LITTERATURE: Pierre Jean de Béranger

Une immense audience (1780-1857). Nul chansonnier n'a été plus populaire pendant la première moitié du XIXe siècle que Pierre Jean de Béranger. Né à Paris, il est élevé parmi le petit peuple de la rue du faubourg Saint-Antoine. A 9 ans, il assiste à la prise de la Bastille. Envoyé peu après en province chez sa tante, à Péronne, il entre en apprentissage chez un imprimeur qui lui enseigne les rudiments de la versification. De retour à Paris à 16 ans, Béranger devient commis dans la banque de son père. Il se sent une vocation de poète, mais ses œuvres n'ont aucun succès. Harcelé par la misère — son père a fait faillite —, il envisage de s'établir dans la colonie d'Egypte lorsque ses vers lui valent la protection de Lucien Bonaparte qui lui abandonne son traitement de membre de l'Institut. Un modeste emploi dans les bureaux de l'Université le met définitivement à l'abri du besoin. Renonçant aux genres graves qu'il a jusqu'alors pratiqués, Béranger se tourne vers la chanson. Des œuvres légères et piquantes lui ouvrent les portes du Caveau moderne en 1813. Ses refrains courent bientôt sur toutes les lèvres.