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L’HISTOIRE DU « TARTUFFE »

Publié le 26/10/2017

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de cette dernière, facilitèrent les choses. A la suite de longues négociations sans doute, sur lesquelles nous ne sommes pas renseignés, Tartuffe — et non plus Panulphe — parut en public au Palais-Royal le 5 février 1669, sous les traits de l’acteur Du Croisy, Molière jouant le rôle d’Orgon. Ce fut un événement parisien. La recette atteignit le chiffre record de 2 860 livres. On ne s’entretenait dans la ville que de cette « grande résurrection » dont Molière rendait grâce au roi dans un nouveau placet. Dans les salons littéraires et les cercles mondains, les conversations allaient bon train; on discutait sur l’original du portrait de Molière : l’abbé de Pons, qui avait fait une déclaration d’amour à Ninon de Lenclos ? Roquette, l’évêque d’Autun ? le marquis de Fénelon ? Ce petit jeu des identifications divertissait les spectateurs. Sans doute Molière avait rencontré sur sa route et observé plus d’un hypocrite, plus d’un misanthrope qui nourrirent ses personnages. Mais n’apparaît-il pas qu’Alceste et Tartuffe sont avant tout des créations de son génie dramatique, qui en a fait des types humains éternels dans lesquels toutes les générations ont reconnu leurs contemporains ?

 

L'édition originale du Tartuffe, dans son texte définitif, le seul qui nous soit connu, parut le 23 mars 1669 chez le libraire Ribou qui paya le Tartuffe 200 pistoles; elle fut suivie d’une seconde dès le 6 juin. Des contrefaçons virent le jour à la même époque, mais, bien décidé à ne pas se laisser frustrer, Molière les fit saisir par voie de justice.

L’HISTOIRE DU « TARTUFFE »

Au printemps de 1664, Molière sort à peine d’une querelle retentissante, qui s’est élevée à propos de son Ecole des Femmes, représentée dans les derniers jours de l’année 1662. Ses rivaux, les comédiens de l’Hôtel de Bourgogne, jaloux de ses succès, irrités aussi de ses railleries à leur égard, avaient rassemblé ses ennemis, notamment les dévots rigoristes, qui avaient crié au scandale, prétendant que les maximes du mariage d’Amolphe n’étaient qu’une parodie sacrilège des dix commandements de l’Eglise. La fameuse équivoque sur le ...ruban d’Agnès avait été dénoncée comme inconvenante. De jeunes auteurs, Donneau de Visé, Boursault, Montfleury, fils du comédien de ce nom, avaient publié ou fait jouer des comédies satiriques où les critiques d’ordre dramatique ou littéraire se mêlaient fâcheusement à d’odieuses attaques personnelles. On sait avec quelle vigueur et quel mordant Molière avait répliqué à ses ennemis dans La Critique de l’Ecole des Femmes, puis dans L’Impromptu de Versailles. En définitive il avait su mettre les rieurs de son côté et le bruit fait autour de L’Ecole des Femmes avait eu pour résultat de faire courir tout Paris au Palais-Royal.

 

Molière entendait bien exploiter sa victoire; aussi quand Louis XIV, qui le soutenait ouvertement, lui avait demandé de participer aux grandes fêtes de Versailles, que sous le titre des Plaisirs de l’île enchantée il se proposait d’offrir à Mlle de La Vallière, Molière lui offrit-il, en même temps que l’innocent divertissement de La Princesse d’Elide, l’ébauche d’une comédie nouvelle d’une tout autre envergure, dans laquelle il voulait stigmatiser l’hypocrisie des faux dévots qui l’avaient précédemment attaqué.

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« Page 67 de l'Extraie! des Receptes et des Affaires de la Comédie depuis Pasques 1659, dit Registre de lA Grange : Création de trois actes de Tartuffe à Versailles , en 1664.

Cest ainsi que, dans les jardins de Versailles, le 12 mai 1664, furent joués trois actes du Tartuffe, dont les Moliéristes discutent encore pour savoir s'il s'agit des trois premiers, comme l'affirme Lagrange, ou d'une première version écourtée.

Ce fut un nouveau tollé chez les dévots.

Comment, Molière osait porter les problèmes de la religion sur les planches du théâtre ? Cette inconcevable hardiesse était un pur scandale; jamais une telle entreprise n'avait été osée.

Bien plus, Molière présentait un homme d'Eglise hypocrite pour qui la religi on n'était qu'un paravent destiné à dissimuler des vices horribles.

Devant tant de protestations, le roi dut céder; il interdit la pièce.

Il est difficile de percer ses propres sentiments.

La relation officielle des Plaisirs de l'île enchantée, manifestement soucieuse de ne pas chagriner Molière, écrit : « Son extrême délicatesse pour les choses de la religion ne put souffrir cette ressemblance du vice avec la vertu, qui pouvaient être prises l'une pour l'autre, et, quoiqu'on ne doutât point des bonnes intentions de l'auteur , il la défendit pourtant en public et se priva soi­ même de ce plaisir pour n'en pas laisser abuser à d'autres, moins capa­ bles d'en faire un juste discernement :..

Beaucoup plus brutalement, l'officielle Gazette affirme que le roi jugea cette comédie « absolument in jurieuse à la religion et capable de produire de très dangereux effets :..

L'archevêque de Paris, M.

de Péréfixe, la célèbre Compagnie du Très Saint Sacrement, connue sous le nom de « Cabale des Dévots :., .

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