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L'Oeuvre de George Sand vous paraît-elle belle, saine, recommandable ?

Publié le 18/02/2012

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Parler des romans de George Sand, n'est-ce point remuer des cendres éteintes? A quoi bon?.. Remuons pourtant, puisqu'on nous y invite. Trois tas se présentent à nous, assez différents. L'histoire littéraire les a étiquetés; les moralistes ont ajouté leur mot sur la pancarte. Sur le premier monceau nous lisons : le moi pasionnel; il est brûlant encore, et pourrait être dangereux si un fantôme grisâtre, inexorable, l'Ennui, n'en défendait l'accès. Le second, au moins aussi considérable, porte : le moi humanitaire; il est bien refroidi, seulement si l'on y plonge la sonde, il s'en échappe des gaz hilarants, la sottise qu'il exhale provoque un sourire de pitié. Le troisième, le plus réduit, recouvre quelques tisons auxquels le sage vient encore se réchauffer sans craindre l'incendie; l'écriteau annonce ....

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« de foi du Vicaire savoyard.

A dix-huit ans elle spouse le baron Dudevant. Huit annees d'enfer pour les deux conjoints : lui paresseux, ivrogne, brutal, elle timide, reveuse, exaltee; elle songe au suicide.

Deux enfants sont nes, qui les retiennent quelque temps; en 1831, grace l'avocat Michel de Bourges, on se separe a demi, en 1836 tout a fait.

Et les scandales succedent aux scandales.

C'est la vie de boheme, le deguisement masculin, - habits et noms - les liaisons affichees, le voyage a Venise.

N'insistons pas, puis- qu'elle a rougi 4 d'être descendue si bas, elle qui avait reve de planer si haut »... Il est pourtant indispensable de savoir ces cboses pour juger ses livres, car avant de s'epancher sur le papier, ses romans ont bouillonne dans ses veines, et elle-meme nous a avertis : 4 S'il est vrai que chacun est le fils de ses oeuvres, it est egalement vrai que chacun est le fils de ses pares, de ses ancetres.

Nous apportons en naissant des instincts...

qui nous gouverne- raient Comme une fatalite terrible » sans la volonte, don personnel accords 4 par la justice de Dieu ».

La baronne Dudevant a vecu; George Sand est nee.

Elle a emprunta an nom d'un 4 pays », Jules Sandeau, la premiere syllabe de son nouveau nom; et la voila baptisee a jamais.

Patronee par ce jeune debutant, par Henri de Latouche alias Alexandre Chabaud, echteur de Chenier et time du Figaro, puis par Buloz, fondateur de la Revue des Deux Mondes, elle devient femme de lettres et vit de sa plume.

Sa facilite est extraordinaire et plus encore sa resistance physique :elle ecrit sans interruption de 10 heures du soir k 5 heures du matin; elle est, dit Buloz, 4 d'une ponctualite de notaire ». D'emblee elle conquiert la faveur d'un public affame de cette sorte de pature : un < moi » passionne, un lyrisme debordant.

C'est le goiit 1830. Indiana, Valentine, Lelia, Andre, Jacques, pour ne titer que ces romans de la premiere periode, ont enfievre toute cette generation inquiete.

L'auteur y tree un type d'heroine a la fois dramatique et conventionnel : « la femme, Petre faible charge de representer les passions comprimees ()a supprimees par les lois; l'amour heurtant son front aveugle a tous les obstacles de in civilisation.

» Indiana, jeune creole, Bee au colonel Delmare - le baron Dudevant &aft fils d'un colonel - s'insurge contre la tyrannie du mariage, eeprend de Raymond de Ramiere, s'enfuit de l'Ile Bourbon pour le re- joindre a Paris, le trouve marie, revient dans son lie et s'apprete a mourir avec un ami d'enfance, Sir Ralph, qui lui avoue un amour jusqu'alors silen- cieux.

Delmare est mort; pour la troisieme fois elle tente l'aventure.

Va- lentine reprend le meme sujet : protestation d'une creature exquise, enchainee par le mariage a un homme impie.

Lelia est la femme strange, detraquee, vivant dans le reve et l'extase, unie a Stenio, violent, sensuel, vautre dans l'orgie crapuleuse.

Andre, fils d'un hobereau vulgaire et brutal, aime la fleuriste Genevieve, qui meurt apres son premier-ne, tuee par In rudesse du pare et la niaiserie du Ills.

Jacques le stolcien, trahi par Fer- nande, se cette dans une crevasse de glacier pour epargner a la coupable in honte et le remords de sa faute... Ces peintures imaginaires sont pleines de reminiscences personnelles; G.

Sand a ete un peu toutes ces femmes.

Et toutes nous rappellent tent& la Nouvelle Heloise tent& Delphine .et tent& Corinne.

Pour ces personnages l'amour est la loi universelle et divine.

Il autorise et justifie tout.

Chacune repete a sa maniere : Qu'importe le flacon pourvu qu'on ait l'ivresse?.. D'ordinaire, la femme represente le merite meconnu et la douleur injuste; le mari, le despotisme et Pegolsme.

Individualisme sans frein, revendica- tions de la passion, anathemes contre les lois mondaines, sociales et morales, mélange de sensualisme, de scepticisme, d'anarchie :voila ce que nous offre ce premier tas de cendres.

Ca et la, un lyrisme splendide, une elo- quence enflammee, charme dangereux prete au mal; ma's aussi platitude, incoherence et absurdite.

Et en voila suffisamment pour expliquer l'enthou- siasme d'antan, la severite presente, et notre refus d'ecrire sur la pancarte : beau, sain, recommendable! * * Vers 1838, lessee, sinon assagie, resolue a sortir de son egoisme, G.

Sand reve, avec tout son cceur de femme, bon en &pit de ses egarements, d'une de foi du Vicaire savoyard. A dix-huit ans elle épouse le baron Dudevant.

Huit années d'enfer pour les deux conjoints : lui paresseux, ivrogne, brutal, elle timide, rêveuse, exaltée; elle songe au suicide.

Deux enfants sont nés, qui les retiennent quelque temps; en 1831, grâce à l'avocat Michel de Bourges, on se sépare à demi, en 1836 tout à fait. Et les scandales succèdent aux scandales.

C'est la vie de bohème, le déguisement masculin, — habits et noms — les liaisons affichées, le voyage à Venise.

N'insistons pas, puis­ qu'elle a rougi « d'être descendue si bas, elle qui avait rêvé de planer si haut »...

Il est pourtant indispensable de savoir ces choses pour juger ses livres, car avant de s'épancher sur le papier, ses romans ont bouillonné dans ses veines, et elle-même nous a avertis : « S'il est vrai que chacun est le fils de ses œuvres, il est également vrai que chacun est le fils de ses pères, de ses ancêtres. Nous apportons en naissant des instincts... qui nous gouverne­ raient èomme une fatalité terrible » sans la volonté, don personnel accordé « par la justice de Dieu ».

La baronne Dudevant a vécu; George Sand est née. Elle a emprunté ara nom d'un « pays », Jules Sandeau, la première syllabe de son nouveau nom; et la voilà baptisée à jamais. Patronée par ce jeune débutant, par Henri de Latouche alias Alexandre Chabaud, éditeur de Chénier et âme du Figaro, puis par Buloz, fondateur de la Revue des Deux Mondes, elle devient femme de lettres et vit de sa plume. Sa facilité est extraordinaire et plus encore sa résistance physique : elle écrit sans interruption de 10 heures du soir à 5 heures du matin; elle est, dit Buloz, « d'une ponctualité de notaire ».

D'emblée elle conquiert la faveur d'un public affamé de cette sorte de pâture : un « moi » passionné, un lyrisme débordant. C'est le goût 1830.

Indiana, Valentine, Lélia, André, Jacques, pour ne citer que ces romans de la première période, ont enfiévré toute cette génération inquiète. L'auteur y crée un type d'héroïne à la fois dramatique et conventionnel : « la femme, l'être faible Chargé de représenter les passions comprimées ou supprimées par les lois; l'amour heurtant son front aveugle à tous les obstacles de la civilisation. » Indiana, jeune créole, liée au colonel Delmare — le baron Dudevant était fils d'un colonel — s'insurge contre la tyrannie du mariage, s'éprend de Raymond de Ramière, s'enfuit de l'Ile Bourbon pour le re­ joindre à Paris, le trouve marié, revient dans son île et s'apprête à mourir avec un ami d'enfance, Sir Ralph, qui lui avoue un amour jusqu'alors silen­ cieux. Delmare est mort; pour la troisième fois elle tente l'aventure. Va­ lentine reprend le même sujet : protestation d'une créature exquise, enchaînée par le mariage à un homme impie. Lélia est la femme étrange, détraquée, vivant dans le rêve et l'extase, unie à Stenio, violent, sensuel, vautre dans l'orgie crapuleuse. André, fils d'un hobereau vulgaire et brutal, aime la fleuriste Geneviève, mii meurt après son premier-né, tuée par la rudesse du père et la niaiserie du fils.

Jacques le stoïcien, trahi par Fer­ nande, se jette dans une crevasse de glacier pour épargner à la coupable la honte et le remords de sa faute...

Ces peintures imaginaires sont pleines de réminiscences personnelles; G.

Sand a été un peu toutes ces femmes. Et toutes nous rappellent tantôt la Nouvelle Héloïse, tantôt Delphine et tantôt Corinne.

Pour ces personnages l'amour est la loi universelle et divine. Il autorise et justifie tout.

Chacune répète à sa manière : Qu'importe le flacon pourvu qu'on ait Vivresse?..

D'ordinaire, la femme représente le mérite méconnu et la douleur injuste; le mari, le despotisme et l'égoïsme. Individualisme sans frein, revendica­ tions de la passion, anathèmes contre les lois mondaines, sociales et morales, mélange de sensualisme, de scepticisme, d'anarchie : voilà ce que nous offre ce premier tas de cendres. Cà et là, un lyrisme splendide, une élo­ quence enflammée, charme dangereux prêté au mal; mais aussi platitude, incohérence et absurdité.

Et en voilà suffisamment pour expliquer l'enthou­ siasme d'antan, la sévérité présente, et notre refus (récrire sur la pancarte : beau, sain, recommandable ! , Vers 1838, lassée, sinon assagie, résolue à sortir de son égoïsme, G. Sand rêve, avec tout son cœur de femme, bon en dépit de ses égarements, d'une. »

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