L'oeuvre de Jules Laforgue
Publié le 07/04/2012
Extrait du document


«
parce qu'il est quotidien.
Il se lie avec de jeunes poètes, mais
peu et pour peu de temps.
Il collabore à de petites revues.
Pauvre, il déteste l'ostentation de la misère, la bohème; il est dandy, par pudeur.
L'époque est vide
et bête : Paris saigné, la France
vaincue, la République conservatrice des vieillards à favoris,
où
tâtonne un socialisme tronçonné, tout enfonce Laforgue
dans un pessimisme d'ailleurs indifférent à la marche du
monde.
Il ne lui échappe que quelques soupirs apitoyés sur la
pauvreté (les «quartiers aisés» ne sont pas les siens) et « les
ambulances - Loin de la France».
A sa majorité, il devient, par
chance, lecteur de l'impératrice d'Allemagne.
Il ne 'reviendra à
Paris que cinq ans plus tard, pour une année de fièvre et de
gêne ininterrompues, sollicitant des avances d'un louis ou
deux.
Il meurt, phtisique, à vingt-sept ans, n'ayant été marié que huit mois à une Anglaise qui ne lui survivra que six mois.
Dix personnes suivent son corbillard : des membres peu nombreux de sa famille nombreuse, quatre écrivains fort jeunes, l'aîné étant Paul Bourget, un musicien, Ysaye, un
peintre mais c'est Seurat (il est vrai que la Complainte sur les mots falot-falotte est un modèle d'impressionnisme poétique).
Ni grandes amitiés, ni passions
tumultueuses :Il vint trop
tôt, il est reparti sans scandale.
Ce qÙi caractérise sa vie brève, discrète, tout intérieure, c'est l'absence.
Il a si peu vécu
que
l'adolescence imprègne toute son œuvre: obsession pela
mort, interrogation de la vie (« Pourquoi ? Pourquoi ? ») ;
hantise de
la Femme, l'Unique, majuscules imposées («Oh,
qu'une, d'Elle-même,
un beau soir sût venir») ; recherche
éperdue de
la sincérité («Aller faire les Fous -Dans des
histoires
fraternelles») -le tout dans une tête bourrée à
craquer de philosophie nihiliste, hindoue, germanique,
Schopenhauer,
naturellement, et Nietzsche, et Hegel, avec ce
que l'âge et la formation impliquent d'excès d'allusions
savantes, de culture toute fraîche et encore insuffisamment assimilée.
A peine s'est-il dégagé de ces« pubertés difficiles» dont
la Complainte s'achève sur ce cri :«J'ai du génie, enfin : nulle ne veut m'aimer.» Pauvre jeune homme ! Le 1er janvier 1886,
il est chez lui, à Elseneur.
Car Hamlet n'est pas seulement le
héros «décadent» de sa plus célèbre Moralité légendaire :.
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