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L’ESTHÉTIQUE DE ZOLA

Publié le 31/12/2019

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zola

« Vous autres, lycéens, vous avez ce grand défaut, c’est que vous n’êtes pas de notre temps. (...) Vous savez très bien ce qu’on faisait sous François Ier; mais, sous Napoléon III, c’est une autre chanson. Les esprits jeunes suivent bientôt la pente commune; mais les esprits encroûtés dans un travail bestial grondent toujours comme des ours en mauvaise humeur, blâmant ceci, blâmant cela, et s’écriant toujours : “Ah! jadis!” Les sots ! dédaignant notre époque si belle, si sainte ! »

Zola adhère à son époque d’intense bouillonnement en tous domaines. Il s’agit, à la suite des découvertes et des progrès énormes faits par la science en de nombreux domaines, de reconsidérer la place de l’homme dans l’univers, son avenir et, par suite, celle de l’œuvre d’art et de son rôle dans la société. Ces discussions sont particulièrement vives chez les jeunes peintres que Zola fréquente. Il les rappelle dans la préface de Mon Salon (1866) ou dans L’Œuvre (1886). Très schématiquement, on rejette le romantisme et l’idéalisme, on aspire à plus de réalisme. Il s’agit de créer une « nouvelle manière » en peinture, ou en littérature.

■ Ce qu’il rejette

Dans la vigoureuse préface de Mes Haines (1866), le jeune Zola rejette les dogmatismes, les immobilismes, les médiocrités, en un mot « les gens nuis et impuissants », parce qu’ils restent accrochés au passé, à des règles, à des notions comme celles de Goût, de « bon Goût ». « Le Beau, affirme-t-il, comme toutes les choses de ce monde, n’est pas immuable, mais (...) il marche, se transformant à chaque étape de la grande famille humaine. »

Comme les Concourt dans la préface de Germinie Lacerteux, il rejette les « petites œuvres polissonnes », « la photographie décolletée du plaisir », les « romans faux » faisant « semblant d’aller dans le monde », en un

Le romancier vise à dévoiler les mécanismes de la vie, c’est un « anatomiste de l’âme et de la chair », les métaphores médicales reviennent sous sa plume : il dissèque, fait l’autopsie, etc. C’est que, pour Zola comme pour son maître à penser, le critique Taine, homme et société sont des organismes complexes dont on peut faire le tour, que l’on peut mettre à plat, expliquer, voire dominer, en s’aidant des conquêtes de la science.

Tout voir pour tout connaître

Le romancier perce les apparences, enlève les masques, observe ce qui se passe derrière « les belles portes d’acajou luisant » des immeubles bourgeois (Pot-Bouille), pénètre dans les coulisses (Nana), essaie de comprendre ce qui se passe sous la chair (L’Assommoir et les crises de delirium tremens de Coupeau).

Mais pour comprendre, il faut tout voir. Il n’y a pas, pour le créateur, de sujet tabou, comme pour le médecin et le savant : « L’artiste a le droit de fouiller en pleine nature humaine, de ne rien voiler du cadavre humain. » De nouveaux champs d’exploration s’ouvrent dès lors à la littérature qui, jusque-là, lui étaient fermés : le corps et ses besoins, la sexualité, le désir, les instincts, la maladie; mais aussi ce que les Concourt appellent, dans leur préface à Germinie Lacerteux, les « basses classes » : le peuple entre réellement dans la littérature (L’Assommoir, Germinal). Zola regrette que dans La Comédie humaine de Balzac, on ne fasse qu’entendre « la voix du grand absent. »

Cette entrée du peuple et du corps dans la littérature a fait crier au scandale. On a parlé de « littérature putride », de grossièreté, de vulgarité, de volontaire recherche du scandaleux, sans comprendre le but véritable recherché par les romanciers naturalistes :

zola

« « Vous autres, lycéens, vous avez ce grand défaut, c'est que vous n'êtes pas de notre temps.( ...

) Vous savez très bien ce qu'on faisait sous François I"'; mais, sous Napoléon III, c'est une autre chanson.

Les esprits jeunes suivent bientôt la pente commune; mais les esprits encroûtés dans un travail bestial grondent tou­ jours comme des ours en mauvaise humeur, blâmant ceci, blâmant cela, et s'écriant toujours : "Al1 ! jadis!" Les sots ! dédaignant notre époque si belle, si sainte! » Zola adhère à son époque d'intense bouillonnement en tous domaines.

Il s'agit, à la suite des découvertes et des progrès énormes faits par la science en de nom­ breux domaines, de reconsidérer la place de l'homme dans l'univers, son avenir et, par suite, celle de l)œuvre d)art et de son rôle dans la société.

Ces discussions sont particulièrement vives chez les jeunes peintres que Zola fréquente.

Il les rappelle dans la préface de Mon Salon (1866) ou dans LYEuvre (1886).

Très schématique­ ment, on rejette le romantisme et l'idéalisme, on aspire à plus de réalisme.

Il s'agit de créer une « nouvelle manière » en peinture, ou en littérature.

• Ce qu'il rejette Dans la vigoureuse préface de Mes Haines (1866), le jeune Zola rejette les dogmatismes, les immobilismes, les médiocrités, en un mot « les gens nuls et impuis­ sants », parce qu'ils restent accrochés au passé, à des règles, à des notions comme celles de Goût, de « bon Goût ».

« Le Beau, affirme-t-il, comme toutes les choses de ce monde, n'est pas immuable, mais ( ...

) il marche, se transformant à chaque étape de la grande famille humaine.

» Comme les Goncourt dans la préface de Germinie Lacerteux, il rejette les « petites œuvres polissonnes », « la photographie décolletée du plaisir », les « romans faux» faisant« semblant d'aller dans le monde», en un. »

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