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LITTERATURE HEBRAIQUE POST-BIBLIQUE

Publié le 29/11/2011

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On a l'habitude, en historiographie littéraire, de dater la littérature juive post-biblique à partir de l'an 70 de l'ère chrétienne, date fatidique de la catastrophe nationale, de la chute de Jérusalem et de la destruction du Temple par les Romains. C'est que l'on confond la clôture canonique du recueil des Hagiographes de la Bible hébraïque avec la mise au point de certains de leurs écrits dont la canonicité était en discussion.

 

« gnement »).

Rédigé vers l'an 200 par ledit patriarche Juda le Saint, ce code se compose de 63 traités répartis sur six « ordres ».

Sa langue est un hébreu clair et vivant.

Bien sftr, par rapport à la Bible, c'est un néo-hébreu, avec une syntaxe plus évoluée, avec une gram­ maire différente du classicisme biblique et avec un vocabulaire, si j'ose dire, moderne, enrichi d'une quantité de néologismes, de termes techniques et d'expressions araméen­ nes, comme, du reste, de grecques ct de lati­ nes .

A côté de la Mishna officielle, il y a aussi d'autres codes, de moindre importance.

Il s'agit donc d'une vaste littérature religieuse, juridique, · caustique, éthique et rituelle, sur laquelle s'est greffée, au cours des siècles, la Guemara (étude), le commentaire, les dis­ cussions, les développements exégétiques, les à-propos et les divagations des docteurs, aussi bien dans le domaine de la Halalcha jurispru­ dentielle, que dans celui de la Aggada plus ou moins folklorique, des légendes, de la parémiologie , de la science.

La Guemara apparaît comme une œuvre encyclopédique, qui embrasse la dialectique et le savoir en général, de la basse antiquité judaïque.

Le Talmud se compose donc du code de la Mishna et de la Guemara, son inséparable commentaire.

Et, comme il y avait à l'époque deux centres du Judaïsme, l'un dans la patrie palestinienne, pour les communautés juives de l'empire romain ou byzantin, et l'autre en Mésopotamie, pour le royaume des Parthes, il s'est formé une double recension de la Guemara en dialecte différent hébraïco­ aramécn, de sorte qu'il existe un Talmud palestinien (ou « de Jérusalem » ), qui date du milieu du IV' siècle (360), et un Talmud babylonien, plus important et plus étudié, dont la rédaction, commencée par Rav Ashi et Rabina, se situe aux environs de l'an 500.

Au même domaine talmudique appartient également la riche littérature des Midrashim (« midrash », développement homilétique d'un texte de la Bible) .

La littérature midrashique, dont les racines peuvent être décelées déjà dans certains livres des Hagiographes, est ainsi née bien avant le Talmud, mais elle a connu son épanouissement au haut Moyen Age.

Généra­ lement, son vocabulaire est plus hébraïque et moins entaché d'aramaïsmes que celui du Talmud.

Et c'est de cette littérature que s'ins­ pirera et que se réclamera la poésie liturgique médiévale, poésie éclose peu après la rédac­ tion définitive du Talmud de Babylone, c'est­ à-dire, au VI' siècle.

LES LETTRES HEBRAIQUES AU MOYEN AGE Si dans la littérature talmudique sont cités plus de deux mille savants ou érudits, pour le demi-millénaire qu'elle embrasse, cette littérature se présente néanmoins plutôt comme une œuvre anonyme, c'est-à-dire comme l'œuvre collective des générations qui se sont succédé depuis le premier siècle jus­ qu'à la fin de l'antiquité.

C'est dans l'ouvrage collectif que s'est fondu le travail individuel des auteurs cités comme tels (par exemple : Rabbi Aquiba, R.Méïr, etc.).

Avec la clôture du Talmud, que les écoles de Babylonie allaient étudier et mettre au point, de nou­ veaux genres littéraires apparaissent et le caractère personnel des auteurs commence à se manifester.

La poésie liturgique date du début du Moyen A~c ct le premier nom d'auteur est celui du poète YANNAÏ, dont la vic doit être située nn ,. ,.

siècle.

La découverte, dans la « Gucnizu » de la vieille Synagogue du Vieux­ Cairt•, des milliers de manuscrits, pour la plu­ pu•·t fragmentaires , de l'époque médiévale, a enrichi la littérature hébraïque et son histoire d'une mine inappréciable de trésors , surtout pour cc qui concerne Yannaï et ses succes­ seurs : Yosé BEN-YosÉ (dit l' « Orphelin ») et Eléazar HA-KALJR.

On ne possède pas des pré­ cisions sur la vie de ces auteurs; la biographie n'intéressait guère le s lecteurs qui en réci­ taient les œuvres aux offices du Sabbat et des jours de fête.

Mais ces œuvres poétiques offrent assez d'éléments nécessaires pour l'étude de l'histoire littéraire.

Ces poètes étaient d'abord tous palestiniens; leur source d'inspiration était en principe la littérature midrashiqu e, mais la langue dont ils se ser­ vent pour exprimer leurs sentiments se ratta­ che à la Bible.

Ils cultivent l'hébreu pur, ils font abstraction des emprunts étrangers, ils inventent de nouvelles formes d'expression littéraire : leur œuvre constitue donc une vraie renaissance hébratque.

D 'ailleurs, il est facile de reconnaître dans leurs vers ou prose rythmée Je but d'édification, dans l'esprit na­ tional ou messianique, qu'ils poursuivaient et qu'ils atteignaient assez souvent.

Par suite de · l'expansion de l'Islam, la culture arabe - héritière de l'araméenne et de la syriaque, - aura, à partir du VIII' siècle, les plus considé­ rables influences su•· l'évolution de la poésie hébraïque.

L'époque d'or des lettres hébraïques médié­ vales appartient à l' Espagne maure et aux pays avoisinants, comme la Provence.

Tandis que les lettrés juifs de la France septentrio­ nale (et ceux d'Allemagne) excellaient dans les études d'exégèse biblique et talmudique, pa•·semant leurs commentaires de gloses en vieux français, leurs émules des régions méri­ dionales, ceux de l'autre côté des Pyrénées surtout, cultivaient aussi la philologie et la philosophie, la jurisprudence ct la poésie, le roman ct la mystique de la Cabbale.

Cette époque littéraire arabo-espugnole avait été précédée d'abord, en Palestine , par l'étude critique de la langue hébraïque, par l'œuvre. »

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