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Les Lettres Persanes (Montesquieu) : Critique de la société

Publié le 30/06/2012

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Un sérail est un quartier d'habitation confiné, utilisé par les épouses ou les concubines du maître de la maison, dans les pays de civilisation turque et perse depuis l'Antiquité. C'est un lieu où l'homme oriental règne en maître et a tous les droits sur ses épouses. Dans les Lettres persanes, Usbek est à la tête d'un sérail d'une soixantaine de femmes qui sont gardées par des eunuques, esclaves chargés de la surveillance des harems ou des sérails. A travers ce roman, souvent grâce à l'ironie, Montesquieu dénonce la condition des femmes qui sont traitées comme des objets, qui peuvent être vendues et devant obéir à leur maître. Il y a donc une forte réflexion sur l'esclavage des femmes et leurs droits au XVIIIème siècle. En effet, Usbek est le personnage principal du roman et est le symbole de la puissance masculine. Tout d'abord, nous verrons donc les rapports entre hommes et femmes au sein du sérail, puis nous nous pencherons sur les différences des rapports hommes/femmes qu'il peut y avoir entre l'Orient et l'Occident.

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« Dans les Lettres persanes, Montesquieu critique le mode de vie des Français notamment à travers une satire de la vie parisienne.

Une des lettres la plus représentativede cette satire est la lettre 24.

Rica décrit à Ibben l'inconfort de la vie parisienne, marquée par l'agitation.

Il y décrit « un mouvement continuel ».

Il dénonce aussi labrutalité et le manque de courtoisie des parisiens : « qu'on m'éclabousse des pieds jusqu'à la tête ».

Montesquieu énumère les embarras de Paris à l'aide du regardétranger de Rica qui fait sa description de la ville par rapport à ce qu'il connaît « Paris est aussi grand qu'Ispahan » ou encore « les pas réglés de nos chameaux lesferaient tomber en syncope ».

Il y a un décalage avec son mode de vie.

Dans cette lettre, l'épistolier évoque également les conséquences de l'essor démographiquequ'enregistre la capitale au début du XVIIIème siècle.

S'il faut « bien des affaires avant qu'on soit logé » c'est que Paris connaît alors une forte crise immobilière.

Lacrédulité des français est aussi dénoncée dans le roman.

Rica s'étonne avec ironie, ce qui révèle les véritables intentions de Montesquieu, de la bizarrerie « des mœurset des coutumes européennes » et notamment françaises.

Il critique la soumission des Français vis-à-vis du roi, dès qu'il dit quelque chose, « ils en sont aussitôtconvaincus ».

Il se demande « comment ne pas sourire de la naïveté populaire qui permet au roi de s'enrichir ».

La critique de l'inconstance des modes de vie et desmœurs en France est elle aussi présente dans le roman.

Rica trouve « les caprices de la mode, chez les Français, étonnants »( lettre 99 ).

Il évoque un changementpermanent qu'il ne comprend pas et dénonce avec ironie et exagération : « une femme qui quitte Paris, pour aller passer six mois à la campagne, en revient aussiantique que si elle s'y était oubliée 30 ans ». Au cours de son roman , Montesquieu critique la vie mondaine parisienne en la faisant passer pour ridicule.

Cette critique est directement exprimée par Rica qui dira« tout le peuple s'assemble sur la fin de l'après-midi et va jouer une espèce de scène» ( lettre 28 ) .

L'emploie du mot « espèce » montre l'ignorance etl'incompréhension du personnage de ce type de pratiques.

Ici Rica décrit en réalité la Comédie Française.

En effet, Montesquieu pense que la société française sedonne en spectacle à elle-même.

Cette critique se retrouve jusque dans le milieu intellectuel et lettré, par exemple lors de l'allusion de la querelle des Anciens et desModernes dans la lettre 36.

Dans celle-ci, Usbek écrit à Rhédi : « mais ce qui me choque de ces beaux esprits, c'est qu'ils ne se rendent pas utiles à leur patrie et qu'ilsamusent leurs talents à des choses puériles ».

Il dénonce ici les débats inintéressants que peuvent avoir les gens, comme dans la scène racontée ou ils se disputentpour le nom d'un poète.

De plus, la lettre 66 accuse les auteurs de plagia, lorsque Rica dit : « De tous les auteurs, il n'y en a point que je méprise plus que lescompilateurs, qui vont de tous les côtés chercher des lambeaux des ouvrages des autres qui plaquent dans les leurs comme des pièces de gazon dans un parterre ».Enfin, toujours à travers le regard et les réflexions de Rica, l'orgueil et la vanité des mondains son montrés du doigt.

Par exemple, avec l'anecdote de la lettre 52, Ricase moque de la coquetterie des femmes en racontant la médisance de quatre femmes de vingt, quarante, soixante et quatre-vingt ans : « Ah bon Dieu ! dis-je en moi-même, ne sentirons nous jamais que le ridicule des autres ? ».

Les femmes ne se rendent pas compte de leur attitude et critiquent celle des autres avant de se remettreen question et Rica s'amuse de cette situation « cependant j'étais en train de me divertir ».

La critique de la vanité se ressent aussi dans la lettre 50 lorsque Rica écrit :« Je vois de tous les côtés des gens qui parlent sans cesse d'eux-mêmes ; leurs conversations sont un miroir qui présente toujours leur impertinent figure ». + LIBERTINAGE 2- Rapport hommes/femmes Un sérail est un quartier d'habitation confiné, utilisé par les épouses ou les concubines du maître de la maison, dans les pays de civilisation turque et perse depuisl'Antiquité.

C'est un lieu où l'homme oriental règne en maître et a tous les droits sur ses épouses.

Dans les Lettres persanes, Usbek est à la tête d'un sérail d'unesoixantaine de femmes qui sont gardées par des eunuques, esclaves chargés de la surveillance des harems ou des sérails.

A travers ce roman, souvent grâce à l'ironie,Montesquieu dénonce la condition des femmes qui sont traitées comme des objets, qui peuvent être vendues et devant obéir à leur maître.

Il y a donc une forteréflexion sur l'esclavage des femmes et leurs droits au XVIIIème siècle.

En effet, Usbek est le personnage principal du roman et est le symbole de la puissancemasculine.

Tout d'abord, nous verrons donc les rapports entre hommes et femmes au sein du sérail, puis nous nous pencherons sur les différences des rapportshommes/femmes qu'il peut y avoir entre l'Orient et l'Occident. Les rapports entre les hommes et les femmes en Orient évoluent tout au long du livre.

On remarque tout d'abord que les hommes règnent en maître sur leurs femmeset sur leur sérail, les femmes leur obéissent.

Ces dernières sont frustrées, mais elles ont des moyens pour montrer qu'elles jouissent d'une forme de supériorité sur leurépoux : "tes soupçons, ta jalousie, tes chagrins, sont autant de marques de ta dépendance".

(de Zélis à Usbek, lettre 62).

Usbek n'aime pas ses femmes : "Ce n'est pas,Nessir, que je les aime : je me trouve, à cet égard, dans une insensibilité qui ne me laisse point de désirs".

Mais il est quand même très protecteur : lorsque sa femmeZachi le trompe avec un eunuque blanc, Nadir, Usbek se dit très offensé, fait de lourds reproches à Nadir et blâme l'infidélité de son épouse.

Usbek pense égalementprotéger ces femmes en les enfermant dans ce lieu, car "le sérail est plutôt fait pour la santé que pour les plaisirs"(Lettre 24), c'est pour cela que, selon lui, les femmessont si belles en Perse.

Les Perses pensent avoir une supériorité innée sur les femmes, et qu'il serait malheureux de s'en priver.

Ils font donc des femmes des êtresobéissants qu'ils confinent ensuite dans un sérail.

Ils les font entrer très tôt dans ce lieu pour leur donner une bonne éducation et les habituer à la soumission.

Zélis,une des femmes d'Usbek est également d'accord avec cela, "On ne saurait de trop bonne heure priver une jeune personne des libertés de l'enfance et lui donner uneéducation sainte dans les sacrés murs où la pudeur habite" (Lettre 62).

Certaines femmes en Perse ont donc accepté leur enfermement, et veulent reproduire cette"tradition" sur leur descendance.

Dans les pays orientaux, la puissance d'un homme pouvait se mesurer par le nombre de femmes qu'il avait dans son sérail.

Leshommes, et même les eunuques cherchent donc des "excuses" pour avoir beaucoup de femmes : "Nous remarquons que, plus nous avons de femmes sous nos yeux,moins elles nous donnent d'embarras" (lettre 96) ou "dix femmes, qui obéissent, embarrassent moins qu'une qui n'obéit pas" (lettre 38).

A partir de la lettre 147, rienne va plus au sérail.

Usbek, le maître du harem, est parti depuis 9 ans et les femmes, ordinairement sages et disciplinées, se permettent des choses autrefoisimpensables au sérail.

Les rapports entre les hommes et les femmes deviennent donc différents, Usbek répond par des menaces qui témoignent de son impérialisme.On voit une évolution des femmes, jusqu'à une tragédie : le suicide de Roxane.

Usbek se voit donc trahi tandis que ses épouses se révoltent.

Les rôles s'inversentpresque, on voit bien la puissance des femmes et plus particulièrement celle de Roxane, "comment as-tu pensé que je fusse assez crédule pour m'imaginer que je nefusse dans le monde que pour adorer tes caprices ?" (lettre 161), alors qu'Usbek apparaît comme naïf et bête : "Tu me croyais trompée et je te trompais" (lettre 161).Le lecteur se place donc automatiquement du côté des femmes, voyant Usbek comme égoïste. On remarque dans les Lettres Persanes de nombreuses différences sur les rapports entre les hommes et les femmes entre l'Orient et l'Occident.

Usbek compare doncles mœurs de femmes différentes en Asie et en Europe, en critiquant souvent le mode de vie des femmes occidentales et vantant celui des femmes orientales.

Il penseprotéger ses femmes des vices extérieurs de l'Occident en les enfermant dans le sérail.

En Occident, les hommes pensent que la fidélité "n'empêche point le dégout,qui suit toujours les passions satisfaites" et qu'il "n'y a pas de générosité à rendre malheureuses les personnes que l'on aime" alors que les hommes en Orient pensentqu'ils ne peuvent pas "être heureux avec des femmes qui ne leur sont pas fidèles" et que "dix femmes, qui obéissent, embarrassent moins qu'une qui n'obéit pas"(lettre 38).

On voit donc que le point de vue de ces deux pays divergent totalement : L'un est pour "l'esclavage" des femmes alors que l'autre est pour leur laisser laliberté.

Rica, qui voyage à travers l'Europe, s'habitue aux mœurs françaises, les vante et critique celles de Perse : "Chez nous les caractères sont tous uniformes car ilssont forcés" alors qu'à Paris il n'est "pas étonné de voir cinq ou six femmes avec cinq ou six hommes ; et je trouve que cela n'est pas mal imaginé" (Lettre 63). Le rapport entre les hommes et les femmes en Perse est donc un rapport de domination.

Bien que certaines femmes acceptent leur condition, d'autres transgressent lesrègles posées par Usbek et les eunuques.

Ainsi, ce rapport de soumission évolue tout au long du roman, et au fil de la lecture, nous nous rendons compte de lapuissance des femmes.

De plus, à travers le regard d'Usbek, Montesquieu, fait également ressortir les différences de ces rapports en Orient et en Occident.

Usbek sepermet de juger les mœurs européennes alors que ses relations avec ses femmes se détériorent et que son sérail part en fumée. 3- Rapport hommes/esclaves L'esclavage est la condition sociale des esclaves, des travailleurs non libres et généralement non rémunérés qui sont la propriété d'une autre personne et doncnégociables, au même titre qu'un objet ou un animal domestique.

L'esclavage est une pratique observée depuis les civilisations antiques, il atteint son apogée auXVIIIème siècle avec le succès du commerce triangulaire.

Ce commerce avait lieu entre l'Europe, l'Afrique occidentale et équatoriale et les Antilles et les Amériques.Quant au monde arabo-muslman, les esclaves eunuques y existaient depuis l'antiquité.

Ils étaient chargés de de la surveillance des femmes dans les harems. Au XVIIIème siècle, beaucoup ont mené un combat sévère contre l'esclavage.

Ils avaient la conviction que tous les hommes étaient égaux, l'idée d'une supériorité,. »

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