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Les lettres persanes Montesquieu lettre 38

Publié le 25/05/2021

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? Lettre 38 (XXXVIII) MONTESQUIEU Le texte est extrait des Lettres Persanes publiées par Montesquieu en 1721. Il s'agit d'un roman épistolaire qui raconte les aventures et les réflexions de 2 Persans lors de leur voyage en Europe. Le regard neuf de ces 2 Persans permet à Montesquieu de faire la critique des m?urs occidentales, de la religion, de la monarchie de droit divin => Le roman Les lettres persanes est écrit au début du 18ème siècle mais on y voit déjà apparaître l'esprit des Lumières. Cette lettre est la 38ème lettre des Lettres Persanes. Rica séjourne à Paris. La lettre est adressée à son ami Ibben, qui se trouve à Smyrne, en Turquie. La lettre évoque le statut des femmes => doivent-elles être considérées comme les égales des hommes ou doivent-elles leur être soumises? Le texte peut être divisé en 2 mouvements qui débutent tous les 2 par une phrase emphatique : "C'est une grande question, parmi les hommes, de savoir s'il est plus avantageux, d'ôter aux femmes la liberté, que de la leur laisser." (l.1-2) et "C'est une autre question de savoir si la loi naturelle soumet les femmes aux hommes" (l.20-21) 1) 1er mouvement - La 1ère problématique est posée à l'aide d'une proposition interrogative indirecte ("s'il est plus avantageux d'ôter aux femmes la liberté, que de la leur laisser") - et elle repose sur une antithèse : faut-il ôter ou laisser la liberté aux femmes - on annonce ensuite un raisonnement dialectique => "IL me semble qu'il a bien des raisons pour et contre " => 2 thèses s'opposent : le "pour" (c'est-à-dire la thèse défendue par le Européens qui veulent laisser la liberté aux femmes) et le "contre "(qui est la thèse des Asiatiques selon laquelle il faut leur ôter la liberté) -Ce 1er débat porte sur 3 points : - Le 1er point concerne la domination des hommes sur l...
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« - Le 2 ème point de l'argumentation de Rica concerne l'enfermement des femmes : " Si on leur dit que le grand nombre de femmes enfermées est embarrassant , ils répondent que dix femmes qui obéissent embarrassent moins qu' une qui n'obéit pas "(l.5 à 7) => l'opposition entre les 2 thèses est encore marquée par une proposition subordonnée conjonctive complément circonstanciel d'opposition => on a une double antithèse : " dix femmes qui obéissent" s'opposent à " une qui n'obéit pas" => Cette antithèse est IRONIQUE : Rica se moque des Européens (ils ont une seule femme et ils n'arrivent pas à s'en faire obéir) => les 2 thèses sont encore énoncées au présent de vérité générale avec des arguments d'expérience => les 2 thèses s'opposent car les valeurs de l'Orient et de l'Occident sont différentes. -Enfin le 3 ème point de l'argumentation de Rica concerne la fidélité des femmes : " que s'ils objectent à leur tour que les Européens ne sauraient être heureux avec des femmes qui ne leur sont pas fidèles, on leur répond que cette fidélité, qu'ils vantent tant, n'empêche point le dégoût , qui suit toujours les passions satisfaites" => l'opposition entre les 2 thèses est marquée là aussi par une proposition subordonnée conjonctive complément circonstanciel d'opposition.

=> on relève une antithèse entre les verbes "objectent" et "répond" et entre les termes "heureux" et "dégoût" => les 2 thèses sont énoncées au présent de vérité générale => ce sont 2 thèses opposées : pour les Asiatiques, laisser une femme libre, c'est prendre le risque qu'elle soit infidèle.

Pour le Européens, la fidélité des femmes asiatiques n'empêchent pas le dégoût des passions satisfaites. Pour conclure, Rica montre qu'il est difficile de répondre à cette première question : "Peut- être un homme plus sage que moi serait embarrassé de décider" (l.12) Rica ironise sur la position des européens :" Après tout, disent-ils, quand nous serions malheureux en qualité de maris, nous trouverions toujours moyen de nous dédommager en qualité d'amants" => l' antithèse entre les termes "malheureux" et "dédommager" met en évidence le paradoxe qui existe dans les mœurs occidentales.

 Rica s'appuie ensuite sur un raisonnement par l'absurde : " Pour qu'un homme pût se plaindre avec raison de l'infidélité de sa femme, il faudrait qu'il n'y eût que trois personnes dans le monde; ils seront toujours à but quand il y en aura quatre."(l.17 à 19). »

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