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LES PREMIERS RECUEILS DE VERLAINE

Publié le 25/06/2011

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LES DÉBUTS. - Les vers les plus anciens que nous possédions de Verlaine datent de 1858. Il était alors élève de quatrième. Nous en avons d'autres, plus nombreux, qu'il écrivit en rhétorique. Mettons à part quelques traductions en vers français des poètes latins ; ce sont de simples exercices. Dans les autres pièces, où le poète novice s'essaie à la composition originale, on discerne les premières influences subies et certaines directions qui se dessinent déjà. Les maîtres sont évidemment, dès 1858, Victor Hugo, et à partir de 1861 Baudelaire. Le premier de ces deux noms n'étonne pas. Celui de Baudelaire surprend davantage, car à cette date les Fleurs du Mal sont une oeuvre toute récente, qu'un lycéen ne saurait lire qu'en cachette, l'expression exaspérée de sentiments qui demeurent étrangers à la plupart des contemporains.

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« Dans une lettre de mars 1865, Hérédia énumère les fidèles qui se retrouvent chez son maître.

Il ne cite ni Ricard, niVerlaine, ni France, ni Lepelletier.L'Art vivait péniblement.

En décembre 1865, il fallut trouver un nouvel éditeur.

On vit alors la place que tenaitVerlaine auprès de Ricard.

Il avait un ami nommé Boutier, poète et violoniste amateur.

Celui-ci connaissait un librairedu Passage Choiseul, Alphonse Lemerre.

Il mit Verlaine en rapport avec lui, et Verlaine à son tour y conduisit Ricardet Lepelletier.

L'affaire fut conclue.

Elle le fut, on le notera, sans que Leconte de Lisle, sans que Mendès y fussentpour rien.

C'est lorsque l'Art eut à son tour échoué et qu'il fut, sur l'initiative de Mendès, remplacé par le Parnasse,c'est alors seulement que l'influence de Ricard fut écartée et qu'il y eut vraiment une École parnassienne.

A cepremier Parnasse (mars-juin 1866) Verlaine collabora.

Il y publia huit pièce de vers.

Mais déjà il préparait lapublication de son premier recueil.Si nous essayons de le saisir à cet instant de sa vie, nous observons chez lui certaines tendances déjà accusées.Ce jeune homme est un baudelairien, en dépit de Ricard, de Mendès, de Leconte de Lisle et peut-être de Baudelairelui-même.

Il a un goût net pour les pièces d'humour macabre.

Dans Fadaises il s'amuse à une sorte de madrigal tristedont le sens n'apparaît qu'au dernier vers : sa Dame, c'est la mort.

L'Enterrement est caractéristique : Je ne sais rien de gai comme un enterrement, et Lepelletier nous a raconté qu'il dut empêcher Verlaine de conserver cette pièce dans les Poèmes Saturniens.En même temps la doctrine de l'Art, à laquelle il s'est rallié en 1865, prend chez lui une forme abrupte etdogmatique.

Les Vers dorés, qui parurent dans le Parnasse en 1866, expriment bien cette roideur : L'Art ne veut point de pleurs et ne transige pas... On discerne en lui un doctrinaire.

Il l'est dans son art, il l'est dans sa philosophie.

Il enveloppe d'un même dédain leseffusions sentimentales d'un certain romantisme et la religiosité vague qui est alors à la mode chez les démocrates.Les Dieux, Sur le Calvaire expriment une attitude de révolte militante contre toutes les religions.

On serait tenté devoir dans ce dogmatisme une preuve de force et de sérénité si les arrière-plans baudelairiens, si l'humour macabrene laissaient deviner le désarroi, des obsessions tristes, une angoisse.. »

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