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Les Romanciers japonais

Publié le 03/09/2011

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En 1887-1889, Futabatei Shirnei (1864-1909) publie, dans la langue parlée de Tokyo, le premier roman japonais moderne: Nuages à la dérive, le récit du désarroi d'un homme ordinaire dans la capitale japonaise...

« dans le roman avec Une fleur en enfer (1902) de agai Kafû (1879-1959), le Destin (1906) de Kuniki­ da Doppo (1871-1908) , Trangression (1906) qui fait scandale puis la Maison (1911) de Shil)1azaki Tôson (1872-194~) .

et la trilogie la Vie, l'Epouse, Liens (1908-1910) de Tayama Katai (1872-1930) Cependant , deux écrivains importants se !ien­ nent à l'écart de cette effervescence: Mari Ogai (1862-1922), qui écrit un roman antinaturaliste avec Vita Sexualis (1910) ; et le journaliste Natsume Soseki (1867-1916 ) qui publie un récit satirique , Je suis un chat, (1905) , dont le succès est tel qu'il se consacre à l 'éc riture.

Dans Le Pauvre Cœur des hommes (1914 ), il décrit les difficultés des indivi­ dus à s' adapter à l'évolution de la société.

Il pour­ suit son travail jusqu'à la veille de sa mort avec son roman inachevé Ombre et Lumière qui retrace les dix journées banales de gens «Ordinaires ••.

L'ère Taisho La réaction qui se dessine au cours de l'ère Taisho (1912-1926) vise le naturalisme.

Ses partisans les plus actifs sont les membres de la revue Shirakaba (le Bouleau), qui professent un idéalisme géné­ reux.

Parmi eux se détachent Arishima Takeo (1878-1923) , auteur d'une œuvre sombre, qui ana­ lyse dans Une femme (1919) les tourments d'une femme libérée face à la société masculine; et Shiga Naoya (1883-1971), que l'on a comparé à André Gide et qui publia l'un des romans phares du demi­ siècle, la Route dans les ténèbres (1922-1937).

Se démarquant des courants et des modes, Akutagawa Ryûnosuke (1892-1927) , auteur d'une œuvre lucide empreinte d'un humour macabre, s'affirme comme l'écrivain le plus authentique de la période .

Fasciné par le problème de la folie.

Jigcr kuhen (Une scène de l'Enfer) , sa meilleure nouvel­ le, met en scène un peintre que la recherche obses­ sionnelle de la beauté conduit à immoler sa fille unique puis à se donner la mort.

Une mort qu'il se donnera après avoir écrit un texte saisissant, l'En­ grenage (1927), analyse froide de l'envahissement progressif de la folie dans son cerveau.

L'ère Showa Au début des années 1920- l'ère Showa inaugu­ rée par l'empereur Hirohito (1901-1991) débute en 1926 - , les préoccupations politiques s'imposent aux écrivains, en particulier de gauche, qui se regroupent au sein de la Fédération des artistes prolétariens.

Ceux-ci s'opposent aux «néo-sensa­ tionnistes », qui se réclament , eux, de l'écrivain français Paul Morand (1888-1976) et rejettent le marxisme .

Les principaux représentants de cette dernière tendance sont Yokomitsu Riichi (1898- 1947 ) et Kawabata Yasunari (1899-1972), lequel ne donnera sa pleine mesure qu'après la guerre.

Quant à la littérature prolétarienne, elle révèle un incontestable auteur , Kobayashi Takiji (1903-1933), dont son che f-d'œuvre , le Bateau-usine (1929), demeure un modèle de roman militant , par ses qualités littéraires et par sa dénonciation des conditions de travail des pêcheurs en haute mer.

Communis te, Kobayashi Takiji mourut d'un «arrêt du cœur> • au cours d'un interrogatoire policier.

C'est que la censure étatique n'a pas tardé à se manifester- et se poursuivra jusqu'en 1945: le Japon s'est engagé dans la voie nationaliste et mili­ tariste qui le conduira à la guerre.

Les écrivains prolétariens sont interdits.

Et, dans les années 1930-1945, les seules œuvres marquantes sont celles d'écrivains parvenus à maturité qui se tien­ nent à l'écart de l'engagement politique: Shiga ~ Oe Kenzaburô a été couronné par le prix Nobel de littérature en 1994.

Son œuvre très large est à la fois autobiographique et ouverte à l'histoire passée du Japon (bombe atomique , suicide de Mishima) :z ainsi qu'aux .t problèmes actuels.

! Meurtrie par a l'abandon de son époux , une sculptrice se réfugie en Provence.

Sa jeune élève souhaite la venger et décide de séduire le mari volage.

Tristesse et beauté de Kawabata a été adapté au cinéma par Joy Fleury .

~ iii ~ travers sa vertigineuse expansion industrielle , et :.....-- ...

n: culturellement, par la remise en cause des valeurs Naoya (1883-1971) , qui termine son œuvre maî- traditionnelles et l'ouverture aux idées occiden- tresse (Anya Kôro) ; Shimazaki Tôson (1872-1943), tales, en particulier américaines.

Deux tendances avec Avant l'aube (1929-1935), qui retrace les de la littérature correspondent à cette période transformations de l'ère Meiji par le biais de la vie contemporai ne, celle qui s'attache à révéler les de son père; Tanizaki Junichirô (1886-1965) cam- maux de la société de consommation et celle menee la rédaction d'une œuvre monumentale qu'intéresse avant tout la constryction d'un style et avec l'Amour d 'un idiot (1924-1925) et l'Histoire de la description psycho logique.

A la première ten- Shunkin (1933).

dance appartient Mishima Yukio (1925-1970) , dont l'œuvre témoigne de la rencontre conflictuelle avec la période contemporaine l'Occident (la Chute d'un ange, 1956 ; Après le ban- ( 1945 1995) quet , 1960), ce qui ne l'empêcha pas d'obtenir une - reconnaissance internationale avec la Mer de la Fer- Dans le Japon de l'après-1945 , la littérature est l'une des premières manifestations de l'esprit nouveau.

Les romans fondés sur l'expérience de la guerre s'imposent naturellement , comme les Feux dans la plaine (1951) d'Oo ka Shôhei (né en 1909).

Dazai Osamu (190S.l948) symbolise le mieux le désarroi de l'intellectuel confronté au vertige du néant qui s'empara du Japon au lendemain de la défaite (la Déchéance d'un homme , 1948 ).

Au même moment , la littérature traditionnelle reprend ses droits.

En 1947 , Tanizaki Junichirô publie son chef-d'œuvre , Fïne Neige, chronique de la vie et des amours des quatre sœurs d'une vieille famille de la région d'Osaka , puis , plus tard , la Confession impudique (1956) et le Journal d 'un vieux fou (1961).

Kawaba­ ta Yasunari écrit les grands romans (Nuée d'oiseaux blancs, 1949 ; le Grondement de la montagne, 1949 ; les Belles endormies , 1960) qui lui vaudront le prix Nobel de littérature en 1968.

À la fin des années 1950 , une nouvelle généra­ tion d'auteurs apparaît sur la scène littéraire, alors que le Japon se transforme économiquement, à tilité .

Estimant avoir échoué dans sa défense de la culture nippone (1969), il se suicida par hara-kiri.

Abe Kôbô (né en 1924) examine sans cesse le problème de l'identité japonaise qu'il analyse sur fond de critique sociale (la Femme des sables , 1962 ; l'Homme-boÎte , 1973; Mikkai, Rendez-vous clandestin, 1977).

L'attribution en 1994 d'un nou­ veau prix Nobel de littéra ture à Oe Kenzaburô (né en 1935) consacre l'audience mondiale qu'a acquise la littérature japonaise.

Ses œuvres (Notes sur Hiroshima (1963), Une expérience personnelle , 1964 ; le Jeu du siècle, 1967) concilient un certain naturalisme , des fragments d'autobiographie , une réflexion politique et écologique et une imagina­ tion foisonnante qui n'a pas d'ég ale au Japon.

Le succès international d'auteurs dont les œuvres sont adaptées au grand public les engage définitivement dans le concret de la littérature de consommation, une phase ouverte par des romans comme le Fusi l de chasse (1949) d'lnoue Yasuhi (né en 1907) et Saison du Soleil (1955) d'lshihara Shintaro (né en 1932).. »

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