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LITTERATURE GRECQUE : Les lettres grecques du 1er au Ve siècle après J.-C.

Publié le 17/10/2011

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Les monuments s'élevaient, d'une grandeur imposante, d'une beauté et d'une grâce inimitables ; les artistes s'efforçaient à l'envie de se surpasser par la perfection technique du travail, mais le plus admirable fut la rapidité de l'exécution. Tous ces ouvrages dont il semblait que chacun dftt exiger plusieurs générations successives pour être achevé, se trouvèrent tous terminés pendant la période d'apogée d'une seule carrière politique. On dit pourtant que Zeuxis, ayant un jour entendu le peintre Agatharchos se vanter de peindre vite et facilement toute espèce de figure, répartit : « Il me faut à moi beaucoup de temps «.

« hellénique et sur le monde latin.

Très attacht à la grande patrie de l'hellénisme comme il l'était à sa ville natale, cet homme de tradition et de bon sens a voulu exalter les grands hommes de la Grèce en face des grands hommes de Rome; d'où son dessein des Vies Parallèles : Thésée en face de Romulus , Démosthène en face dè Cicéron, etc.

C'était un homme de bonne compagnie, cultivant l'amitié.

Sans originalité dans le domaine des idées, il est cependant un psychologue non dépourvu de finesse , comme le montrent ses Œuvres morales, qui ont été l'aliment par excellence des moralistes français, de Montaigne à Rousseau .

Plutarque a incarné , de la Renaissance à la Révolution, le type idéal de l' « Ancien », du « Romain » , plein de vertus pratiques et d'une intégrité un peu rude « l'homme de Plutarque » a été, pour toute cette période, grâce à l'admirable traduction d'Amyot, une réalité vivante.

Quant à Marc-Aurèle, il symbolise l'interprétation intime de la sagesse grecque et des vertus romaines : sans cesse sur les routes de l'Empire pour assurer sa défense sur tous les fronts, le fils adoptif d'Antonin le Pieux devenu empereur tout en restant strictement un stolcien , a écrit en grec les douze livres de ses Pensées, qui donnent le plus haut témoignage de l'élévation morale qu'ait atteinte le monde paien .

De la littérature chrétienne, encore beaucoup plus abondante, nous ne retiendrons que trois exemples caractéristiques : une parabole de l'Evongile, écrite dans une langue toute proche de ce peuple que son message devait atteindre, une langue dépourvue d'artifices littéraires ; un passage particulièrement éloquent de Saint Jean Chrysostome qui, par sa grandeur, préfigure l'ampleur que la chaire chrétienne devait attein­ dre plus tard ; enfin un hymne de Synésios, paien converti sur ·le tard , qui montre les formes nouvelles, singulièrement appauvries au point de vue de l'art, mais émouvantes de sincérité, que la poésie traditionnelle, profon­ dément transformée, consacrait à la glorification de Dieu et de ses saints.

Les limites que nous ne devons pas franchir nous interdisent' de donner quelques extraits de ces controverses auxquelles les Chrétiens des premiers siècles se livraient avec passion, apologétistes de la religion nouvelle, ou discu­ tant avec des hérétiques sur des points contes­ tés du dogme.

On aurait tort de croire qu'il ne s'agissait que de controverses théologiques tout chrétien se sentait personnellement concer­ né et s'engageait tout entier.

Même dans les œuvres les plus savantes comme celles des grands orateurs chrétiens, leurs auteurs mettaient tous leurs talents au service de Dieu.

Les procédés les plus littéraires n'étaient employés qu'en vue de ce grand dessein, rejoignant les · hymnes, humbles ou magnifiques, qui n'étaient pas plus composées pour elles-mêmes que les homélies ne recherchaient .

les applaudissements.

C'est ainsi que la langue grecque se continue, encore que son évolution soit masquée par le conservatisme traditionnel, voyant · disparaître les genres anciens et sè constituer peu à peu , dans l'ombre, des formes nouvelles.

Citations PLUTARQUE Jugement sur les monuments construits par Périclès Les monuments s'élevaient, d'une grandeur imposante, d 'une beauté et d'une grâce inimi­ tables ; les artistes s'efforçaient à l'envie de se surpasser par la perfection technique du tra­ vail, mais le plus admirable fut la rapidité de l'exécution .

Tous ces ouvrages dont il sem­ blait que chacun dftt exiger plusieurs géné­ rations successives pour être achevé, se trou­ vèrent tous terminés pendant la période d'apogée d'une seule carrière politique.

On dit pourtant que Zeuxis , ayant un jour entendu le peintre Agatharchos se vanter de peindre vite et facile­ ment toute espèce de figure, répartit : « Il me faut à moi beaucoup de temps ».

Et en effet la dextérité et la vitesse de l'exécution ne confèrent pas à un ouvrage la solidité dura ­ ble et la beauté parfaite; le temps employé au travail de la création produit , comme un capital placé à intérêts, la valeur qui assure la conser­ vation · de l'œuvre une fois faite.

Aussi l'admi­ ration pour les monuments de Périclès s'ac­ croit-elle d'autant plus qu'ils ont été faits en peu de temps pour une longue durée.

Chacun d'eux, à peine fini , était si beau qu'il avait déjà le caractère de l'Antique, et si parfait qu'il a gardé jusqu'à notre époque, la fraîcheur d'un ouvrage récent , tant y brille toujours · une sorte de fleur de jeunesse qui en a préservé l'aspect des atteintes du temps.

Il semble que ces ouvra­ ges aient en eux un souffle toujours vivant et une .âme inaccessible à la vieillesse.

LUCIEN Vie de Périclès, § 13 (trad .

R.

Flacelière) Belles Lettres.

Outrecuidance des philosophes Hermès.

- Mais quel est donc celui-là, avec son grave maintien, si arrogant, qui fronce les sourcils, l'air méditatif et une longue barbe ? Ménippe.

- C'est un philosophe, Hermès, ou plutôt un charlatan, plein d'imposture.

Fais­ le déshabiUer, lui aussi, et tu verras dissimu­ lées sous son vêtement bien des choses risibles.

Hermès.

- Débarrasse-toi d'abord de ce man­ teau, et puis après de tout le reste.

Par Zeus, comme il est chargé de forfanterie, d'ignorance, d'esprit de chicane, de suffisance, de questions. »

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