Devoir de Philosophie

Les personnages de Madame Bovary de Flaubert

Publié le 23/11/2012

Extrait du document

bovary

Aussi l'apothicaire, qui cite Socrate, Voltaire ou Franklin, affirme-t-illa toute puissance de la raison et voit-il dans la science le moyen d'accélérer le Progrès qui« marche à pas de tortue!« Épousant les idéaux de son époque, il se montre un réformateur impatient: « ... mille réformes sont indispensables, accomplissons-les« écrit-il, interpellant le gouvernement. Car, naturellement, le sieur Homais écrit. Il est le correspondant local du Fanal de Rouen, tribune qui lui sert à exposer ses idées, mais également à faire sa propre promotion - il y parle de lui à la troisième personne -, et à laisser libre cours à une verve littéraire qui n'est, une fois encore, qu'un collage d'expressions toutes faites. Ramassis de lieux communs, le style homaisien développe également un lyrisme abscons qui est un indice de la démesure du personnage....

Il ne s'agira, en fait, que d'une simple admonestation. Mais le souvenir en demeurera vif, prêt à resurgir, au moindre accident, des tréfonds de la conscience. De la mauvaise conscience sans doute, mais aussi de la conscience professionnelle. Lorsque Homais réprimandera son apprenti pour avoir utilisé sans précautions une bassine rangée d'ordinaire dans le capharnaüm, ce sera en ces termes : « [ ... ] empoisonner un malade! [. . .] Tu voulais donc que j'allasse sur le banc des criminels, en cour d'assises? me voir traîner à l'échafaud?« Attention: en deça de l'ordre, il y a la ruine et la prison. La couardise bourgeoise a aussi des vertus sociales.

bovary

« 42 1 Flaubert.

Œuvres majeures «Si j'en avais fait, mes portraits seraient moins res­ semblants, parce que j'aurais eu en vue des personnali­ tés et que j'ai voulu, au contraire, reproduire des types.» En fait, et comme nous allons essayer de le montrer, plus que de psychologie, il s'agit pour Flaubert d'éta­ blir une physiologie dç la condition humaine -autre­ ment dit de peindre en entier le tableau de la bêtise humaine.

Emma Rouault, épouse Bovary Une adolescente, victime de la littérature Emma est une lectrice précoce, et les romans, «ces mauvais livres», selon sa belle-mère, l'accompagne­ ront tout au long de sa courte existence.

Dès le chapitre VI, qui retrace ses années au couvent des Ursulines, l'adolescente est présentée comme une victime de la littérature romantique qui va éveiller sa sensualité et construire autour d'elle un monde factice «où ce n'étaient qu'amours, amants, amantes, [ ..

.] troubles du cœur, serments, sanglots, larmes et bai­ sers ...

», un monde qui va l'enfermer dans un rêve romanesque aussi inaccessible qu'inconsistant et qu'elle cherchera toujours en vain à faire coïncider avec une réalité que ces romans-là, précisément, cher­ chent à fuir.

En somme, s'il y a dans Madame Bovary une critique virulente de la littérature d'inspiration romantique et autres keepsakes, sortes de romans­ photos de l'époque, c'est bien parce qu'ils sont une négation de la vie réelle, une sorte de drogue, ou mieux de poison, dont on «avale de longs chapitres» et qui faussent à jamais l'appréciation objective et person­ nelle de l'existence.

Qui s'est enivré de cette littérature - de toute littérature? -, ne peut plus accepter le. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles