LES POÈTES ROMANTIQUES AU THÉÂTRE
Publié le 08/11/2011
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1. - L'êcole romantique, voulant conquérir le grand public, devait songer à se rendre maltresse de la scène ; et comme la tragédie avait été le genre le plus illustre de l'école .classique, il fallait trouver quelque chose à lui opposer.
2. - Une double influence y aida, celle du mélodrame français et celle du théâtre étranger de Shakespeare, de Schiller, de Calderon et de Lope de Vega. Les deux s'accordaient pour répandre le goilt des sujets historiques modernes, de la couleur locale et de la liberté hors des règles classiques.
«
le sublime au grotesque, le terrible au bouffon, et quel
quefois dans un même personnage!.
b)La tragédie représentait une crise morale, née des passions et des caractères ; elle saisissait la situation au point aigu où un dénÔuement imminent s'imposait, et elle y mettait fin par une catastrophe logique .
Dans ces conditions, la règle des trois unités la servait.
Les unités de temps et de lieu, en contraignant les poètes à se resserrer, poussaient au maximum l'intensité d'ac tion , rendaient plus fatal l'effet des passions et faisaient les pièces claires et rapides.
Les classiques invoquaient en outre la vraisemblance : une représe~tation qui dure deux heures leur semblait devoir présenter une action qui n'en dure pas davantage et qui, puisqu'elle se déroule sur les planches, ne dépasse pas les liinites d'une salle ou d'une place publique.
Hugo rejette comme une servi tude inhumaine et comine une absurde invraisemblance cette double unité de lieu et de temps.
N'est-il pas ridi
cule , demande-t-il, que le péristyle banal de Cinna serve aux conspirateurs pour déclamer contre le tyran et au tyran pour déclamer contre les conspirateurs ·? Ne l'est-il pas également d'appliquer la même mesure d 'heu res à tous les événements ; aussi bien à telle catastro phe, qui peut s'accomplir en moins de deux heures, qu'aux tours de force du Cid qui n'a pas une minute à perdre s'il veut, sans dépasser les délais , tuer le comte, défendre sa tête, faire sa cour à Chimène et battre les Maures? Le drame romantique s'affranchira donc des unités de temps et de lieu ; les auteurs comptent y gagner plus d'aise pour mouvoir leurs personnages, dans
1.
Tragédie et Comédie furent au XVII• siècle deux genres tellement distincts et autonomes qu'on discutait sur leur dif ficulté réciproque.
Molière, dans la CriUque de l'Ecole des femmes, soutient que la comédie est plus difficile.
Il fait dire à Dorante qu'au .lieu de peindre des héros, c'est-à-dire des per sonnages qui n'exigent pas la ressemblance et pour lesquels l'auteur n'a qu'à ·suivre l'tian de son Imagination, la Comédie doit peindre les hommes d' après nature et faire des portraits ressemblants.
C'était vrai peut-être par rapport à Corneille, mals non par rapport à ;Racine, qui peignait lut aussi la nature humaine.
Molière donnait une raison meilleure en disant qu'Il n'est point commode· de faire rire les honnêtes gen1,1 ..
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