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L'intérêt d'un roman est-il simplement de raconter une histoire ?

Publié le 11/12/2011

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histoire

Introduction Le terme de roman sert originellement à désigner une langue utilisée au Moyen Âge, la langue romane pour transmettre des récits à l'oral, tandis que le latin était utilisé pour l'écrit. A l'époque, la population était analphabète et le latin n'était connu que par une minorité constituée de religieux et de personnes lettrées ayant les moyens de s'instruire. La langue romane étant la seule que la population maîtrisait, les ouvrages furent transcrits dans cette langue, afin de rendre ces textes accessibles. C'est ainsi que le terme « roman « fut appliqué à tous les textes écrits en langue romane dans ce but d'ouverture culturelle. Mais ces textes écrits dans cette langue issue du peuple étaient considérés comme vulgaires, car ils ne traitaient pas de textes sérieux, alors que le latin était utilisé pour les textes officiels et sacrés. Le roman se définit par sa destination à la lecture individuelle, à la différence du conte ou de l'épopée, qui relèvent à l'origine de la transmission orale. Au fil des siècles, le roman est devenu le genre littéraire dominant avec une multiplicité de sous-genres : policier, d'amour, d'aventure, de science-fiction, fantastique..., et le plus lu et apprécié du public. Ce genre littéraire se caractérise pour l'essentiel par une narration fictionnelle plus ou moins longue. On peut alors se demander si son seul but est de distraire le lecteur en relatant une histoire. En effet, pour la construction d'un roman, raconter une histoire est essentiel et indispensable. Mais ce n'est pas suffisant, il faut d'autres éléments pour écrire un bon roman capable de capturer l'attention du lecteur.   

histoire

« II.

Mais ce n'est pas suffisant 1) Genres littéraires racontant une histoire, n'étant pas des romans Si l'histoire est essentielle et indispensable, elle n'est pas suffisante.

En effet, le roman n'est pas le seul genrelittéraire à raconter une histoire.

La fable ou la nouvelle nous relatent également une histoire, donc une série depéripéties.

Ainsi, on peut présenter la nouvelle comme le genre littéraire se rapprochant le plus du roman, à cela dedifférent qu'elle est beaucoup plus courte.

On trouve ainsi Un Mariage d'amour, de Zola, qui raconte exactement lamême histoire que le roman Thérèse Raquin, du même auteur.

Mais ces deux ½uvres n'ont pas la même nature, lanouvelle, par sa brièveté, ne peut se permettre d'approfondir les descriptions des lieux, des personnages, del'atmosphère, et se doit de lancer l'intrigue dès le début.

On peut ensuite voir le cas de la fable qui est un courtrécit en vers racontant une histoire, mettant en scène des personnages fictifs, comme des animaux personnifiés,comportant une morale à la fin et qui a très clairement un but didactique.

Dans Le Corbeau et le Renard, LaFontaine raconte comment Maître Renard, rusé, trompe Maître Corbeau en le flattant afin de lui dérober sa part defromage, posant ainsi la morale que « tout flatteur vit au dépend de celui qui l'écoute ». 2) Roman sans histoire Un bon écrivain peut passionner les gens en écrivant des pages et des pages sur un sujet complètement banal, sanshistoire a priori.

Par exemple Le Pigeon de Patrick Süskind, où l'auteur nous présente Jonathan Noël, unquinquagénaire misanthrope marqué par l'horreur de la guerre d'Indochine et du nazisme, qui vit dans la crainte d'uninfime changement qui pourrait venir bouleverser son équilibre fragile.

Et un jour, il rencontre un pigeon.

Süskindnous raconte comment la vie de cet homme bascule de par cette singulière rencontre.

Le talent de l'écrivain nousplonge dans le récit tout au long des pages, en nous donnant littéralement l'impression que c'est la fin du monde.

Onpeut également parler de la littérature de gare qui se compose d'ouvrages se lisant facilement et rapidement, quipermettent de se distraire, mais dont le contenu est relativement superficiel, traitant d'histoires, d'amour,d'espionnage ou policières comme 87° district d'Ed McBain, et que les gens achètent dans les gares, d'où le nom de« roman de gare » afin de s'occuper en attendant le train, ou durant le voyage.

On voit là que l'histoire n'a guèred'importance pour ces lecteurs.3) Le Nouveau Roman Il y a également le Nouveau Roman qui détruit souvent l'illusion du réel.

L'écriture est alors pour l'auteur un butessentiel, l'intrigue passe au second plan, et les personnages deviennent subsidiaires.

Ce qui est intéressant n'estpas l'individu en lui-même mais les interactions entre les personnages.

Il se distingue du roman traditionnelqui lui vise à donner l'illusion du réel, à nous faire croire que ce qu'il raconte est vrai, l'écriture n'étant qu'un moyenpour arriver au but essentiel.

Dans le Nouveau Roman, les personnages n'ont plus d'identité complète, simplementune initiale, « Joseph K.

» dans Le Procès de Franz Kafka.

Ce type de roman cherche à lutter contre les conventionsromanesques traditionnelles.

Ils utilisent des procédés d'écritures différents pour écrire leurs ouvrage, comme dansLe Passage de Milan, où Michel Butor respecte la règle des trois unités du théâtre classique qui sont l'unité de lieu,un immeuble, ses appartements et ses locataires, l'unité de temps, une nuit, soit douze heures et l'unité d'action,une soirée d'anniversaire, ou encore dans l'Agrandissement, Claude Mauriac fait tenir l'action dans les deux minutesd'une sonnerie de téléphone.

Ainsi, « le roman n'est plus l'écriture d'une aventure mais l'aventure d'une écriture». III.

Il faut d'autres éléments 1) Faire passer un msg/témoigner/défendre une thèse/ dénoncer Mais si les romans ne racontaient que des histoires, sans chercher autre chose, pourquoi y a-t-il eu la censure et àquoi bon censurer des livres qui ne sont que des distractions pour le lecteur ? C'est donc que les romans n'apportentpas qu'un amusement, la lecture pour la lecture.

La censure est et a été souvent pratiquée par les régimestotalitaires afin de contrôler leur population, car certaines personnes publiaient des textes qui auraient pu lespousser à se poser des questions sur l'existence, Fahrenheit 451, de Ray Bradbury en est l'illustration même.Ouvrage de science-fiction, il décrit une société dans laquelle les livres sont interdits et brûlés car subversifs.

Eneffet, ces ouvrages contiennent plus qu'une simple histoire : ils sont porteurs d'un message.

Les auteurs veulentfaire réfléchir le lecteur de part la thèse qu'ils défendent.

Dans La Peste, Camus pose une réflexion sur la société etsa façon de réagir face à un fléau ou à une catastrophe, une épidémie de peste en l'occurrence, avec les meneurs,les lâches, ceux qui suivent, ceux qui se réfugient dans la religion, ceux qui angoissent… A travers la fictionde son roman, Camus fait passer une idée à laquelle il croit : l'humanisme, qui permet de lutter contre l'injustice dela condition humaine.

Primo Levi, quant à lui, pose une réflexion sur l'être humain dans Si c'est un homme, enanalysant les relations humaines dans des conditions extrêmes de survie, les camps de concentration des nazispendant la seconde guerre mondiale.

Les romanciers utilisent également leurs ouvrages pour dénoncer des choses,comme Didier Daeninckx, qui dénonce la colonisation dans son roman Cannibale.. »

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