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Les Fleurs du mal selon Gérard Conio

Publié le 29/03/2020

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Dissertation “Les Fleurs du Mal”, L'itinéraire d’une âme, l’âme du poète - “Spleen et Idéal”, le paradoxe entre l’élan vers le haut, l’idéal inatteignable et la chute, le Spleen - “Tableaux parisiens”, la tentative d’une fuite - “Le Vin”, le console dans les paradis artificiels. Cette étape n’apporte qu’un repos passager - Vient alors l’abandon de l’être à la destruction qui le fascine. “Les Fleurs du Mal” - Puis le moment du sarcasme et de la “Révolte” contre Dieu - Il ne reste plus qu’une ultime tentative: trouver le calme dans “La Mort”, dans l’inconnu absolu. Telle est la perception de la vie humaine proposée par Charles Baudelaire dans sa célèbre oeuvre, “Les Fleurs du Mal”, un recueil de poèmes. Dans son livre “Baudelaire: étude de “Les Fleurs du Mal” ”, Gérard Conio écrit ces mots: “Baudelaire a mis en oeuvre son étonnant esprit de synthèse, non pour patauger dans les eaux tièdes du juste milieu, mais pour aiguiser ses propres contradictions”. En d’autres mots, le poète décrit dans “Les Fleurs du Mal” la souffrance immanente de l’Homme partagé entre le Mal, la monstruosité de la Vie et un Idéal hors de portée, sans réellement laisser la chance à un quelconque équilibre, un juste milieu. Il s’agit d’un paradoxe, très moderne, entre le Mal et la pureté de l’Homme. On peut alors se demander en quoi le paradoxe avéré des “Fleurs du Mal” est révélateur de la modernité de Baudelaire, et comment le poète construit ce paradoxe, et donc cette modernité. Nous répondrons à cette question en nous penchant dans un premier temps sur les essentiels thèmes opposés et donc sur la volonté de Baudelaire de trouver du renouveau dans les tréfonds de l’Homme, autrement dit dans les divergences qui d’après Baudelaire sont propres à l’Homme. Puis nous verrons ensuite le paradoxe en lui-même du recueil, qui mêle la Beauté et le Mal pour trouver une pureté c’est à dire la manière dont le poète présente ces contradictions dans le texte en nous concentrant essentiellement sur la fameuse esthétique baudelairienne. Baudelaire a une grande admiration pour les romantiques, Victor Hugo en particulier. On peut percevoir dans son œuvre une certaine volonté de moderniser le romantisme, ce qu’il parviendra à faire, d’après Flaubert. En effet, il emploie beaucoup d’alexandrins, que l’on considère comme les vers typiques du romantisme, ainsi que le sonnet qui est également très apprécié des romantiques. C’est ainsi qu’il se conforme au mouvement romantique. Sa modernité se retrouve également dans les thèmes qu’il aborde. S’il est habituel 1 Ambre Grün 2M06 16.05.19 de nos jours à ce que la poésie décrit la vie d’une manière autant harmonieuse que très désagréable, cela n’a pas toujours été le cas. Autrefois, les romantiques parlaient de la Nature, du “moi” au contraire Baudelaire trouve la Beauté, chère au cœur des romantiques, dans la ville industrielle, moderne, ainsi que dans des sujets très communs. De plus, il aborde des thèmes très sombres, comme la mort, la maladie, la vieillesse ou le Mal. Le Mal est en effet au coeur du recueil. Il est présent dès le début: “Les Fleurs du Mal”. Ce dernier est bien entendu provocateur puisqu’il annonce directement la couleur de cette oeuvre autrement dit la noirceur, le Mal. Baudelaire avait d’ailleurs envisagé d’autres titres avant de se décider pour ce dernier: “Les Lesbiennes” et “Les Limbes”. Le premier envisagé, “Les Lesbiennes”, nous paraît aujourd’hui provocant car il fait référence aux amours homosexuelles féminines, parfaitement choquant à l’époque de Baudelaire. Le poète abandonne cependant très vite cette idée de titre. Les deux titres envisagés par Baudelaire, tout deux provoquants, caractérisent la noirceur du recueil, du moins pour “Les Limbes” c’est peut-être celui de ces deux titres qui explique le mieux le recueil, puisque le terme de “limbes” désigne, les enfers, un lieu intermédiaire, ou un état vague, incertain, qui n’est pas sans rappeler le “Spleen”. Dans le recueil, les poèmes traitant de la mort, de la maladie ou de la vieillesse sont nombreux. On peut mentionner, par exemple “Une Charogne”, qui décrit la rencontre entre un couple et le cadavre d’une femme ; le poète est très cru dans sa description du corps, et finit même par établir un parallèle entre le cadavre et la femme aimée. Parmi les poèmes traitant de la mort, on peut également nommer “Le Vampire” ou “Le Mort Joyeux”, ainsi que la section entière “La Mort”, qui contient au total six poèmes. La maladie est représentée par des poèmes telle que “La Muse Malade”, dans lequel Baudelaire décrit une femme, sa Muse, atteinte d’une maladie

« Am bre G rü n 2 M 06 1 6.0 5 .1 9 de nos jo u rs à ce qu e la poésie décrit la vie d’u ne man iè re au ta n t harm on ie u se qu e tr è s désa g ré a b le , ce la n’a pas to u jo u rs été le ca s. Autr e fo is , le s ro m an tiq u es parla ie n t de la Natu re , du “m oi” au co n tr a ir e Bau dela ir e tr o u ve la Bea u té , ch ère au cœ ur des ro m an tiq u es, dan s la ville in du str ie lle , mod ern e, ain si qu e dan s des su je ts tr è s co m muns. De plu s, il ab ord e des th èm es tr è s so m bre s, co m me la mort, la m ala d ie , la v ie ille ss e o u le M al. Le Mal est en effe t au co eu r du re cu eil. ​Il est pré se n t dès le déb u t: “ ​Le s Fle u rs du Mal ​”. Ce dern ie r est bie n en te n du pro vo ca te u r pu is q u ’i l an non ce dir e cte m en t la co u le u r de ce tte oeu vre au tr e m en t dit la noir c e u r, le Mal. Bau dela ir e ava it d’a ille u rs en vis a g é d’a u tr e s tit r e s ava n t de se décid er pou r ce dern ie r: “ ​Le s Le sb ie n nes ​” et “ ​Le s Lim bes ​”. Le pre m ie r en vis a g é, “ ​Le s Le sb ie n nes ​”, nou s para ît au jo u rd ’h ui pro vo ca n t ca r il fa it ré fé re n ce au x am ou rs hom ose xu elle s fé m in in es, parfa it e m en t ch oq u an t à l’é p oq u e de Bau dela ir e . Le poète ab an don ne ce p en dan t tr è s vit e ce tte id ée de tit r e . Le s deu x tit r e s en vis a g és par Bau dela ir e , to u t deu x pro vo q u an ts , ca ra cté ris e n t la noir c e u r du re cu eil, du moin s pou r “ ​Le s Lim bes ​” c’e st peu t- ê tr e ce lu i de ce s deu x tit r e s qu i exp liq u e le mie u x le re cu eil , pu is q u e le te rm e de “ ​lim bes ​” désig n e, le s en fe rs , un lie u in te rm éd ia ir e , ou un éta t va g u e, in ce rta in , qu i n’e st pas sa n s ra p pele r le “S ple en ”. Dan s le re cu eil, le s poèm es tr a it a n t de la mort, de la mala d ie ou de la vie ille sse so n t nom bre u x. On peu t men tio n ner, par exe m ple “ ​Une Charo g n e ​”, qu i décrit la re n co n tr e en tr e un co u ple et le ca d avre d’u ne fe m me ; le poète est tr è s cru dan s sa descrip tio n du co rp s, et fin it mêm e par éta b lir un para llè le en tr e le ca d avre et la fe m me aim ée. Parm i le s poèm es tr a it a n t de la mort, on peu t ég ale m en t nom mer “ ​Le Vam pir e ​” ou “ ​Le Mort Jo ye u x” ​, ain si qu e la se ctio n en tiè re “ ​La Mort” , qu i co n tie n t au to ta l six poèm es. La mala d ie est re p ré se n té e par des poèm es te lle qu e “ ​La Muse Mala d e”, dan s le q u el Bau dela ir e décrit une fe m me, sa Muse , atte in te d’u ne mala d ie qu i alt è re sa bea u té et la fa it déjà re sse m ble r à une morte . Cett e dern iè re aya n t pou r bu t de re p ré se n te r la fr a g ilit é de l’i n sp ir a tio n et de l’é ch ec du poète . Po u r la vie ille sse , on peu t cit e r des poèm es co m me “ ​Le s petit e s vie ille s ​” ou “ ​Le s se p t vie il la rd s ​” qu i re n vo ie n t l’i m ag e de la décré p it u de et de la mort au tr e m en t dit l’i m ag e de sa pro p re désin té g ra tio n . Le s th èm es ab ord és dan s “ ​Le s Fle u rs du Mal ​”, bie n qu e su rp re n an ts para is se n t don c tr è s so m bre s, malg ré le fa it qu ’i ls so ie n t ab ord és de dif fé re n te s man iè re s, ils re ste n t dom in és par un Mal en co re plu s gra n d: le Sple en . Le Sple en est ce qu e Bau dela ir e désig n e co m m e le plu s gra n d Mal de l’H om me ca r ch aq u e Hom me porte en lu i la fo rm e en tiè re de la co n dit io n hum ain e. On défin it le Sple en co m me un en nui tr è s pro fo n d, un dég oû t de ce qu i 2. »

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