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L'illiade et l'odyssée

Publié le 05/09/2018

Extrait du document

On peut dire que les ingrédients narratifs apparaissent : c'est l'histoire d'une séduction qui repose sur deux aspects :
une apparence (une sécurité) trompeuse. Circé est une entité féminine rassurante et accueillante, visant à rassurer les visiteurs. 
Le piège qui repose sur un chant (le phonè), la voix séductrice de Circé qui côtoie la métaphore de l'araignée avec l'activité du tissage à laquelle la magicienne se donne. Ce sont les deux forces qui vont perdre les compagnons d'Ulysse. 

Le chœur qui intervient plusieurs fois représente l'humanité ordinaire, celui qui rappelle sans cesse les règles du monde humain ; représentation du moncivique par excellence (politesse). De même Euryloque est celui qui parle heureusement et représente donc la voix de la cité (la doxa). Mais il fonctionne comme une assemblée délibérante. Le choeur est aussi le groupe émotif ; il transmet l'inquiétude et une forme de sagesse du bon sens. Il a une forme d'aspiration aux plaisirs simples, loin de la grande philosophie grecque. 

Les aventures d'Ulysse : Un héros traditionnel dans un schémas traditionnel de voyage initiatique qui s'inscrit au sein même de l'épisode de Circé. C'est aussi un héros particulièrement conditionné qui sera la figure du héros par excellence durant 30 siècles. 
C'est un héros mythique et notamment avec des épreuves traversées, la symbolique du bien contre le mal (tout ce qui va prendre une dimension philosophique). 

Le retour d'Ulysse à Ithaque (chant 13)

Les Phéaciens déposent Ulysse endormi sur les berges d'Ithaque. A son réveil, Athéna couvre les alentours de brumes afin que le héros de reconnaisse pas le paysage. Elle prend l'apparence d'un pâtre. Le héros commence par lui mentir en prétendant crétois, mais est vite confondu par Athéna et conduit chez le porcher Heumée. Ce dernier est un adversaire des prétendants de Pénélope et fidèle à son maître, mais ce dernier lui cache la vérité. Seul Télémaque a le privilège d'apprendre la vérité sur l'identité d'Ulysse. En présence de Pénélope, Ulysse ne dévoile rien et reste le crétois qu'il prétend être. Là intervient l'épisode de l'épreuve de l'arcqui est la première preuve de force et d'adresse que doit donner Ulysse. Le héros triomphe et tourne son arc vers les prétendants ; cet épisode commence au chapitre 21. S'ensuit un massacre sanglant de tous les prétendants. 

Ulysse archer :

L'épreuve de l'arc : l'enjeu en est la reconnaissance. Nous avons à faire à un personnage qui est au début disqualifié par son vieillissement et son accoutrement. Mais le mensonge atténue sa parole (il a proféré 3 mensonges depuis son arrivée : à Athéna ; Heumée et Pénélope). La reconnaissance se joue sur un objet qu'Ulysse n'utilise presque jamais, ce qui est en effet assez étrange ; d'autant plus que c'est une arme qui n'est pas très populaire chez les grecs. Cet arc est en cohérence avec le mensonge crétois d'Ulysse. D'autre part la double hache est partout présente dans le monde crétois. Epreuve de force et d'adresse qui prouve qu'Ulysse est bien lui même malgré ses multiples travestissements. Le trajet rectiligne de la flèche est en contraste avec l'esprit labyrinthique du héros ; le trajet de la flèche symbolise la vérité dévoilée.
Le lit est un objet particulier car fabriqué par Ulysse en personne, nul autre que lui ne pourrait le bouger ou le détruire. Ici Ulysse reste lui même et la fidélité de Pénélope le ramène à une reconnaissance conjugale. C'est un épisode dépourvu d'hérotisme, mais l'objet renvoie à l'intimité. 

Ulysse aède : il y a un certain nombre d'aèdes dans l'Odyssée → Phémyos, l'aède de Clytemnestre etDémodocos l'aède des Phéaciens. C'est lors du festin chez les Phéaciens qu'Ulysse va révéler son visage d'aède. 

Tableau au chant XXII : Ici se superpose le banquet (la vie) et la mort. Ces mondes s’entrelacent. Symbolique du vin et du sang qui sont des symboles vitaux dans des contextes différents. Dans les rites funéraires en Grèce, le vin sera le substitut du sang. La nourriture renversée à terre peut symboliquement s’apparenter aux offrandes funéraires. Passage de la nourriture pour la vie à la nourriture pour la mort. Il est intéressant de voir de quelle manière Homère nous montre le moment fugace où l’on passe de la vie à la mort. Lors du banquet, la coupe est renversée donc c’est un déni de ce qu’elle représente à la base. IX – Le destin post-mortemLa mort est inhérente à la condition humaine étant donné que l’humain est mortel.  
La mort est un espace : Il se définit par rapport à d’autres espaces. Il y a trois parties bien définies. Au-dessus de la Terre, l’air et la lumière, le domaine de Zeus. Au-dessous de l’eau, le royaume de Poséidon et sous la Terre, l’humidité et l’obscurité, le royaume d’Hadès. Chacun de ces espace est organisé, il y a un des domaines où l’expérience fait défaut : le royaume d’Hadès. L’analogie préside aux représentations du royaume d’Hadès
o Concernant la situation des Enfers, il y a deux logiques qui coexistent : l’expérience post-mortem individuelle et l’expérience cosmique. L’expérience individuelle nous renvoie à l’inhumation puisque mêmequand le cadavre est brûlé, les cendres sont enterrées. Cette expérience du sous-terrain est l’expérience de l’humidité, du froid, qui s’oppose à l’expérience de la vie, à la lumière. On va descendre chez Hadès et très vite dans l’Hadès. Du point de vue cosmique, la chaleur associée à la vie disparaît pour renaître le lendemain. Il y a donc une descente aux Enfers symbolique. Du point de vue géographique, l’obscurité et la mort vont être associés à l’Ouest, à l’Occident. Nous avons une vision du monde assez particulière puisque la Terre est entourée par l’océan, le soleil semble disparaître dans cette eau, et la mort est donc cet au-delà du monde dans le sens physique du terme. Il est à l’Est, là où le soleil descend pour quelques heures et remonte  ensuite. Puisque c’est un lieu sous-terrain, on peut descendre dans le royaume des morts, image de catabase. Il y a des endroits que la tradition repère comme des entrées du monde des morts : des gouffres, des cavernes… 
o Concernant la topographie, l’expérience montre que si les fleuves émanent du sol, le monde sous-terrain est rempli de fleuve : l’Achéron, la Styx… Ces fleuves peuvent être des frontières, des zones de passage codifiées, condamnées… L’achéron marque la frontière du royaume d’Hadès mais il ne suffit pas de mourir pour y accéder. On ne peut pas franchir cette frontière impunément, on doit le mériter. 
o L’organisation sociale, c’est un royaume sur lequel règne un souverain, Hadès, et une reine, Perséphone. Deuxfigures importantes : Thanatos (la mort) et son frère Hypnos (le sommeil). Homère nous montre Andromaque qui brûle, pour Hector, des vêtements précieux. - La mort est un état : L’état de défunt se caractérise par un certain nombre de constantes. 
o La ressemblance : Dans l’au-delà, le mort reste reconnaissable, il garde son aspect mais il n’est plus que cette ressemblance (un Eidolon ou un Simulacrum), il est figé au moment du trépas et n’a plus de devenir. Homère insiste sur le côté éthéré de ce corps, un corps sans substance.
o La faiblesse : Le mort est celui qui est « privé de », qui est « sans » quelque chose. Contraste avec les aspirations du monde concret la force physique est primordiale ; cette impuissance de la mort est vécue comme une malédiction. Cette faiblesse est issue de l'absence de chaire, de muscles, de sang ce qui explique l'avidité des morts pour l'offrande de sang lors de la descente d'Ulysse aux Enfers.

o La tristesse : le mort parle sur le ton de la plainte car la joie n'existe pas aux Enfers, les habitants sont privés d'avenir et ne font que regretter leur passé. La mort est une malédiction absolue, l'envers de ce monde sans le soleil.

o La menace : si le mort est privé des rites funéraires, il ère entre deux mondes. Il y a dans l'absence d'assignation de l'âme une menace dans la mesure où le mort devient un fantôme qui harcèle les vivants jusqu'à ce que ces vivants accèdent à un nouvel état, un nouveau statut.

« puissance des rois, l’abondance dans laquelle vivent certains monarques, le raffinement de certaines pratiques et de certains arts dans l’Iliade et l’Odyssée représentent la puissance des royaumes Achéens, leurs affrontements avec les peuples d’Asie mineure.

Peut-être que la légende de Troie a tendance à grossir l’image de Troie, effet d’hyperbolisation.

On sait d’après les archives d’Hittites que vers 1300, un royaume d’Akhiawa dont la localisation est discutée mais qui a fait l’objet de convoitises par les Achéens installés à Rhodes et à Chypre (île de Vénus). On trouve aussi dans ces documents certains noms de divinités qui figurent chez Homère.

Il semble qu’à travers ces tablettes, Hélène soit apparue comme une petite divinité agraire.

Homère a-t -il écrit ou a-t -il disposé d’écriture ne serait-ce que par personnes interposées ? On place la composition de l’Iliade vers le milieu du XVIIIème siècle avant Jésus - Christ.

Cela pose la question de la naissance de l’épopée.

En tout cas, la naissance de la Grande Epopée se place au moment où la composition poétique qui était jusqu’alors purement orale (tradition mnémotechnique) va commencer à disposer d’un moyen de fixation et de transmission qui va être l’écriture.

Est-ce que la littérature occidentale naît avec Homère ? Le savoir -faire des aèdes doit être accompagné d’un savoir pour palier à un manque d’inspiration.

Cette poésie orale n’a fourni nulle part d’œuvres aussi organisées et riches en caractère humain que l’Iliade et l’Odyssée.

Tout se passe avec l’Iliade comme si un esprit formé à la technique orale avait progressivement évolué au cours de sa carrière et décidé de fondre les épisodes distincts en un tout consistant.

Il y a derrière le projet de cet auteur éventuel un motif central qui serait le ressentiment d’Achille (c’est là-dessus que reposent les 50 derniers jours de la Guerre de Troie) et il aurait introduit tout un jeu de correspondances internes en particulier dans la continuité des caractères.

Ce travail aurait pu se faire grâce à l’écriture qui permet ainsi de donner de la cohésion, de la forme à l’informe.

Dans l’Odyssée, on trouve les vocations d’aèdes en train d’improviser au cours de banquets aristocratiques.

On a donc une fonction presque métatextuelle.

La tradition orale est encore extrêmement vivante notamment lors de l’Iliade.

On connait l’existence des Rhapsodes qui auraient constitué une sorte de corporation d’origine familiale en Grèce, mais il y avait surtout les Homérides de Chios qui se vantaient d’être les descendants d’Homère.

Autant dans l’Iliade que dans l’Odyssée, on trouve des traces d’aditions qui semblent venir des Rhapsodes et des Homérides. B – L’Iliade Si on examine attentivement l’Iliade, on se rend compte que ce texte évoque régulièrement les chants traduisant les grandes actions de héros.

Tradition épique antérieure à l’Iliade donc.

L’Odyssée dit clairement que la légende des Argonautes était déjà connue de tous.

Les deux épopées attestent d’une tradition épique mais on ne peut pas se permettre d’établir un lien poétique entre le monde Missénien et Homère par exemple.

Est-ce que ce monde Missénien mérite-t -il d’être cité comme partant de la conquête de Troie ? En tout cas, pour prouver que ces deux épopées ont fait l’objet de plusieurs siècles de préparation, les linguistes se sont penchés sur les expressions, les formules, les clichés utilisés dans les deux textes.

Il faut aussi être prudent sur l’idée que les vieux textes orientaux ont pu influencer les aèdes grecs.

Les deux seuls grands textes que nous avons de l’Epopée Antique sont l’Iliade et l’Odyssée.

S’il y en a eu à la suite de l’Iliade et l’Odyssée, elles ne sont pas restées car écrasées par l’Iliade et l’Odyssée. L’Iliade est un long poème en vers destiné à être chanté.

Il constitue le socle. »

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