LES GRANDS ÉCRIVAINS DE LA FIN DU SIÈCLE: LA BRUYÈRE, FÉNELON. LA QUERELLE DES ANCIENS ET DES MODERNES.
Publié le 12/12/2011
Extrait du document
La Bruyère a voulu faire à sa manière la guerre aux libertins, mais son plan n'apparait pas avec assez de netteté. Il n'a pas émis sur la vie humaine des observations bien profondes ni bien originales. Son étude de l'homme s'appuie sur celle de la société de son temps, dont il a fait de vivants portraits. Il pousse le soin du style jusqu'à l'excès, et il est un merveilleux styliste. Ses idées littéraires le rattachent à l'école classique.
La Querelle des Anciens et des Modernes naquit d'une réaction contre l'enthousiasme excessif que, depuis la Renaissance, on avait eu 'pour les ouvrages des Aneiens, du mérite des Modernes et de l'idée cartésienne du progrès continu de la raison. Les conséquences en furent considérables; en somme, cette quereîle a contribué à déformer l'idéal classique.
«
oontTôleur.
général des rentes sur l'H&tel de ville.
ll
étudia, dit~on, chez les Oratoriens, prit ses licences en
d .roit à l'Université d'Orléans
et fut d'abord avocat
au Parle meat de Paris; il quitta bientôt le barreau
pour acheter une charge de
trésorier dans la géné
ralité de
Caen (1674) ; mais il ne résidait pas en Nor
mandie et il vivait à Paris des revenus de sa charge.
En 1684, il la vendit et, sur la recommandation de
Bossuet,
il entra dans la maison de Condé, pour en
seigner l'histoire et la philosophie au due de Bourbon,
petit-fils de M.
le Prince.
La Bruyère dut avoir beau
coup
à souffrir dans cette maison où le père de son
élève
et son élève rendaient la vie extrêmement dure
à leur entourage, s'il faut en cro ire Saint-Simon.
Mais
La Bruyère fut soutenu dans sa tâche par le grand
Condé qui garda toujours la haute ma in sur l'éducation
de son petit-fils et, d'après le
témoignage de Saint-Si
mon lui-même, le duc de Bourbon avait« de l'esprit, de
la lecture, et des restes d'une excellente éducation ».
Si La Bruyère ne réussit qu'à moitié dans sa fonction
d'éducateur,
il y gagna l'amitié de M.
le Prince et
cette o: place de coin » d'oùil put observer le monde
et recueillir les matériaux de son livre.
Il publia en
t688 la première édition des Caractères et la fit
suivre,
jusqu ' en 1696, de huit autres où l'on remarque
de nombreuses additions successives,
surtout pour
les portraits.
La publication de cet ouvrage avait fait
à l'auteur bien des ennemis; ils se remuèrent beau
coup pour l'empêcher d'entrerà l'Académie française;
il y fut admis après deux échecs (
1693).
A la mo rt du
grand Condé, La Bruyère ne quitta pas sa maison; il
y resta avec le titre de gentilhomme de M.
le Duc et
une pension de 3000 livres.
Il s'occupa, à partir de
1694, de composer, probablement sur les conseils de
Bossuet, des
Dialogues sur le Quiétisme.
Il mourut
d 'une attaque d'apoplexie
à Versailles, dans la nuit du
10 au U mai 1696.
Ce que nous savons dela vie de La Bruyère et, plus
encore, ce que nous apprend
sen livre nous révèle
un homme simple
et droit, d'une grande dignité.
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