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LITTÉRATURE ALLEMANDE : LE NATURALISME ET LE RENOUVEAU LYRIQUE

Publié le 23/10/2011

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L'opposition au naturalisme fut très précoce à Vienne, où le critique Hermann BAHR (1863- 1934) publia dès 1891 un pamphlet intitulé Surmonter le naturalisme. Les prétentions scientifiques de cette doctrine, ses outrances, sa volonté de heurter le goût ne pouvaient guère trouver d'écho dans cette capitale du raffinement et de l'ironie, très ouverte par ailleurs à certaines influences étrangères, celles des poètes symbolistes français, d'Oscar Wilde, puis de Maeterlinck.

« Hugo von Hofmannsthal.

sont les refuges de l'homme, notamment de l'artiste, en rupture avec un milieu torturant ou paralysant.

Le naturalisme se nuance de poésie se charge de tendresse, aboutit au sym­ bole.

Hauptmann a parcouru un long chemin et édifié une œuvre considérable et très di­ verse, où des courants contradictoires ont souvent trouvé leur meilleure expression for­ melle.

Le présent en retient surtout, à côté des grands drames sociaux et familiaux, La Pelisse de Castor - l'une des rares bonnes comédies allemandes -, l'épopée en hexamè­ tres (comme Gœthe !) Till l'Espiègle, où le personnage de la lég ende devient moderne et faustien.

Ce chemin mène finalement, en hom­ mage à son grand modèle, à l'Antiquité clas­ sique : une Tétralogie des Atrides (Iphigénie à Delphes , Iphigénie en Aulide , La mort d'Agamemnon, Electre), publiée pendan! et après la seconde guerre mondiale et qlll en porte la marque.

A côté de l'œuvre de Gerhart Hauptmann, celle de son éphémère rival Hermann SUDERMANN (1857· 1928) - drames et romans dont le cadre est Ber· lin ou la PrUille Orientale - parait tomber dans la facilit é l'artifice et la sensation, bien qu'il soit homme de théâtre et conteur habile .

Leurs nombreux ému· les, qui sont aus si disciples d' Ibsen et de Zola, ne vivent plus guèr e dans les mémoires.

LE RENOUVEAU LYRIQUE Le renouveau lyrique de la fin du siècle est lié au naturalisme d'une façon assez com­ plexe : rien ne paraît moins favorable à l'événement intimement vécu (ce que les Alle­ mands appellent Erl ebnis) qu'une doctrine qui ordonne de dresser des procès-verbaux détail­ lés de la réalité...

Pourtant, l'affranchisse­ ment des sujets et des formes de la poésie , dont Holz a donné l'exemple , a largement profité à des hommes plus doués et plus libres que lui vis-à-vis de la doctrine.

Detlev YON LILIENCRON (1844-1909), ancien officier, prend lui aussi un « bain de réalité », mais il reproduit ses sensations sans minutie, en touches rapides, colorées, sonores : les images succèdent aux images, un rythme s'éla­ bore.

On est loin de la poésie sentencieuse, si familière aux Allemands, et tout près de l'im­ pressionnisme.

Ainsi Liliencron a chanté, avec une espèce de joie enfantine, les chevauchées, les défilés, la guerre et l'amour.

Mais ce com­ battant de deux guerres avait aussi une expé­ rience de la mort qui s'exprime en des poèmes laconiques, parfois poignants.

Le désir d'être toujours proche du réel, du quotidien, a ce­ pendant privé souvent cette poésie, dont cer­ taines réussites sont remarquables, d'un sup­ port suffisant de pensée.

Du naturalisme, qu'il a renié, le Berlinois Richard DEHMEL (1863-1920) a cependant gardé , lui aussi, l'affranchissement du vers et la « popularisation » du vocabulaire - l'élan révolutionnaire et les thèmes sociaux : la grande ville industrielle, sa misère présente, les plaintes et les espoirs des prolétaires.

!\lais d'autres influences, surtout celle de Nietzsche, l'en ont fortement éloigné; il attri­ bue au poète, non plus le rôle modeste d'obser­ vateur du réel, mais un rôle capital de créa­ teur, de guide et de voyant.

Son penchant au mysticisme, son goût des amplifications rhéto­ riques et des appels pathétiques se manifes­ tent dans des poèmes soutenus par un souffle lyrique puissant.

A la suite de Nietzsche, il magnifie tout ce qui est instinct et « dit oui » au monde avec une ferveur passionnée.

Il chante l'amour, de l'érotisme à l'extase, « entre dieu et la bête », comme l'expérience décisive de l'homme, c'est de son amour « du monde entier » que procède son lyrisme social (Ré­ demptions 1891, Mais l'Amour, Les Métamor­ phoses de Vénus, etc.).

Son journal de guerre (Entre le peuple et l'humanité), témoignage de son nationalisme, est par contre bien déce­ vant.. »

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