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Litterature francaise

Publié le 24/06/2013

Extrait du document

I- Cours 1) Le premier « mal du siècle « et le premier romantisme. (1800-1815) 2) Napoléon et les écrivains Le jeune général Bonaparte a pris le pouvoir le 18 brumaire de l'an VIII (9/11/1979) avec le titre de Premier Consul. Le nouveau maître du pays, auréolé de ses campagnes d'Italie et d'Égypte, rassure l'armée, les partisans de la Révolution et les possédants de toutes sortes soucieux de voir leurs biens garantis par un régime stable. Il signe en 1801 un concordat avec le Pape Pie VII, qui le sacrera Empereur héréditaire des Français sous le nom de Napoléon Ier le 1er décembre 1804. Une administration fortement centralisée et relayé dans les départements par les préfets (1800), la mise en application du Code Civil (1804), la réorganisation de l'Université et des lycées (1808) -> essentiel d'une oeuvre de politique intérieure liée à l'effort de guerre que les Français doivent consentir sans discontinuer de 1805 jusqu'à la chute de l'Empire en 1815. « Il ne considérait pas combien de pouvoir on pouvait confier au peuple sans imprudence, mais cherchait à deviner de combien peu de pouvoir il se contentera «, écrira Stendhal de Napoléon. Jusqu'à sa chute (11/04/1814), remise en cause par les Cent-Jours (1/03-22/06/1815), la France vit sous un régime despotique. Mise au pas dès janvier 1800, la presse est réduite à treize titres. Aux côtés du Moniteur, journal officiel de l'Empire, le Journal des Débats devient le Journal de l'Empire pour se faire lui aussi porte-parole de l'idéologie impériale. Sous la direction de Fontanes, grand maître de l'Université à partir de 1808, le Mercure de France reçoit pour mission de contribuer à la restauration morale et religieuse du pays. Seule La Décade philosophique littéraire et politique exprime une opposition libérale au pouvoir ; elle est supprimée en 1807 ou, plutôt, contrainte de fusionner avec le Mercure. Comme tous les tyrans, Napoléon entend régenter les arts et imposer ses goûts en littérature et au théâtre ; comme toujours sous les tyrannies, les grandes oeuvres naissent sous la plume des opposants. II- Textes 1) René de Chateaubriand (1802) a) Éléments biographique C'est à Saint-Malo en 1768 par une nuit de tempête que la mère de François-René de Chateaubriand lui « infligea la vie «. Saint Malo et Combourg (1768-1786). Après sa jeunesse d'enfant solitaire délaissé par ses parents, Chateaubriand s'installe en 1777 avec sa famille au château de Combourg. Après des études décousues à Dol, à Rennes et à Dinan, il revient à Combourg dont le cadre romanesque le séduit. Sa vocation poétique s'éveille et Combourg marque alors définitivement son âme d'artiste. Le jeune officier (1786-1791). Chateaubriand, après avoir pris un brevet de sous-lieutenant en 1786 est présenté au roi à Versailles et se mêle à la vie de sceptique et dissipé des salons parisiens. Il y rencontre Parny, Lebrun, Chamfort, Fontanes qui sera son ami le plus cher. Il s'enthousiasme pour Rousseau et perdant sa foi religieuse assiste avec sympathie au début de la révolution. Le voyage en Amérique (1791). Il s'embarque en avril et passe les mois de juillet à décembre à découvrir l'Amérique ce qui donne naissance aux évocations si neuves qui lui assureront ses premiers succès littéraire avec son Voyage en Amérique. Mais par obéissance à son loyalisme breton, la nouvelle de l'arrestation de Louis XVI l'oblige à rentrer. L'exil (1792-1800). Rentré à Saint-Malo, Chateaubriand se marie, puis il rejoint l'armée des émigrès. Blessé à Thionville et presque mourant il se réfugie à Londres (1793) où il vivra misérablement en travaillant à l'Essai sur les Révolutions (1797). En 1798 sa mère puis sa soeur meurent. Chateaubriand revient à la religion et écrit son apologie dans le Génie du christianisme, il est sur le point de paraître quand l'auteur décide de rentrer en France. Succès du « génie «. Il prend parti dans le Moniteur contre l'esprit du XVIIIe siècle. Il publie Atala (1801) épisode détaché de Natchez. Il publie en 1802 le Génie du christianisme. Débuts diplomatiques. A Rome, Chateaubriand perd Mme de Beaumont. La nouvelle de l'exécution du duc d'Eighien par Napoléon réveille son loyalisme et l'entraine à démissionner. Le voyage en Orient. Il s'embarque pour l'Orient, visite la Grèce, les lieux saints et revient par l'Egypte, la Tunisie et l'Espagne recueillant des « images « pour son épopée Martyrs publiée en 1809. La vallée-aux-loups - opposition à l'Empire. Il se retire à l'ermitage de la Vallée-aux-loups où il commence ses Mémoires d'Outre-Tombe. Il mène aussi une lutte plus ouverte contre Napoléon. L'homme de l'opposition. A son retour il est nommé pair de France. Il cède à sa vocation d'éternel opposant et devient par dépit chef de la droite. Il provoque la chute du ministère Decazas en le rendant dans son journal redoutable, le Conservateur, responsable de l'assassinat du Duc de Berry (1820). Il est nommé diplomate. Ambassadeur et ministre. A Berlin (1821) puis à Londres (1822). Il devient ministre des affaires étrangères et s'empresse de monter l'expédition d'Espagne face à la révolte des Espagnol contre leur roi. Le succès de cette campagne suscite des jalousies : on le « chasse « Retour à l'opposition. Il redevient monarchiste modéré et soucieux de libertés. Il combat le ministère Villèle dans le journal des Débats. Il publie le Dernier Abencérage en 1826 et les Natchez, et le voyage en Amérique en 1827. Il repousse les avances de la Monarchie de juillet et se met à disposition de Charles X. La vieillesse. Poursuivi en cour d'assise pour son mémoire sur la captivité de la duchesse de Berry il est triomphalement acquitté (1833). Il consacre sa vieillesse à littérature avec Congrès de Vérone (1838), Vie de Rancé (1844). Chateaubriand s'éteint en juillet 1848. Conformément à son voeu sa tombe solitaire se dresse, près de Saint Malo, face à la mer. b) Le texte et son analyse Paru en 1802 dans la première édition de génie du christianisme, René en a été détaché en 1805 pour être réuni désormais à Atala. Autobiographie et fiction romanesque. L'enfance de René ressemble beaucoup à celle de Chateaubriand -> le « vague des passion « semble être la peinture d 'un état d'âme réellement éprouvé par l'auteur lors de son adolescence et dans sa solitude lors de son exil à Londres. Mais au moment ou il écrit, Chateaubriand n'a pu que rêver les voyages en méditerranée -> fiction romanesque Le mal de René. Peinture d'un âme inquiète incapable de fixer sur un objet sa « surabondance de vie « -> elle est rassasiée sans avoir gouté car elle sait que rien ne saurait répondre à l'infini de ses aspirations, à la richesse de son imagination. On retrouve ce besoin d'infini chez Rousseau dans ses Rêveries ou encore dans l'Oberman de Senancour. Néanmoins, René, à la différence d'Oberman est plus orgueilleux qu'accablé de son état singulier car « une grande âme doit contenir plus de douleur qu'une petite «. René se drape dans sa douleur. Chateaubriand et le mal du siècle. Selon l'auteur du Génie ce vague des passions est le mal de l'homme moderne : fils d'un siècle qui a tout examiné, et revenu de toutes ses illusions, il a perdu le sens de l'action. Le mal de René deviendra le « mal du siècle « on le retrouvera jusque dans le spleen baudelairien. René « a tout dévoré par al pensée, par cette jouissance abstraite, délicieuse, hélas! Et desséchante, du rêve ; son esprit est lassé et comme vieilli ; le besoin du coeur lui reste, un besoin immense et vague mais que rien n'est capable de remplir « (Sainte-Beuve). Ainsi le « vague des passions « aboutit dans cette page à un élan vers l'infini dont se souviendront bien des romantiques. L'art de l'écrivain y revêt une telle perfection qu'on peut bien la considérer comme un véritable poème lyrique en prose. « Toutefois cet état de calme et de trouble, d'indigence et de richesse, n'était pas sans quelques charmes. Un jour je m'étais amusé à effeuiller une branche de saule sur un ruisseau, et à attacher une idée à chaque feuille que le courant entraînait. Un roi qui craint de perdre sa couronne par une révolution subite, ne ressent pas des angoisses plus vives que les miennes, à chaque accident qui menaçait les débris de mon rameau. O faiblesse des mortels! O enfance du coeur humain qui ne vieillit jamais! Voilà donc à quel degré de puérilité notre superbe raison peut descendre! Et encore est-il vrai que bien des hommes attachent leur destinée à des choses d'aussi peu de valeur que mes feuilles de saule. Mais comment exprimer cette foule de sensations fugitives, que j'éprouvais dans mes promenades? Les sons que rendent les passions dans le vide d'un coeur solitaire, ressemblent au murmure que les vents et les eaux font entendre dans le silence d'un désert: on en jouit, mais on ne peut les peindre. L'automne me surprit au milieu de ces incertitudes: j'entrai avec ravissement dans les mois des tempêtes. Tantôt j'aurais voulu être un de ces guerriers errant au milieu des vents, des nuages et des fantômes; tantôt j'enviais jusqu'au sort du pâtre que je voyais réchauffer ses mains à l'humble feu de broussailles qu'il avait allumé au coin d'un bois. J'écoutais ses chants mélancoliques, qui me rappelaient que dans tout pays, le chant naturel de l'homme est triste, lors même qu'il exprime le bonheur. Notre coeur est un instrument incomplet, une lyre où il manque des cordes, et où nous sommes forcés de rendre les accents de la joie sur le ton consacré aux soupirs. Le jour je m'égarais sur de grandes bruyères terminées par des forêts. Qu'il fallait peu de chose à ma rêverie: une feuille séchée que le vent chassait devant moi, une cabane dont la fumée s'élevait dans la cime dépouillée des arbres, la mousse qui tremblait au souffle du nord sur le tronc d'un chêne, une roche écartée un étang désert où le jonc flétri murmurait! Le clocher du hameau, s'élevant au loin dans la vallée, a souvent attiré mes regards; souvent j'ai suivi des yeux les oiseaux de passage qui volaient au-dessus de ma tête Je me figurais les bords ignorés, les climats lointains où ils se rendent; j'aurais voulu être sur leurs ailes. Un secret instinct me tourmentait; je sentais que je n'étais moi-même qu'un voyageur; mais une voix du ciel semblait me dire: "Homme, la saison de ta migration n'est pas encore venue; attends que le vent de la mort se lève, alors tu déploieras ton vol vers ces régions inconnues que ton coeur demande." Levez-vous vite, orages désirés, qui devez emporter René dans les espaces d'une autre vie! Ainsi disant, je marchais à grands pas, le visage enflammé, le vent sifflant dans ma chevelure, ne sentant ni pluie ni frimas, enchanté, tourmenté, et comme possédé par le démon de mon coeur. « 2) L'enthousiasme selon Mme de Staël : De l'Allemagne (1810) a) Éléments biographique b) Le texte et son analyse Ce qui est vraiment divin dans le coeur de l'homme ne peut être défini ; s'il y a des mots pour quelques traits, il n'y en a point pour exprimer l'ensemble, et surtout le mystère de la véritable beauté dans tous les genres. Il est facile de dire ce qui n'est pas de la poésie ; mais si l'on veut comprendre ce qu'elle est, il faut appeler à son secours les impressions qu'excitent une belle contrée, une musique harmonieuse, le regard d'un objet chéri, et par-dessus tout un sentiment religieux qui nous fait éprouver en nous-mêmes la présence de la divinité. La poésie est le langage naturel de tous les cultes. La Bible est pleine de poésie, Homère est plein de religion ; ce n'est pas qu'il y ait des fictions dans la Bible, ni des dogmes dans Homère ; mais l'enthousiasme rassemble dans un même foyer des sentiments divers, l'enthousiasme est l'encens de la terre vers le ciel, il les réunit l'un à l'autre. Le don de révéler par la parole ce qu'on ressent au fond du coeur est très rare ; il y a pourtant de la poésie dans tous les êtres capables d'affections vives et profondes ; l'expression manque à ceux qui ne sont pas exercés à la trouver. Le poète ne fait pour ainsi dire que dégager le sentiments prisonnier au fond de l'âme ; le génie poétique est une disposition intérieure, de la même nature que celle qui rend capable d'un généreux sacrifice ; c'est rêver de l'héroïsme que de composer une belle Ode I- Cours 1) Les deux restaurations la première Restauration Depuis la catastrophique campagne de Russie, en novembre 1812, l'empire est fragile. Suite à la campagne d'Allemagne en 1813, et plus spécialement la défaite de Leipzig, le 15 octobre, la chute apparaît inévitable. L'empire capitule après la campagne de France, alors que Paris est occupée par les troupes alliées de la coalition. Le Sénat et le corps législatif déclarent la déchéance de l'empereur le 2 avril et demandent à Louis XVIII, frère de Louis XVI, alors émigré en Angleterre, de monter sur le trône. Napoléon signe son abdication le 6 avril 1814 à Fontainebleau. Le 3 mai 1814, Louis XVIII rentre à Paris. En mai, la paix est conclue avec les Alliés : c'est le premier Traité de Paris qui rétablit la France dans ses frontières de 1792. L'opposition se réveille, des complots s'organisent. Pour l'opinion, c'est l'apparent retour à l'Ancien Régime Les Cent-Jours Le 1er mars 1815, face au retour de Napoléon Ier (Les Cent-Jours), Louis XVIII doit fuir à Gand et quitter les commandes du royaume. Mais la défaite de Napoléon à la bataille de Waterloo (Belgique), le 18 juin 1815, oblige celui-ci à abdiquer une seconde fois le 22 juin, et permet le retour définitif de la Restauration et de Louis XVIII, le 8 juillet 1815. La seconde Restauration Louis XVIII revient à Paris le 8 juillet 1815. Il forme un gouvernement avec Talleyrand et Fouché. Mais son retour est entaché par le second Traité de Paris, moins favorable que le premier. La France perd la Sarre, la Savoie, ainsi que quelques communes du Pays de Gex, Landau, Philippeville et Mariembourg. L'occupation étrangère est décidée. Louis XVIII lève un emprunt de 100 millions de francs pour payer les frais d'occupation. Mais la France est placée sous tutelle jusqu'en 1818, et l'occupation est très dure. Ce n'est pas le seul souci de Louis XVIII, qui doit contenir la fureur des ultras, monarchistes absolutistes. Ceux-ci perpétuent des massacres envers les napoléoniens après les Cent-Jours, c'est la « Terreur blanche «. Les notables, hostiles à Napoléon, élisent les ultras à la Chambre lors des premières élections. Ceux-ci éditent une série de lois répressives entre octobre 1815 et juillet 1816. La Terreur légale arrête 70 000 personnes pour motifs politiques. A l'été 1816, Louis XVIII dissout ce qu'il appelle la « Chambre introuvable «(la nouvelle chambre des députés élue les 14 et 22 août 1815 ). Chateaubriand s'insurge et proclame : « le roi règne mais ne gouverne pas «. Dessolles favorise le développement économique et la liberté de la presse en abolissant la censure (lois Serres). S'appuyant sur la stabilité politique, le pays va connaître une période de prospérité économique. La croissance démographique s'installe, ce qui crée une abondante main d'oeuvre rurale disponible et un marché intérieur en progression. La production agricole reste dominante, mais la révolution industrielle commence. Mais l'assassinat du Duc de Berry, fils de Charles X et héritier du trône, met fin à l'ouverture libérale le 13 février 1820. Decazes, chef du gouvernement est contraint de démissionner. Le duc de Richelieu forme alors un gouvernement. Celui-ci suspend la liberté de la presse, rétablit la censure. Les étudiants et les ouvriers manifestants sont réprimés. Louis XVIII meurt le 16 septembre 1824 . Le comte d'Artois lui succède. C'est un chef du parti ultra, nostalgique de l'Ancien Régime. En avril 1825, il fait passer la loi d'indemnisation des émigrés. Les libéraux critiquent « le milliard des émigrés « (La loi française dite « du milliard aux émigrés «, promulguée en avril 1825, tendait à indemniser les émigrés qui avaient perdu leurs biens vendus comme Bien national sous la Révolution (à partir de 1790 pour les biens du clergé et de 1793 pour les biens des émigrés), dans le but de calmer les craintes des acheteurs. Les émigrés reçurent des rentes de 3 % (630 millions de francs). Le paiement de ces rentes posa problème car Villèle avait déchaîné les passions et l'opposition se scandalisait des milliards pris sur le Trésor Public. Honoré de Balzac en a fait le sujet d'une nouvelle parue en 1832 : Madame Firmiani ) qui profite à 250 000 privilégiés. Il décide de renouer avec le sacre royal à Reims, en 1825. Villèle poursuit son action, et soigne les relations avec l'Église. Le repos dominical est imposé, on interdit le divorce. Dans les villes, on assiste à une reconquête spirituelle des prêtres. Mgr Frayssinous est nommé à l'Instruction Publique. Les vols d'objets du culte sont condamnés à mort. En 1828, c'est le retour des jésuites. L'opposition bénéficie d'une nouvelle génération de libéraux, d'historiens comme Augustin Thierry, Michelet ou Guizot, qui prônent le déclin de l'aristocratie. En 1826, le « droit d'aînesse « est rejeté par la Chambre des pairs. Villèle se voit refuser une loi répressive sur la presse en 1827. Les Républicains se réveillent en animant des journaux et associations d'étudiants. Villèle voit sa majorité se diviser, avec un courant progressiste dirigé par Chateaubriand, écarté du gouvernement depuis 1824. « Le journal des débats « soutient ce libéralisme aristocratique. En novembre, la Chambre des députés est dissoute, on espère prendre les libéraux de vitesse. En vain, car Guizot, préparé, emmène la campagne, qui conduit à un triomphe des libéraux et du parti « de la défection « de Chateaubriand. Villèle démissionne en janvier 1828. Charles X doit composer avec la majorité élue, et nomme le vicomte de Martignac, qui va mener une politique libérale. Mais Martignac est critiqué par les ultras pour son libéralisme, et par les libéraux pour sa politique trop timide. Il doit se retirer en 1829. Le roi nomme alors Polignac, un ultra pur et dur, ce qui suscite la colère des libéraux. Il devient président du conseil en novembre 1829. Le pouvoir et la chambre entrent en conflit durant le mois de mars 1830. Royer-Collard rédige une pétition contre la politique royale, signée par 221 députés sur 402 : l'Adresse des 221. Charles X dissout la Chambre, les ministres modérés démissionnent, la crise se généralise. Les élections ont lieu en juillet 1830. Pour améliorer le prestige royal en vue de cette échéance, l'opération d'Alger est lancée le 25 mai. Il s'agit de conquérir ce territoire. Mais la prise d'Alger n'est connue que le 9 juillet, pendant les élections. Il est trop tard, l'opposition en tire une majorité écrasante. Le 25 juillet, Charles X suspend la liberté de la presse, dissout la Chambre, réduit le nombre des électeurs par les 4 Ordonnances de Saint-Cloud . (Les quatre ordonnances sont écrites le 25 juillet 1830, publiées le 26 juillet 1830 : Autorisation préalable désormais nécessaire à toute publication (suppression de la liberté de la presse) Dissolution de la Chambre des députés (seconde fois en 70 jours) Modification de la loi électorale: seule la contribution foncière sera prise en compte pour la fixation du cens électoral, les préfets établiront seuls la liste des électeurs qui sera publiée cinq jours avant les élections, les votes auraient lieu à bulletin ouvert. Date des nouvelles élections, les 6 et 18 septembre. ) Les nouvelles élections sont fixées en septembre. Pour l'opinion, c'est un véritable coup d'État. L'atmosphère est tendue. Le 27 juillet, des journalistes protestent. Les députés sont alors passifs. Mais le climat tendu, agité par les Républicains qui organisent la foule parisienne va déclencher les « Trois Glorieuses « (27, 28, 29 juillet 1830). Charles X doit partir en exil. 2) La poésie romantique II- Textes 1) Lamartine, « l'isolement « (1820) a) Éléments biographique b) Le texte et son analyse Alphonse de LAMARTINE   (1790-1869) L'isolement Souvent sur la montagne, à l'ombre du vieux chêne,Au coucher du soleil, tristement je m'assieds ; Je promène au hasard mes regards sur la plaine,Dont le tableau changeant se déroule à mes pieds.Ici gronde le fleuve aux vagues écumantes ;Il serpente, et s'enfonce en un lointain obscur ;Là le lac immobile étend ses eaux dormantesOù l'étoile du soir se lève dans l'azur.Au sommet de ces monts couronnés de bois sombres,Le crépuscule encor jette un dernier rayon ;Et le char vaporeux de la reine des ombresMonte, et blanchit déjà les bords de l'horizon.Cependant, s'élançant de la flèche gothique,Un son religieux se répand dans les airs :Le voyageur s'arrête, et la cloche rustiqueAux derniers bruits du jour mêle de saints concerts.Mais à ces doux tableaux mon âme indifférenteN'éprouve devant eux ni charme ni transports ;Je contemple la terre ainsi qu'une ombre erranteLe soleil des vivants n'échauffe plus les morts.De colline en colline en vain portant ma vue,Du sud à l'aquilon, de l'aurore au couchant,Je parcours tous les points de l'immense étendue,Et je dis : " Nulle part le bonheur ne m'attend. "Que me font ces vallons, ces palais, ces chaumières,Vains objets dont pour moi le charme est envolé ?Fleuves, rochers, forêts, solitudes si chères,Un seul être vous manque, et tout est dépeuplé !Que le tour du soleil ou commence ou s'achève,D'un oeil indifférent je le suis dans son cours ;En un ciel sombre ou pur qu'il se couche ou se lève,Qu'importe le soleil ? je n'attends rien des jours.Quand je pourrais le suivre en sa vaste carrière,Mes yeux verraient partout le vide et les déserts :Je ne désire rien de tout ce qu'il éclaire;Je ne demande rien à l'immense univers.Mais peut-être au-delà des bornes de sa sphère,Lieux où le vrai soleil éclaire d'autres cieux,Si je pouvais laisser ma dépouille à la terre,Ce que j'ai tant rêvé paraîtrait à mes yeux !Là, je m'enivrerais à la source où j'aspire ;Là, je retrouverais et l'espoir et l'amour,Et ce bien idéal que toute âme désire,Et qui n'a pas de nom au terrestre séjour !Que ne puîs-je, porté sur le char de l'Aurore,Vague objet de mes voeux, m'élancer jusqu'à toi !Sur la terre d'exil pourquoi resté-je encore ?Il n'est rien de commun entre la terre et moi.Quand là feuille des bois tombe dans la prairie,Le vent du soir s'élève et l'arrache aux vallons ;Et moi, je suis semblable à la feuille flétrie :Emportez-moi comme elle, orageux aquilons ! 2) Musset, « l'Andalouse « (1829) a) Éléments biographique b) Le texte et son analyse Musset - L'Andalouse       Avez-vous vu, dans Barcelone,Une Andalouse au sein bruni ?Pâle comme un beau soir d'automne !C'est ma maîtresse, ma lionne !La marquesa d'Amaëgui ! J'ai fait bien des chansons pour elle,Je me suis battu bien souvent.Bien souvent j'ai fait sentinelle,Pour voir le coin de sa prunelle,Quand son rideau tremblait au vent. Elle est à moi, moi seul au monde.Ses grands sourcils noirs sont à moi,Son corps souple et sa jambe ronde,Sa chevelure qui l'inonde,Plus longue qu'un manteau de roi ! C'est à moi son beau corps qui pencheQuand elle dort dans son boudoir,Et sa basquina sur sa hanche,Son bras dans sa mitaine blanche,Son pied dans son brodequin noir. Vrai Dieu ! Lorsque son oeil pétilleSous la frange de ses réseaux,Rien que pour toucher sa mantille,De par tous les saints de Castille,On se ferait rompre les os. Qu'elle est superbe en son désordre,Quand elle tombe, les seins nus,Qu'on la voit, béante, se tordreDans un baiser de rage, et mordreEn criant des mots inconnus ! Et qu'elle est folle dans sa joie,Lorsqu'elle chante le matin,Lorsqu'en tirant son bas de soie,Elle fait, sur son flanc qui ploie,Craquer son corset de satin ! Allons, mon page, en embuscades !Allons ! la belle nuit d'été !Je veux ce soir des sérénadesÀ faire damner les alcadesDe Tolose au Guadalété. I- Cours 1) La crise théâtrale (1823-1843) II- Textes 1) Stendhal extrait de Racine et Shakespeare (1823-1825) a) Éléments biographique b) Le texte et son analyse c.f : photocopie 2) Un extrait d'Hernani (V. Hugo, 1830) a) Éléments biographique b) Le texte et son analyse Pardonne-moi! fuis-moi! ce sont mes deux prières. Ne les rejette pas, car ce sont les dernières! Tu vis, et je suis mort. Je ne vois pas pourquoi Tu te ferais murer dans ma tombe avec moi! DONA SOL. Ingrat! HERNANI. Monts d'Aragon! Galice! Estramadoure! Oh! je porte malheur à tout ce qui m'entoure! J'ai pris vos meilleurs fils; pour mes droits, sans remords, Je les ai fait combattre, et voilà qu'ils sont morts! C'étaient les plus vaillants de la vaillante Espagne! Ils sont morts! ils sont tous tombés dans la montagne, Tous sur le dos couchés, en justes, devant Dieu, Et s'ils ouvraient les yeux, ils verraient le ciel bleu! Voilà ce que je fais de tout ce qui m'épouse! Est-ce une destinée à te rendre jalouse? Dona Sol, prends le duc, prends l'enfer, prends le roi! C'est bien. Tout ce qui n'est pas moi vaut mieux que moi! Je n'ai plus un ami qui de moi se souvienne, Tout me quitte, il est temps qu'à la fin ton tour vienne, Car je dois être seul. Fuis ma contagion. Ne te fais pas d'aimer une religion! Oh! par pitié pour toi, fuis! Tu me crois peut-être Un homme comme sont tous les autres, un être Intelligent, qui court droit au but qu'il rêva. Détrompe-toi! je suis une force qui va! Agent aveugle et sourd de mystères funèbr...

« émigrès.

Blessé à Thionville et presque mourant il se réfugie à Londres (1793) où il vivra misérablement en travaillant à l'Essai sur les Révolutions (1797).

En 1798 sa mère puis sa sœur meurent.

Chateaubriand revient à la religion et écrit son apologie dans le Génie du christianisme, il est sur le point de paraître quand l'auteur décide de rentrer en France. • Succès du « génie ».

Il prend parti dans le Moniteur contre l'esprit du XVIIIe siècle.

Il publie Atala (1801) épisode détaché de Natchez.

Il publie en 1802 le Génie du christianisme.

• Débuts diplomatiques.

A Rome, Chateaubriand perd Mme de Beaumont.

La nouvelle de l'exécution du duc d'Eighien par Napoléon réveille son loyalisme et l'entraine à démissionner.

• Le voyage en Orient.

Il s'embarque pour l'Orient, visite la Grèce, les lieux saints et revient par l'Egypte, la Tunisie et l'Espagne recueillant des « images » pour son épopée Martyrs publiée en 1809. • La vallée-aux-loups – opposition à l'Empire.

Il se retire à l'ermitage de la Vallée-aux-loups où il commence ses Mémoires d'Outre-Tombe.

Il mène aussi une lutte plus ouverte contre Napoléon. • L'homme de l'opposition.

A son retour il est nommé pair de France.

Il cède à sa vocation d'éternel opposant et devient par dépit chef de la droite.

Il provoque la chute du ministère Decazas en le rendant dans son journal redoutable, le Conservateur, responsable de l'assassinat du Duc de Berry (1820).

Il est nommé diplomate.

• Ambassadeur et ministre.

A Berlin (1821) puis à Londres (1822).

Il devient ministre des affaires étrangères et s'empresse de monter l'expédition d'Espagne face à la révolte des Espagnol contre leur roi.

Le succès de cette campagne suscite des jalousies : on le « chasse » • Retour à l'opposition.

Il redevient monarchiste modéré et soucieux de libertés.

Il combat le ministère Villèle dans le journal des Débats.

Il publie le Dernier Abencérage en 1826 et les Natchez, et le voyage en Amérique en 1827.

Il repousse les avances de la Monarchie de juillet et se met à disposition de Charles X.

• La vieillesse.

Poursuivi en cour d'assise pour son mémoire sur la captivité de la duchesse de Berry il est triomphalement acquitté (1833).

Il consacre sa vieillesse à littérature avec Congrès de Vérone (1838), Vie de Rancé (1844).

Chateaubriand s'éteint en juillet 1848.

Conformément à son vœu sa tombe solitaire se dresse, près de Saint Malo, face à la mer.

b) Le texte et son analyse Paru en 1802 dans la première édition de génie du christianisme, René en a été détaché en 1805 pour être réuni désormais à Atala. • Autobiographie et fiction romanesque.

L'enfance de René ressemble beaucoup à celle de Chateaubriand → le « vague des passion » semble être la peinture d 'un état d'âme réellement éprouvé par l'auteur lors de son adolescence et dans sa solitude lors de son exil à Londres.

Mais au moment ou il écrit, Chateaubriand n'a pu que rêver les voyages en méditerranée → fiction romanesque • Le mal de René.

Peinture d'un âme inquiète incapable de fixer sur un objet sa « surabondance de vie » → elle est rassasiée sans avoir gouté car elle sait que rien ne saurait répondre à l'infini de ses aspirations, à la richesse de son imagination.

On retrouve ce besoin d'infini chez Rousseau dans ses Rêveries ou encore dans l'Oberman de Senancour.

Néanmoins, René, à la différence d'Oberman est plus orgueilleux qu'accablé de son état singulier car « une grande âme doit contenir plus de douleur qu'une petite ».

René se drape dans sa douleur. • Chateaubriand et le mal du siècle.

Selon l'auteur du Génie ce vague des passions est le mal de l'homme moderne : fils d'un siècle qui a tout examiné, et revenu de toutes ses illusions, il a perdu le sens de l'action.

Le mal de René deviendra le « mal du siècle » on le retrouvera jusque dans le spleen baudelairien.. »

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