LES ORIGINES DU DIX-HUITIÈME SIÈCLE
Publié le 31/05/2012
Extrait du document
La littérature n'est pas militante; elle respecte les cadres sociaux, la hiérarchie, les pouvoirs temporels et spirituels; elle tient pour résolues, ou elle écarte les grandes questions métaphysiques, qni sont essentiellement révolutionnaires. Elle exprime sereinement, impartialement, le monde et la vie, dans leur commune réalité, sans aspirer a en changer les conditions actuelles. Mais il ne faut pas croire qu'elle soit dédaigneusement artistique, curieuse de beauté, et indifférente au reste : les résultats pratiques des vérités énoncées l'intéressent. Cela n'a pas besoin d'être démontré pour la littérature religieuse; mais la littérature laïque est imprégnée du même esprit. Corneille, Molière, La Fontaine, Boileau, chacun a sa morale, c'est-à-dire une conception des règles qui doivent déterminer la conduite de l'individu, et des fins auxquelles s'adaptent ces règles. La société est faite : ils ne prétendent rien y changer; mais l'individu, qui vivra dans cette société, est toujours à faire : c'est cet individu à qui tous nos écrivains veulent imposer une forme...
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Le XVII" siècle est splendidement, pc Hl-être plutôt que profon dément, chrétien.
La littérature religieuse fournil presque tous les chcl's-d'œuvre de notre prose; l'éloquence religieuse est toute notre éloquence.
~os grands poètes tragiques sont chrétien~.
La philosophie cartésienne, dont l'esprit est foncièrement hostile à la foi, se développe dans une forme conciliable avec les dogmes de l'Église, chez Descartes, dans une forme hétéi·odoxe, mais plus chrétienne encore, chez Malebranche.
Un courant de libre positi visme, de naturalisme antichrétien traverse bien le siècle, visible dans les œuvres de deux grands t-crivains et dans certains cercles mondains.
Mais nulle voix ne met directement en question les prin cipes de la foi: nulle voix surtout n'attaque la puissance de l'Église dans l'ordre.
temporel.
La dispute est entre les églises, entre les sectes; il ne s'agit que d'orthodoxie et d'hérésie.
La royauté .est maîtresse absolue.
Les brouillons féodaux qui essaient de troubler les deux régences, sont mis eu demeure de sacrirler il leurs intérêts personnels les prétentions traditionnelles de leur caste.
Le peuple, sauf un seul jour, ne parait pas.
Tout cède a11 roi, incarnation de l'Etat.
Aucun mysticisme politique
ne se mêle dans le culte de la personne royale : chez tous les penseurs du temps, la royauté est reçue comme garante et pro tectrice de l'ordre.
Sa fonction la fait sacrée.
Ecartons la flatterie
i;Jtéressée des courtisans, les serviles théories des commis.
Le culte du roi est la forme du sentiment national : on aime le roi par ce (j'l'il assure de prospérité, de grandeUI', tic gloire il la France.
Mais Louis XIV absorbe et arrêl.c trop en lui-mème ces sentiments, tandis qu'un plus pur patriotisme se faisait sentir chez les écrivains antérieurs à 1660.
Le roi dispensant les hautes classes de travailler au bieù public,
ce loisir développe les relations sociales, ct donne un éclat intense à la vie de société.
Les salons, où règnent les femmes, prennent autorité sur la littérature, a qui ils fournissent un public : ils
l'obligent à se clarifier en s'étrécissant peut-être.
Cependant, dans ses plus belles œuvres, la littérature échappe
à l'~xdusivc domination des salons.
De p1'écicusc, elle devient classique; ct j'ai dit re qu'était proprement le goùt classique, une combinaison de la raison positive et du se'ns esthétique.
Les 1'è(]lcs, dérivées de la tradition gréco-romaine.
sont les conditions d'élaboration de la vérité intelligible en forme d'art.
La verité, s~ientifique ou philosophique, est toujours générale.
La nature, qu1 est la même dans l'antiquité et clans le xvn° siècle
(puisque c'est sur celte identité que se fonde l'imitation des ant·iciHJ, ne pce~t être aussi •Jn·unc nature générale.
Et ainsi.
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