L'oeuvre de Montesquieu
Publié le 27/06/2012
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Le mouvement philosophique rencontre en Montesquieu (1689-1755) son premier représentant de génie. Il fit de longues études de droit, passionné pour cette matière, avant de devenir conseiller, puis président du parlement de Bordeaux. Célèbre, dès 1725, par le discours qu'il prononça cette année-là pour la rentrée du parlement, il cherche des succès plus mondains, prend le ton des salons, à Bordeaux, puis à Paris, en même temps qu'il s'initie aux sciences naturelles. Il se révèle au grand public, en 1721, avec les Lettres Persanes, dont l'anonymat est vite percé. A Paris, où le succès de cet ouvrage le conduit souvent, il élargit ses contacts avec le monde, étudie les rouages du gouvernement, pénètre dans les milieux scientifiques et se lie d'amitié avec les plus grands savants comme Maupertuis, Mairan, Réaumur, avec des Philosophes aussi, comme Helvétius ou d'Alembert. Il fait des lectures, et en écoute, au Club de l'Entresol.
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MONTESQUIEU 261
Désormais, à part quelques rapides séjours à Paris, il va s'enfermer dans son château de la Brède, près de
Bordeaux, enrichissant sans cesse sa magnifique biblio
thèque juridique.
En 1734, il publie ses Considérations; en 1748, l'Esprit des lois, un des monuments de la lit térature universelle.
Il meurt en 1755 respecté et admiré
de tous; mais il reste vivant par sa dernière œuvre dont
l'influence est toujours considérable sur la destinée
des nations.
Son esprit a été ainsi formé
par trois disciplines dont
les caractères s'unissent, parfois assez bizarrement, dans
ses œuvres.
D'une
part, et avant tout, une immense
érudition juridique, dans le domaine surtout du droit
politique; il doit à sa culture dans cette discipline, outre
la matière de son œuvre la plus importante, la notion
de la primauté des questions de droit et de politique
dans l'évolution des sociétés humaines.
En second
lieu, une culture mondaine, qui lui fait chercher l'esprit,
les grâces, le piquant
du style, l'écarte de toute rigueur
dans la composition, de toute majesté continue dans
l'expression, le rend constamment soucieux de plaire
et lui fait toujours redouter de paraître ennuyeux ou
monotone.
Enfin, une culture scientifique qui le pénètre
de l'idée de loi, de
rapport constant entre une cause et un effet, qui lui donne aussi le goût du fait.
Les œuvres que nous avons nommées ne sont qu'une
partie de son abondante production; ses œuvres mineures
donnent même une plus juste impression de la variété
de sa curiosité que ses œuvres maîtresses.
Il a laissé
de nombreux essais scientifiques
portant sur la psycho
logie, l'anatomie, la botanique, la physique, la miné
ralogie.
Dans le domaine de l'esthétique,
il compose
un article
Sur le Goût dans l'Art destiné à l' Ency
clopédie; dans le domaine sentimental, il écrit Le Temple de Gnide (1725), que d'Alembert, dans son Éloge, appelle « poème en prose » : l'auteur, dans le suave
décor d'une antiquité de rêve, y dépeint des amours
gracieuses, pures transpositions idylliques des galante
ries de la Régence.
Dans le domaine de la morale,
il
a ébauché un Traité général des devoirs de l'homme.
Dans le domaine, enfin, de l'histoire politique et du droit politique, il a laissé de nombreux essais comme La politique de Rome dans la religion, La Monarchie
universelle en Europe, et de nombreuses ébauches, sous.
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