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Les personnages : Pyrrhus — Oreste dans Andromaque de Racine

Publié le 30/04/2011

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andromaque

Oreste, au début de l'acte I nous a fait connaître la situation. Il est venu, comme ambassadeur des Grecs réclamer à Pyrrhus le fils d'Hector, Astyanax, dont on craint qu'il ne venge un jour son père. Pyrrhus consentira-t-il ? On sait qu'il dédaigne Hermione qui est venue à sa cour pour l'épouser et qu'il aime Andromaque. Dès la première entrevue avec Oreste Pyrrhus refuse :

La Grèce en ma faveur s'est trop inquiétée. De soins plus importants je l'ai crue agitée, Seigneur ; et sur le nom de son ambassadeur, J'avois dans ses projets conçu plus de grandeur. Qui croiroit en effet qu'une telle entreprise Du fils d'Agamemnon méritât l'entremise ; Qu'un peuple tout entier, tant de fois triomphant, N'eût daigné conspirer que la mort d'un enfant ? Mais à qui prétend-on que je le sacrifie ? La Grèce a-t-elle encor quelque droit sur sa vie ? Et seul de tous les Grecs ne m'est-il pas permis D'ordonner d'un captif que le sort m'a soumis ? Oui, Seigneur, lorsqu'au pied des murs fumants de Troie Les vainqueurs tout sanglants partagèrent leur proie

andromaque

« PYRRHUSAh ! Madame, les Grecs, si j'en crois leurs alarmes, Vous donneront bientôt d'autres sujets de larmes. ANDROMAQUEEt quelle est cette peur dont leur cœur est frappé, Seigneur ? Quelque Troyen vous est-il échappé ? PYRRHUSLeur haine pour Hector n'est pas encore éteinte.

Ils redoutent son fils. ANDROMAQUEDigne objet de leur crainte 1 Un enfant malheureux, qui ne sait pas encor Que Pyrrhus est son maître, et qu'il est filsd'Hector. PYRRHUSTel qu'il est, tous les Grecs demandent qu'il périsse.

Le fils d'Agamemnon vient hâter son supplice. ANDROMAQUEEt vous prononcerez un arrêt si cruel ? Est-ce mon intérêt qui le rend criminel ? Hélas ! on ne craint point qu'il vengeun jour son père; On craint qu'il n'essuyât les larmes de sa mère.

Il m'auroit tenu lieu d'un père et d'un époux ; Maisil me faut tout perdre, et toujours par vos coups. PYRRHUSMadame, mes refus ont prévenu vos larmes, Tous les Grecs m'ont déjà menacé de leurs armes; Mais dussent-ilsencore, en repassant les eaux, Demander votre fils avec mille vaisseaux; Coutât-il tout le sang qu'Hélène a faitrépandre; Dussé-je après dix ans voir mon palais en cendre, Je ne balance point, je vole à son secours : Jedéfendrai sa vie aux dépens de mes jours.

Mais parmi ces périls où je cours pour vous plaire Me refuserez-vous unregard moins sévère ? Haï de tous les Grecs, pressé de tous côtés, Me faudra-t-il combattre encor vos cruautés ?Je vous offre mon bras.

Puis-je espérer encore Que vous accepterez un cœur qui vous adore ? En combattant pourvous, me sera-t-il permis De ne vous point compter parmi mes ennemis ? ANDROMAQUESeigneur, que faites-vous, et que dira la Grèce ? Faut-il qu'un si grand cœur montre tant de foiblesse Voulez-vous qu'un dessein si beau, si généreux Passe pour le transport d'un esprit amoureux ? Captive, toujourstriste, importune à moi-même, Pouvez-vous souhaiter qu'Andromaque vous aime ? Quels charmes ont pour vous desyeux infortunés Qu'à des pleurs éternels vous avez condamnés ? Non, non, d'un ennemi respecter la misère, Sauverdes malheureux, rendre un fils à sa mère, De cent peuples pour lui combattre la rigueur, Sans me faire payer sonsalut de mon cœur, Malgré moi, s'il le faut, lui donner un asile : Seigneur, voilà des soins dignes du fils d'Achille. PYRRHUS.Hé quoi ? votre courroux n'a-t-il pas eu son cours ? Peut-on haïr sans cesse ? et punit-on toujours ? J'ai fait desmalheureux, sans doute; et la Phrygie Cent fois de votre sang a vu ma main rougie.

Mais que vos yeux sur moi sesont bien exercés ! Qu'ils m'ont vendu bien chers les pleurs qu'ils ont versés !De combien de remords m'ont-ils rendu la proie î Je souffre tous les maux que j'ai faits devant Troie.

Vaincu, chargéde fers, de regrets consumé, Brûlé de plus de feux que je n'en allumai, Tant de soins, tant de pleurs, tant d'ardeursinquiè- Hélas ! fus-je jamais si cruel que vous l'êtes ? [tes...

Mais enfin, tour à tour, c'est assez nous punir : Nosennemis communs devroient nous réunir.

Madame, dites-moi seulement que j'espère, Je vous rends votre fils, et jelui sers de père ; Je l'instruirai moi-même à venger les Troyens ; J'irai punir les Grecs de vos maux et des miens.Animé d'un regard, je puis tout entreprendre : Votre Ilion encor peut sortir de sa cendre ; Je puis, en moins detemps que les Grecs ne l'ont pris, Dans ses murs relevés couronner votre fils. ANDROMAQUE.Seigneur, tant de grandeurs ne me touchent plus guère :Je les lui promettois tant qu'a vécu son père.

Non, vous n'espérez plus de nous revoir encor, Sacrés murs, que n'apu conserver mon Hector.

A de moindres faveurs des malheureux prétendent, Seigneur : c'est un exil que mes pleursvous demandent.Souffrez que loin des Grecs, et même loin de vous, J'aille cacher mon fils, et pleurer mon époux.

Votre amour contrenous allume trop de haine : Retournez, retournez à la fille d'Hélène.. »

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