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LES SOURCES DE L'OEUVRE DE RACINE

Publié le 15/05/2011

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Racine est disciple des Anciens, il a une connaissance approfondie du monde antique. Mais il en a une connaissance de poète plutôt que d'historien, Ses sources poétiques coulent des tragiques grecs et de Virgile; aussi des livres bibliques compris dans leur poésie profonde. Et quand un historien s'impose, c'est Tacite, en qui Racine voyait le plus grand peintre de l'antiquité, ou Plutarque, source de Shakespeare. Seul ou presque seul an xvii° siècle, Racine connaît et aime l'antiquité grecque. Il a étudié avec amour Homère, Sophocle, Euripide. Jeune, il les lisait et annotait. Il s'est passionné pour les temps primitifs de la Grèce, pour ses légendes, pour les héros de la guerre de Troie, pour les mythes mystérieux de Thésée. a) Une influence générale de la littérature grecque enveloppe son œuvre. Familiarité noble, liberté décente, beauté harmonieuse e naturelle, poésie des grandes destinées, voilà la part de l'hellénisme dans la psychologie et dans la poésie de Racine.

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« d'Andromaque et d'Hector sur les remparts de Troie, devant leur enfant qui attendrissait le héros jusqu'aux larmes.Plus vivement encore il s'est souvenu de l'Enéide, dont le héros, le Troyen fugitif Enée, côtoyant l'Epire, apprendque la veuve d'Hector, déjà veuve de Pyrrhus, est devenue la femme d'un fils de Priam qui règne sur la contrée :descendu à terre, Enée la rencontre, qui apporte des présents funèbres aux mânes d'Hector.

Virgile a montré àRacine une Andromaque modeste et pudique qu'on a eu tort de croire chrétienne.

D'ailleurs, trop orgueilleuse de son brillant passé, elle caresse trop aisément la pensée du suicide pour qu'on puissedire avec Chateaubriand qu'Andromaque est chrétienne; ou bien elle est chrétienne dans la proportion où elle estmoderne.

Femme moderne plus qu'antique, Andromaque ne manque pas de complexité.a) Racine a su faire vivre en elle l'amour maternel comme jamais cet amour n'avait vécu au théâtre.

Les Grecs ontprésenté plusieurs fois un enfant sur la scène; mais Andromaque, mère inquiète qui a sans cesse besoin de seconsoler de son sort en allant embrasser son fils, sa « seule joie », sa seule raison d'être, montre une tendresse,une douceur, un exquis tremblement qui sont des traits assurément modernes.b) Mais ayant, précisément pour sauver Astyanax, à ménager Pyrrhus, à ne jamais le désespérer, tout en serefusant à lui, elle déploie une habile et fine tactique qu'on a appelée très justement « coquetterie vertueuse » etqu'elle appelle elle-même innocents stratagèmes.

Modernisée, Andromaque nous apparaît même un peu trop contemporaine de Racine.

Et pareillement (sauf Hermione)tous les héros de la pièce.

Pyrrhus offre un curieux mélange de fâcheux modernisme et d'authentique antiquité.

Iln'est certainement pas le soldat homérique qui égorgea des vieillards dans Troie; on dirait qu'il a lu l'Astrée.

Maisprenez garde : il apparaît violent quand la passion le possède; il ne dissimule pas ses atrocités passées; despote aufond de l'âme, tout en ayant pour sa captive des égards de Cour, il lui propose un marché odieux.

Avec cela, bravejusqu'à la témérité et prêt à défendre ses protégés contre tous les Grecs.

— Oreste, au moins jusqu'au moment oùles tragiques coquetteries d'Hermione lui font perdre la tête, est un prince courtois, poli, galant, sans rien decommun avec le noble et sombre maudit de la fable antique.

B) Britannicus. Le sujet est un chapitre des Armes de Tacite, que Racine â transporté à la scène avec quelques changements quilui étaient utiles.Il fait vivre Britannicus deux ans de plus, Narcisse également, et non content rit confondre deux Jaillies connues deshistoriens, il fait entrer la sienne chez les Vestales bien au delà de la limite d'âge : tout cela pour soutenir desinventions d'ordre psychologique et Moral, indispensables à son action dramatique :a) Il invente l'amour de Junie et de Britannicus qui déterminera le crime;b) II maintient Néron et Agrippine dans une humanité qui échappe à l'extraordinaire et reste dans la vraisemblance. C) Bérénice. Bérénice a été imaginée d'après quelques indications de Tacite et de Suétone.

Une phrase de Suétone résume lesujet : Titus, qui aimait Bérénice, reine de Palestine, et qui était aimé d'elle, lui avait promis le mariage; mais il larenvoya de Rome malgré lui et malgré elle, dès les premiers jours de son élévation au trône impérial (la loi voulait desRomaines pour impératrices).Mais la pièce est entièrement de Racine pour la structure, l'action et la psychologie, D) Bajazet. Le sujet, tout contemporain, en fut raconté à Paris par notre ambassadeur à Constantinople et rapporté à Racinepar le chevalier de Nantouillet.Il y avait dans ce sujet une part d'équivoque naturelle aux coutumes du sérail, Racine l'a voilée.Il a inventé complètement le caractère d'Acomat.On ne lui donnait d'ailleurs que des faits; il lui a fallu imaginer les passions qu'il a peintes. E) Mithridate. L'essentiel du sujet, les péripéties principales et les personnages sont empruntés aux historiens anciens Plutarque,Dion Cassius, Appien.Mais la Monime de l'histoire était sultane favorite; épouse esclave; elle reçut de son maître l'ordre de ne pas tomber. »

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