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Les personnages de ROMÉO ET JULIETTE

Publié le 22/02/2012

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William Shakespeare est né en Angleterre, à Stratford-upon-Avon, en 1564. Son père est un riche notable de la ville. On ne sait rien des années d'études du jeune William; mais, à dix-huit ans, il épouse Anne Hathaway, de dix ans son aînée, qui lui donnera trois enfants. Le mariage tournant mal, et son père connaissant des difficultés financières, Shakespeare va s'installer à Londres où il devient acteur. On suppose qu'il avait eu des contacts avec l'art dramatique soit par les théâtres itinérants de l'époque, soit par les associations d'amateurs qui interprétaient le plus souvent des « mystères » issus du Moyen Age. Quoi qu'il en soit, Shakespeare se révèle un bon acteur et sa renommée commence à se faire jour à Londres, à partir de 1588. Il devient le protégé du comte de Southampton. A cette époque paraissent les premières oeuvres du poète : Vénus et Adonis (1593) et Le Viol de Lucrèce (1594), deux longs textes en vers bientôt suivis des Sonnets qui ne seront publiés qu'en 1609. De ces années datent aussi les pièces dites «de la première période » : Henri VI (1591), La Comédie des erreurs (1592), Peines d'amour perdues (1594), Le Marchand de Venise (1596), La Nuit des Rois (1600) et bien d'autres...

« Comédie des erreurs (1592), Peines d'amour perdues (1594), Le Marchand de Venise (1596), La Nuit des Rois (1600)et bien d'autres...Dans l'intervalle, la peste qui ravage Londres (1592) oblige Shakespeare à retourner quelque temps vers Stratford-upon-Avon.

Il revient à Londres et devient vers 1600 coactionnaire de la troupe théâtrale des Lord Chamberlain'sMen, qui deviendra en 1603 la King's Men sous la protection directe du roi Jacques Ier.

Il connaît un très grandsuccès et ses oeuvres lui apportent gloire et fortune.Les pièces écrites entre 1600 et 1607 (la «deuxième période ») manifestent chez Shakespeare un certaindésenchantement.

Gros propriétaire terrien, considéré comme un notable, il contemple de loin la vie politique del'Angleterre d'après Elisabeth I' et semble en concevoir quelque amertume sur l'exercice du pouvoir et de la naturehumaine.

Cet état d'esprit est sensible dans des oeuvres comme Hamlet (1600), Othello (1604), Macbeth (1605), LeRoi Lear (1606), Antoine et Cléopâtre (1606), ou Timon d'Athènes (1607).Enfin, la « troisième période » voit Shakespeare introduire dans ses pièces la féerie ou le merveilleux, comme recoursaux sottises ou aux aveuglements des hommes.

C'est alors qu'il écrit Périclès (1608), Cymbeline (1609) et surtout LaTempête (1611) qui apparaît un peu comme son testament artistique, puisqu'il y montre le magicien Prospero jetersa baguette et renoncer à faire naître de nouveaux enchantements.

Il meurt à Stratford le 23 avril 1616.Le théâtre de Shakespeare se caractérise par une extraordinaire puissance et une grande diversité de styles.

Lapuissance dramatique se manifeste dans les personnages, tantôt excessifs et démesurés (Falstaff, Macbeth,Othello...), tantôt profondément humains et haïssables autant que pitoyables (Shylock, Lear...).

Elle se manifesteaussi dans le verbe, ample et parfois même ampoulé, riche en métaphores lyriques et souvent frappantes.Quant au style, Shakespeare n'hésite pas à mêler avec une étonnante maîtrise le comique et le tragique, parfoisdans la même scène, faisant cohabiter à-peu-près obscènes et lyrisme raffiné.

On a donc pu lui reprocher des«fautes de goût» et des obscurités de style, ainsi que les erreurs et anachronismes qui fourmillent dans sesoeuvres.

Mais au-delà de ces reproches, le génie dramatique de Shakespeare lui a permis de créer des personnagesimmortels et de toucher le public le plus grossier comme le plus aristocratique, s'affirmant ainsi comme un auteuruniversel.Roméo et Juliette est une pièce un peu à part dans l'oeuvre de Shakespare.

En effet, la tragédie naît généralementchez lui d'un excès de passion ou d'un aveuglement, en tout cas d'une force qui agit à l'intérieur du personnage :jalousie d'Othello, ambition de Macbeth, naïveté du roi Lear...

Ici, elle naît plutôt de l'enchaînement descirconstances.

Roméo et Juliette apparaissent plus comme victimes des événements que comme responsables deleur malheur.

Ils ne cherchent pas un instant à lutter contre l'amour qu'ils ressentent, alors même qu'ils sontparfaitement conscients des difficultés qui les menacent.

Ce sont en quelque sorte des héros « passifs », choseassez rare chez Shakespeare.Il existe une controverse autour de Shakespeare, certains voulant qu'il n'ait été que le prête-nom d'un seigneur oud'un grand homme, véritable auteur des tragédies shakespeariennes.Trois arguments sont généralement avancés par les tenants de cette thèse.

D'abord la personnalité deShakespeare, que ses ennemis décrivaient comme inculte et grossier, ne leur paraît pas correspondre à celle quel'on devine chez l'auteur de Hamlet ou Timon d'Athènes.

Ensuite, la connaissance des rouages de la politique et dela cour, qui se manifeste dans les pièces sur le pouvoir comme Richard III ou Jules César, leur semble avoir été horsde portée d'un simple acteur, aussi célèbre soit-il.

Enfin ils font valoir que le testament de Shakespeare,extrêmement précis et détaillé, ne mentionne aucun livre ni aucune bibliothèque.

Or le poète n'a écrit que desadaptations, et il lui a bien fallu se procurer d'une façon ou d'une autre les sources et les références nécessaires àla construction de ses tragédies.Il est vrai que nous ne disposons d'aucun manuscrit autographe de Shakespeare.

On n'a conservé de lui, en tout etpour tout, que quelques signatures au bas d'actes judiciaires ou de titres de propriété.Partant donc du postulat d'un écrivain prête-nom, certains auteurs ont voulu voir derrière le masque deShakespeare des personnalités de l'époque, comme le politicien et philosophe Francis Bacon (1561-1626), le poèteChristopher Marlowe (pourtant mort en 1593), le comte d'Oxford ou le comte de Derby...

Pour ingénieuses etexcitantes qu'elles soient du point de vue intellectuel, ces thèses ne sont pas considérées comme extrêmementconvaincantes.

Succès et avatars Tragédie par excellence de l'amour détruit par la bêtise humaine, Roméo et Juliette a inspiré de nombreux auteurs.Le dramaturge espagnol Lope de Vega (1562-1635) a ainsi transposé l'intrigue à Séville avec sa pièce Castelvines yMonteses dans laquelle les jeunes gens sont baptisés Julia et Roselo.

A noter que la pièce de Lope de Vega finitmieux que celle de Shakespeare, puisque Julia se réveille de son sommeil lorsque Roselo l'embrasse.Un autre auteur espagnol, Francisco de Rojas Zorrilla (1607-1648) écrira ensuite Los Bandos de Verona ens'inspirant de Shakespeare et de Lope de Vega.

Citons aussi un poème en dialecte de Vérone, écrit par VittorioBetteloni (1840-1910), un opéra de Bellini (1801-1835) qui connut un triomphe, et des oeuvres musicales de Berlioz,Gounod, Tchaïkovski et Prokofiev.Enfin, l'histoire de Roméo et Juliette a inspiré de nombreux cinéastes, qui ont adapté la pièce ou l'ont transposée àl'époque moderne.

On compte ainsi 40 films, dont ceux réalisés par l'Américain George Cukor (1936), le FrançaisAndré Cayatte (1949) ou les Italiens Renato Castellani (1954) etFranco Zeffirelli (1968).

Mentionnons aussi la parodie réalisée par le Britannique Peter Ustinov sous le titre Romanoffet Juliette (1961), et la comédie musicale West Side Story, écrite par Jérôme Robbins sur une musique de LeonardBernstein, qui triompha à Broadway avant de faire le tour du monde sous la forme d'un film réalisé par Robert Wiseen 1961 et qui reçut dix Oscars.. »

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