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LES SALONS. — L'ENCYCLOPÉDIE. — BUFFON

Publié le 20/05/2011

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I. — Les Salons.
Caractères généraux. — Il faut bien distinguer les salons du xviiie siècle de ceux du XVIIe : chez Mme de Rambouillet, chez Mlle de Scudéry, chez Mme de Sablé, chez Mme de La Fayette, on causait littérature et morale, on faisait des portraits ou des maximes, on lisait des ouvrages. Maintenant, nous allons trouver des salons où l'homme de lettres, à titre de philosophe, tient la première place, et dans lesquels s'élaborent les idées directrices du siècle.
Mme Geoffrin (1699-1777). — Mme Geoffrin n'était que « bourgeoise «. Mais, par son intelligence pratique, son tact, sa générosité, elle se créa un salon qui, de 1749 jusqu'à sa mort, brilla du plus vif éclat. Le « royaume de la rue Saint-Honoré « fut fréquenté à la fois par les plus illustres des gens de lettres, par les philosophes du parti encyclopédique et par les artistes célèbres; et il n'est pas un étranger de marque, fût-il prince, qui ne considérât comme un honneur d'y être présenté. On voit chez elle des peintres, Vanloo, Boucher, Latour, — presque tous les grands écrivains, — des étrangers comme l'abbé Galiani, Horace Walpole, le prince Stanislas Poniatowski, etc...

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« arriéré, et qu'il valait mieux en entreprendre un autre, tout nouveau.

Il en chargea Diderot et d'Alembert. Ces deux derniers se partagèrent la besogne et cherchèrent des collaborateurs.

En 1750,Diderot publia un prospectus.

En 1751, parut le Discours préliminaire, dans lequeld'Alembert faisait un tableau des progrès de l'esprit humain et une classification généraledes sciences.

Deux fois « suspendue » par le gouvernement, l'Encyclopédie put acheverde paraître grâce à un subterfuge : les volumes furent censés imprimés à l'étranger[Neufchâtel, Suisse], et n'eurent pas besoin d'être autorisés par le privilège du Roi.Grâce à cette fiction, qui ne trompait personne, mais qui, « tournant la loi, la respectait», l'Encyclopédie parvint à son terme, et se composa enfin, en 1772, de dix-sept volumesde texte, quatre volumes de supplément, et onze volumes de planches.Il faut maintenant revenir aux directeurs et collaborateurs de l'Encyclopédie. D'Alembert (1717-1783).

— D'Alembert fit d'excellentes études au collège Mazarin.

Avingt-six ans, il était membre de l'Académie des sciences; ses découvertes révélaient enlui un génie mathématique de premier ordre, que ses plus violents adversaires n'ontjamais contesté.

Très bien reçu dans les salons à la mode, caractère enjoué et piquant,causeur très supérieur à ce qu'il est comme écrivain, il fut poussé par Mme du Deffand à l'Académie française(1'754), et en devint secrétaire perpétuel.Il publia plusieurs ouvrages scientifiques, et des écrits philosophiques.

Mais il reste surtout célèbre par sacollaboration à l'Encyclopédie.

Outre le Discours préliminaire, qui est à lui seul un véritable ouvrage, il s'était chargéde la révision de tous les articles de mathématiques.

Mais, devant les difficultés de l'entreprise, et craignant de secompromettre, il cessa de s'y intéresser à partir de 1759.Plus fin et plus digne que Voltaire, il avait refusé les offres de Frédéric II, qui voulait l'attirer à Berlin, et celles deCatherine II, qui désirait lui confier l'éducation du grand-duc Paul.

Mais, malgré sa tenue, d'Alembert est un «fanatique à rebours ».

Sa correspondance avec Voltaire révèle sa vraie façon de penser, qu'il a toujours plus oumoins atténuée dans la pratique. Diderot (1713-1784).

— Comparé à d'Alembert, Diderot est ce que l'on appelle un débraillé.

Il l'est physiquement,moralement, intellectuellement.

Mais il est plus franc et plus spontané que d'Alembert, et il se dévoue jusqu'à la fin àl'Encyclopédie.Diderot avait pris sa tâche tout à fait au sérieux.

Il fit des articles de philosophie, d'histoire, et surtout de sciencesappliquées.

Il allait dans les ateliers, chez les ouvriers; faisait fabriquer et au besoin fabriquait lui-même des modèlesde machines, pour en expliquer exactement le mécanisme, et pour les reproduire sur les planches des derniersvolumes.

De plus, il revoyait tout; il répondait à tout et à tous; il cherchait des collaborateurs et distribuait labesogne.

Dans sa correspondance, on peut suivre les phases de cet écrasant travail.Il ne cessait, d'ailleurs, d'écrire sur d'autres sujets.

Il faisait, pour la Correspondance que son ami Grimm envoyait deParis à diverses cours allemandes, le compte rendu des Salons de peinture.

Ces Salons n'ont été publiés qu'après samort.

—Ses autres ouvrages : Jacques le Fataliste, le Neveu de Rameau, le Paradoxe sur le comédien, ne furentégalement imprimés qu'à la fin du xviiie ou au commencement du XIXe siècle.Autres collaborateurs de l'Encyclopédie.

— Ne citons que les principaux : — Philosophie : Condillac; Helvétius.

—Théologie : l'abbé Morellet.

— Histoire naturelle : Daubenton, un des collaborateurs de Buffon.

— Chimie : le barond'Holbach.

— Economie politique : Turgot et Quesnay.

— Littérature : Marmontel, qui a réuni ses articles del'Encyclopédie pour en faire ses Éléments de littérature.

— Voltaire donna quelques articles : Élégance, Éloquence,Esprit, Imagination.

—Montesquieu, l'article Goût. Esprit et Influence de l'Encyclopédie.

— A lire, sans prévention, les articles de l'Encyclopédie, on n'y remarque pointcet esprit philosophique que son nom seul évoque.

Pour pénétrer dans cet esprit, il faut observer le systèmeperpétuel de renvois, grâce auquel un article très orthodoxe est réfuté par un autre, en apparence aussi inoffensif.C'est donc l'ensemble qu'il faut considérer; et personne ne s'y trompa.

— Négation de l'autorité, de la tradition, de lafoi ; croyances positives à ce qui se voit, se touche, ou se fabrique; confiance absolue dans le progrès vers un idéalde liberté politique et intellectuelle : tels sont les principes que l'Encyclopédie a exprimés et vulgarisés.

La société. »

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