Lettre Persanes, Lettre 46
Publié le 22/10/2020
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Explication linéaire n°3 Montesquieu, Les Lettres Persanes, Lettre XXIV, 1721 Introduction Montesquieu est un magistrat et écrivain français du 18è. Il est l’auteur de nombreux mémoires comme son très célèbre livre De L’esprit des lois publié en 1748. En 1721 il publie les Lettres Persanes. Il s’agit d’un recueil de lettres, écrites par deux Persans venus en France : Rica et Usbek. Les lettres sont donc écrites à travers le regard d’étrangers, ce qui permet de faire une présentation originale et critique des mœurs et coutumes françaises. Rica est à Paris depuis un mois quand il écrit la « Lettre 24. Il y fait une présentation étonnante de Louis XIV puis du pape Clément XI. Le roi et le pape sont, à l’époque deux figures d’autorité importantes : le roi est souverain absolu et l’influence du pape et de la religion sont considérables. A travers cette description vue par les yeux d’un voyageur persan, de nombreux reproches leurs sont adressés. Cette lettre qui peut paraitre légère et innocente, dénonce en fait avec ironie les pratiques politiques et religieuses observées en France. Lecture du texte Nous verrons comment Montesquieu, sous le regard du persan Rica, fait la satire d’une société française régie par des manipulateurs ? I. Le pouvoir royal (l. 1 à 11) - Rica aborde d’emblée le sujet de son propos par la périphrase : « le roi de France », qu’il définit avec ironie comme « le plus puissant prince de l’Europe », grâce à l’emploi du superlatif. Argumentation déductive, comme dans la lettre sur les femmes = commence par énoncer la thèse avant de la développer par des arguments. Ton péremptoire dans cette première phrase (= idée à laquelle on ne peut s’opposer, présentée comme vraie) : « est » (présent de vérité générale). Il n’y a aucun modalisateur comme par exemple : « les gens pensent, certains sont persuadés... » pour nuancer cette affirmation. - Pour étayer sa thèse, Rica utilise un paradoxe mis en avant par la conjonction adversative « mais » : « Il n’a point de mines d’or, comme le roi d’Espagne son voisin ; mais il a plus de richesse que lui. » (l. 1- 2). Il compare deux situations, celle du roi d’Espagne riche par ses possessions, et celle du roi de France, plus riche encore, mais sans raison effective, c’est-à-dire sans avoir autan...
«
Nous verrons comment Montesquieu, sous le regard du persan Rica, fait la satire d'une société française
régie par des manipulateurs ?
I.
Le pouvoir royal (l.
1 à 11)
- Rica aborde d'emblée le sujet de son propos par la périphrase : « le roi de France », qu'il définit avec
ironie comme « le plus puissant prince de l'Europe », grâce à l'emploi du superlatif.
Argumentation déductive, comme dans la lettre sur les femmes = commence par énoncer la thèse avant de
la développer par des arguments.
Ton péremptoire dans cette première phrase (= idée à laquelle on ne peut s'opposer, présentée
comme vraie) : « est » (présent de vérité générale).
Il n'y a aucun modalisateur comme par exemple
: « les gens pensent, certains sont persuadés...
» pour nuancer cette affirmation.
- Pour étayer sa thèse, Rica utilise un paradoxe mis en avant par la conjonction adversative « mais » : «
Il n'a point de mines d'or, comme le roi d'Espagne son voisin ; mais il a plus de richesse que lui.
» (l.
1- 2).
Il
compare deux situations, celle du roi d'Espagne riche par ses possessions, et celle du roi de France, plus riche
encore, mais sans raison effective, c'est-à-dire sans avoir autant d'argent.
Cette comparaison lui permet de
présenter le roi comme un manipulateur, comme le souligne d'ailleurs la subordonnée circonstancielle de
cause : « parce qu'il les tire de la vanité de ses sujets ».
- Les « sujets » désignant ici les gens de la cour, la noblesse, on comprend alors que Louis XIV utilise les
nobles pour s'enrichir.
Il critique en même temps la « vanité » de ces nobles, c'est-à-dire leur intérêt
pour des choses sans importance, comme le fait d'être apprécié du roi.
C'est grâce à cela que le roi peut
les manipuler, en leur donnant l'impression d'être importants à ses yeux.
L'apposition finale (mots mis en
avant grâce à l'emploi de la virgule) : « plus inépuisable que les mines » fait d'ailleurs référence à
cette vanité : les courtisans sont tellement soucieux des apparences, de paraître importants aux yeux du
roi, qu'ils deviennent une vraie mine d'or : ils dépensent leurs richesses pour lui plaire.
Cette chute est.
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