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L'histoire lyrique de Michelet.

Publié le 23/03/2011

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Matière. — L'histoire de Michelet est une histoire lyrique : quels en sont les caractères principaux pour le fond et la forme ?

Introduction. — A quelle école se rattache l'histoire de Michelet? 1° Il faut avant tout retenir, quoiqu'elle renferme un jugement bien incomplet, la phrase de Taine : « Peut-être dans cinquante ans, quand on voudra définir l'histoire de Michelet, on dira qu'elle a été l'épopée lyrique de la France. « C'est en effet une histoire lyrique ; il a donné la définition suivante : « L'historien qui entreprend de s'effacer en écrivant, de ne pas être, n'est point du tout historien. « L'histoire, c'est le passé qui se réfracte à travers une âme.

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« MICHELET ET LES HISTORIEN ·s ROMANTIQUES Préoccupée de faire revivre le passé dans ses drames et ses romans, la lit térature romantique a eu le grand mérite de porter au premier rang de la création artistique un nouveau genre : 1 'Histoire.

Refusant les postulats d'un Bossuet, dépassant les tentatives d'un Voltaire, les études historiques tendent soit vers la « narration », soit vers l' « analyse », pour aboutir à la fusion grandiose de la « résurrection » voulue par Michelet.

UN SOUFFLE DE RÉNOVATION En réagissant contre le dogme classique de l'homme éternel, le xvrne siècle avait fondé les véritables études historiques .

Montesquieu , puis Voltaire s 'attachèrent à la diversité des individus et exigèrent pour la première fois une véritable méthode : Ce qui manque d'ordinaire à ceux qui compilent l 'histoire, c'est l'esprit philosophique -la plupart, au lieu de discuter des faits avec des hommes , font des contes à des enfants (1).

Seulement, pour établir leurs travaux, ils n'eurent à leur disposition qu'un nombre restreint de documents .

D'ai lleurs, la thèse d 'ensemble importait plus pour eux que le détail minutieux.

Tout au contraire, la « couleur locale » si chère aux romantiques impo sait une connais­ sance des faits dans leurs aspects les plus secrets.

Aussi est-ce avec enthousiasme que 1 'on se préci­ pite dans les écoles nouvellement créées (École des Chartes, École d'Athènes), que l'on s'inscrit aux sociétés savantes (Société de 1 'Histoire de France , Société des Antiquaires de France) ou que l'on compulse les revues spécialisées comme la Rev ue des études historiques .

De nouveaux champs d'étude s'ouvrent à la curiosité: l'égyptologie est fondée par Champollion (1790- 1832) , tandis que la connaissance de l 'Ex trême­ Orient fait de rapides progrès.

Parallèlement , des érudits développent les sciences auxiliaires de 1 'Histoire comme Ja paléographie, la papyro­ graphie.

Il y a donc au début du siècle une convergence d'é léments (auxquels il convient d'ajouter la publication de diverses œuvres his­ toriques comme J'Histoire de France d'Anquetil ou l'Histoir e des Croisades de Michaud) .

Partout, l'on sent «l'ambition d'atteindre au vrai sous toutes ses formes», selon la remarque de Thierry.

C'est justement ce que les écrivains de talent vont tenter en transformant la science en art.

AUGUSTIN THIERRY ET. »

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