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Les personnages de Boule de Suif

Publié le 14/03/2015

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LES EMPLOIS DU PRONOM "ON" DANS LE TEXTE

Le pronom « on «, fréquemment employé dans le texte, y prend différentes valeurs.

1. Pronom personnel substitut d'un « il « ou de « ils «, il désigne à plusieurs reprises des per­sonnes ou des groupes sans que ceux-ci soient mentionnés. Ainsi, dans le dialogue entre le cocher et le comte (p. 43) : « on me défend d'atteler «, dit le cocher, « on « représente l'offi‑

re de sa part «. Le « on « efface ainsi l'individu pour mieux rap­peler sa puissance démultipliée et l'étendue de son pouvoir.

Dans la scène du repas dans la diligence, certains personnages (lesquels précisément ?) refusent l'alcool de Cornudet : « on refusa froide­ment « [...] Loiseau seul [...]. Le « on « repré­sente ici le groupe des voyageurs de manière imprécise ; seul Loiseau se distingue. Le « on « est utilisé pour désigner le groupe en formation, laissant dans le flou sa composition exacte car il n'est pas encore vraiment soudé.

Dans d'autres passages, opposé souvent à « chacun «, il désigne avec davantage de netteté la coalition ou met en évidence les liens unissant les personnages : « on n'avait pas fait quatre lieues « ; « on commençait à s'inquiéter [...] cha­cun guettait « (p. 27) ; « on ne pouvait manger les provisions de cette fille sans [...] (p. 32). (Voir analyse ci-dessus, p. 54).

2. Le « on « à valeur indéterminée est employé dans des généralisations : « on voyait surtout des mobilisés « ; toute la population témoin et le narrateur sont inclus dans le sujet. Il peut dans d'autres situations remplir une fonc­tion de contact entre le narrateur et le lecteur (chapitre IV) qu'il inclut dans un même regard : « on aurait pu croire à la fin « (p. 56).

 

3. Substitut du passif, le « on « sert aussi à estomper le sujet et à éviter d'apporter des pré­cisions, ici d'ordre politique : « avec l'emphase apprise dans les proclamations qu'on collait chaque jour aux murs « (p. 33).

Tout au fond, aux meilleurs places, sommeillaient, en face l'un de l'autre, M. et Mme Loiseau, des marchands de vin en gros de la rue Grand-Pont.

Ancien commis d'un patron ruiné dans les affaires, Loiseau avait acheté le fonds et fait fortune. Il vendait à très bon marché du très mauvais vin aux petits débitants des campagnes et passait parmi ses connaissances et ses amis pour un fripon madré, un vrai Normand plein de ruses et de jovialité.

Sa réputation de filou était si bien établie, qu'un soir, à la préfecture, M. Tournel, auteur de fables et de chan­sons, esprit mordant et fin, une gloire locale, avait pro­posé aux dames qu'il voyait un peu somnolentes de faire une partie de « Loiseau vole «, le mot lui-même vola à travers les salons du préfet, puis, gagnant ceux de la ville, avait fait rire pendant un mois toutes les mâchoi­res de la province.

Loiseau était en outre célèbre par ses farces de toute nature, ses plaisanteries bonnes ou mauvaises ; et per­sonne ne pouvait parler de lui sans ajouter immédiate­ment : « il est impayable, ce Loiseau. «

De taille exiguë, il présentait un ventre en ballon sur­monté d'une face rougeaude entre deux favoris grison­nants.

Sa femme, grande, forte, résolue, avec la voix haute et la décision rapide, était l'ordre et l'arithmétique de la maison de commerce, qu'il animait par son activité joyeuse. (p. 23)

Enrichi par la fraude, Loiseau représente de manière typique les « bourgeois émasculés par le commerce « (p. 16) ; il est arriviste, d'une vulgarité à toute épreuve, son physique est écoeurant. Nous pouvons noter l'insistance de Maupassant à signaler ses excès dans la médiocrité (« très bon marché «, « très mauvais vin «, réputation de filou « si bien établie «). Il est ridicule, et l'on se moque de lui. Il est bon vivant et n'a aucune retenue sociale. Le reste du récit confirme ce portrait : il est le premier à accepter la nourriture de Boule de Suif, à l'espionner et à

« • Les Loiseau Tout au fond, aux meilleurs places, sommeillaient, en face l'un de l'autre, M.

et Mme Loiseau, des marchands de vin en gros de la rue Grand-Pont.

Ancien commis d'un patron ruiné dans les affaires, Loiseau avait acheté le fonds et fait fortune.

Il vendait à très bon marché du très mauvais vin aux petits débitants des campagnes et passait parmi ses connaissances et ses amis pour un fripon madré, un vrai Normand plein de ruses et de jovialité.

Sa réputation de filou était si bien établie, qu'un soir, à la préfecture, M.

Tournel, auteur de fables et de chan­ sons, esprit mordant et fin, une gloire locale, avait pro­ posé aux dames qu'il voyait un peu somnolentes de faire une partie de « Loiseau vole », le mot lui-même vola à travers les salons du préfet, puis, gagnant ceux de la ville, avait fait rire pendant un mois toutes les mâchoi­ res de la province.

Loiseau était en outre célèbre par ses farces de toute nature, ses plaisanteries bonnes ou mauvaises ; et per­ sonne ne pouvait parler de lui sans ajouter immédiate­ ment : « il est impayable, ce Loiseau.

» De taille exiguë, il présentait un ventre en ballon sur­ monté d'une face rougeaude entre deux favoris grison­ nants.

Sa femme, grande, forte, résolue, avec la voix haute et la décision rapide, était l'ordre et l'arithmétique de la maison de commerce, qu'il animait par son activité joyeuse.

(p.

23) Enrichi par la fraude, Loiseau représente de mamere typique les « bourgeois émasculés par le commerce » (p.

16) ; il est arriviste, d'une vulgarité à toute épreuve, son physique est écœurant.

Nous pouvons noter l'insistance de Maupassant à signaler ses excès dans la médiocrité ( « très bon marché », « très mauvais vin », réputation de filou « si bien établie » ).

Il est ridicule, et l'on se moque de lui.

Il est bon vivant et n'a aucune retenue sociale.

Le reste du récit confirme ce portrait : il est le premier à accepter la nourriture de Boule de Suif, à l'espionner et à. »

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