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L'espace dans « Une partie de campagne »

Publié le 02/08/2014

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I - LES CERCLES DE LA BANLIEUE

L'ENFER CONCENTRATIONNAIRE. Plusieurs cercles concentriques semblent entourer Paris, capitale ceinturée, telle une représentation du tragique attaché à la condition humaine. Les personnages doivent franchir les cercles de l'enfer (dantesque 7) de la zone pour parvenir sur les bords de Seine, lieu naturel.

LA BOUTIQUE. La narration fait diverses allusions à la boutique des Dufour, qui vivent derrière leur comptoir, version dévaluée de la relation à l'autre, balisée par le rapport économique. Elle se trouve dans la commerçante rue des Martyrs (9' ar¬rondissement} qui, vers Montmartre, croise la rue Clauzel, où Maupassant habita de 1878 à 1881 — quand il écrit « Une partie de campagne «.

« Q U E S T 0 N S T R A T É E S Il Une temporalité dramatique « Une partie de can1pagne »donne à voir un drame psychologique qui se déroule en deux temps : celui de l'anecdote et celui du sens quasiment existentiel.

En effet, la narration synthétise tous les éléments d'une aven­ ture inoubliable.

Elle alimente la mémoire des amants, qui ne prendront conscience que plus tard de l'importance de leur relation.

llo- 1 -LE TEMPS DE L'INTRIGUE L'APPARITION.

D'abord s'impose la découverte progressive de l'espace naturel, à la faveur de l'itinéraire en carriole.

Ensuite.

l'apparition des canotiers se réalise en deux temps : à la faveur d'un procédé métonymique (qui consiste à désigner un être ou une chose par ce qui lui est lié) les yoles préfigurent les deux jeunes gens.

La narration dramatise l'apparition, la charge d"un sens symbolique et érotique.

LE HORS-TEMPS.

Quand les jeunes gens se retrouvent sur l'île, le temps semble s'arrê­ ter.

« Ils restèrent quelque temps ainsi.

» (p.

137, GF, p.

10).

En effet, les personnages, Henriette surtout, semblent s'absenter de la situation vécue et rejoindre l'idéal.

~ Il -LE TEMPS DU SOUVENIR LA DOUBLE ELLIPSE NARRATIVE.

La partie s'achève avec la notation brutale du retour.« Deux mois après» (p.

139, GF, p.

106), Henri retrouve non pas Henriette mais sa mère; son émotion laisse à penser combien il regrette la fille.« L'année suivante, un dimanche qu'il faisait très chaud[ ...

]» (p.

139, GF, p.

106), à un mo­ ment qui ressemble à celui de l'aventure, il retrouve la jeune femme.

Maupassant ne développe pas l'analyse des sentiments, mais il donne à voir leur transforma­ tion dans le temps, et donc la prise de conscience de leur sens profond.

LE SENS DU MOT u PARTIE n.

«Divertissement concerté à plusieurs» selon le dic­ tionnaire Robert, le terme de partie circonscrit l'espace du plaisir en un lieu excen­ trique et limite sa durée à une journée qui ne se renouvellera plus dans ses moda­ lités initiales.

L'expression une partie de campagne est formée sur le même modèle syntaxique qu'une partie de plaisir, qui, à son tour, évoque la partie fine, donc la libération de l'instinct.

Comme le suggère la narration, celle-ci se réalise dans un temps très bref.

Le titre souligne la fugacité du bonheur.

L'ANNULATION DU TEMPS.

Le retour sur les mêmes lieux, à la même époque, l'année suivante, annule la chronologie linéaire pour mieux creuser la durée les jeunes gens se retrouvent à la même époque, mais tout est fini et leurs évolutions divergentes s'avèrent irréversibles.

La répétition signale la dégradation.

Conclusion : Le procédé de l'ellipse narrative permet de mettre en évi­ dence le fait que les êtres humains, selon Maupassant, se révèlent inca­ pables de prendre la mesure du réel vécu.

L'écoulement du temps rend per­ ceptible la perte de soi et creuse la dimension du regret.

121. »

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