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LES INFLUENCES PHILOSOPHIQUES ET SOCIALES AU XVIIe SIECLE

Publié le 20/05/2011

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DESCARTES. — L'ACADÉMIE. — L'HOTEL DE RAMBOUILLET

I. — Descartes (1596-1650).

Vie. — René Descartes est né à La Haye, entre Tours et Poitiers, en 1596, d'une famille noble. Il fut mis au collège de La Flèche, chez les Jésuites. Descartes vint ensuite à Paris, étudier le droit; puis il voulut consulter le « grand livre du monde «, et, pour voyager, il s'engagea : il prit part à la guerre de Trente Ans. On le vit à Ulm, à Prague, bon soldat, mais toujours préoccupé de sciences et de philosophie. Il quitta le service, se rendit à Rome (1623), et revint à Paris. Bientôt, pour trouver la solitude et la paix, il s'établit en Hollande (1629), d'abord à Franeker, dans la Frise, puis à Amsterdam. C'est là qu'il écrivit le Discours de la méthode (1637), les Méditations (1641), le Traité des passions (1649). Il céda enfin aux offres de la reine Christine de Suède, qui l'attira à Stockholm. Il ne tarda pas à y mourir, le II février 165o; son corps fut rapporté en France en 1667. Le Discours de la Méthode (1637). — Descartes veut que nous réfléchissions avec notre bon sens, c'est-à-dire avec notre raison, « la chose du monde la mieux partagée «, mais aussi celle dont nous savons le moins faire usage, faute d'une méthode. Il va donc, dans son Discours, nous apprendre à raisonner, au moyen de l'analyse et de la synthèse. Voici quelles sont les quatre règles de la méthode de Descartes :

« perpétuel).En 1642, Séguier leur donna une salle dans son hôtel; et après sa mort (1672), Louis XIV permit aux académiciensde se réunir au Louvre.

Afin que nulle préséance ne distinguât les membres de cette Assemblée toute littéraire,Louis XIV fit placer, autour de la longue table, quarante fauteuils semblables.

De là l'expression de fauteuilacadémique.Depuis sa fondation, l'Académie n'est pas exclusivement réservée à des littérateurs de profession; elle admet desprotecteurs des lettres et des grands hommes.Premiers travaux de l'Académie française.

— Les Académiciens devaient avant tout rédiger un Dictionnaire, et établirun usage certain des mots...

Le travail, poussé d'abord très activement, se ralentit après la mort de Vaugelas en1650.

Bref, la première édition parut seulement en 1694.

La 8e édition est en cours de publication (1933).L'Académie devait également, d'après ses statuts, publier une Grammaire de la langue française, que nous avons vuparaître seulement en 1932.

Enfin, elle se proposait également d'examiner les ouvrages nouveaux.

Aussi Richelieu,qui voulait donner de l'autorité à la compagnie, lui demanda-t-il d'intervenir dans la querelle du Cid.

Nul doute queles académiciens n'aient cru commencer, par les Sentiments sur le Cid, une série de travaux critiques sur les grandsouvrages contemporains, et s'ériger en tribunal d'arbitrage littéraire.

Mais ils s'en tinrent à ce premier essai. Influence de l'Académie française.

— Il ne faut ni dénigrer l'Académie française, ni exagérer son influence.

LeDictionnaire de l'usage, incessamment remanié et complété, fut d'un grand secours aux écrivains; et, pour nous, ceséditions successives ont une très grande valeur historique.L'Académie eut un autre avantage, qui, aujourd'hui encore, n'est pas inutile.

En réunissant, dans un salon et sur lepied d'égalité, des écrivains de l'origine la plus humble parfois et seulement distingués par leur talent ou leur génie,avec des grands seigneurs, des hommes d'État, des prélats, des savants illustres, l'Académie établit entre eux unefraternité intellectuelle, dont chacun peut tirer profit.

III.

— L'Hôtel de Rambouillet. Son origine.

— Catherine de Vivonne, fille d'un ambassadeur de France à Rome, avait pour mère une Italienne de laplus haute noblesse.

Elle épousa, en 1600, le marquis de Rambouillet.

Présentée à la cour, sous Henri IV, elle s'ysentit froissée par la liberté excessive qui y régnait; et, prétextant sa mauvaise santé, elle prit le parti de resterchez elle.

Alors, elle fit reconstruire, sur ses propres plans, l'hôtel Pisani, qu'elle possédait dans la rue Saint-Thomas-du-Louvre.

C'est là que, de 1618 à 1660 environ, elle rassembla la plus haute société et les plus célèbresécrivains.

Elle recevait, habituellement, étendue sur un lit de repos, dans sa chambre bleue.

On l'appelaitl'incomparable Arthénice. Première période (1618-1630).

— Cette première période, de préparation, est déjà brillante.

Les hôtes principaux deMme de Rambouillet sont : Richelieu, encore évêque de Luçon; le cardinal de La Valette, la princesse deMontmorency, Vigean, la duchesse de la Trémouille, Angélique Paulet (surnommée la lionne, à cause de ses cheveuxd'un « blond hardi »).

L'aînée des quatre filles de Mme de Rambouillet, Julie d'Angennes, aidait sa mère à faire leshonneurs de son salon.

— Quelques gens de lettres sont admis dans cette brillante société : Malherbe, Racan,Conrart, Vaugelas, Chapelain, Segrais; Voiture y apparaît, mais n'y deviendra « l'âme du rond » qu'un peu plus tard.

— Plusieurs influences littéraires se disputent alors l'Hôtel de Rambouillet : celle de Malherbe, celle d'Honoré d'Urfé,celle du cavalier Marin; c'est-à-dire la haute et sévère poésie toute française, le romanesque psychologique etgalant, et l'italianisme le plus raffiné. Deuxième période (1630-1645).

— Aux hôtes précédents viennent s'ajouter le jeune duc d'Enghien (qui doit devenirle Grand Condé), La Rochefoucauld, le duc de Montausier (qui épousera Julie d'Angennes), Mlle de Bourbon (soeur duGrand Condé, et qui sera la seconde et fameuse duchesse de Longueville), Mlle de Coligny, Mue de Scudéry.

— Lesécrivains y deviennent plus nombreux.

On y voit r Georges de Scudéry, Mairet, Ménage, Colletet, Benserade, Cotin,Rotrou, Scarron, Desmarets, Sarrazin; Corneille lui-même y paraît, et y lit son Polyeucte ; et Bossuet, âgé de seizeans, y prêche, dit-on, un soir, à onze heures.

C'est l'époque des divertissements mondains, des parties decampagne, des bals masqués, des inventions drôlatiques de Voiture; et aussi celle des lectures de madrigaux, desonnets, d'impromptus.

En 1641, le duc de Montausier offre à Julie la fameuse Guirlande, composée de soixante-seize madrigaux calligraphiés au-dessous d'autant de miniatures sur vélin représentant des fleurs, emblèmes desperfections physiques et morales de Julie.

Tous les beaux esprits de l'Hôtel de Rambouillet, y compris Corneille, yavaient travaillé. Déclin de l'Hôtel de Rambouillet (1645-1660).

— Le salon d'Arthénice ne cessait de faire de nouvelles et brillantesrecrues, comme Mme de Sévigné et Mme de La Fayette.

Mais le mariage de Julie avec M.

de Montausier (1645), lestroubles de la Fronde, la mort de Voiture (1648), celle du marquis de Rambouillet (1653), de l'aîné de ses fils (1654),enfin le mariage de sa plus jeune fille, Angélique, avec M.

de Grignan, tout contribua à pousser vers la retraite Mmede Rambouillet qui mourut en 1665.. »

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