d'Auge, annonce, en 1789, qu'il émigre.

Il ajoute: "Je quitte la France aux nouveaux parapets » (p.

214).

Cela signifie : la France révolutionnaire, dont les prétendus nouveaux parapets ne peuvent servir de protection aux yeux d'un tenant de l'Ancien Régime, attaché à l'ordre.

La référence est claire.

La phrase fait écho aux vers de Rimbaud dans " Le Bateau ivre3 » : " Fileur éternel des immobilités bleues/Je regrette l'Europe aux anciens parapets ,, (v.

83-84).

Mais, en même temps, elle en prend le contre-pied.

De là viennent l'intérêt et le plaisir de la lecture.

l Immobilité et mouvement Le monde poétique de Queneau, dans Les Fleurs bleues, comme celui de Rimbaud, se situe entre immobilité et mouvement, entre esclavage ou routine et liberté.

Le Bateau ivre était une péniche libérée, abandonnée par ses haleurs4, ou en rupture de ban avec eux.

Après s'être abandonné à ce qu'il prenait pour sa liberté - en réalité à la fureur de l'océan - il éprouve le désir de s'anéantir ou de revenir à son état d'immobilité initial.

La péniche de Cidrolin, au contraire, reste très longtemps immobile.

Son propriétaire, à l'opposé de Lalix, n'a aucune envie de bouger.

C'est le duc d'Auge, son compagnon de rencontre, qui coupe les amarres, et ce sont les gens de sa suite, Empoigne et les ecclésiastiques, qui font office de haleurs.

Cidrolin n'a nulle envie avouée de rester sur sa péniche à partir du moment où elle tend à devenir un bateau ivre.

Il préfère, on l'a vu, sauter dans le canot avec Lalix, pour regagner le rivage.

Simple 3.

Rimbaud, Poésies complètes, p.

203.

Le poème date de l'année 1871.

L'aventure du Bateau ivre transpose le sentiment de liberté, l'ardeur révolutionnaire suscitée par les événements de la Commune en un Arthur Rimbaud âgé d'à peine 17 ans.

4.

D'où les deux premiers vers : " Comme je descendais des fleuves impassibles/Je ne me sentis plus guidé par les haleurs.

" Les haleurs sont ceux qui, à l'aide d'un cordage et en avançant sur la rive, sur le chemin de halage, tirent fortement sur un bateau pour le faire avancer.

150 PROBLÉMATIQUES ESSENTIELLES. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles