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L'oeuvre de Pessõa

Publié le 23/04/2012

Extrait du document

 

POÉSIES

 

ANTINOÜS, POÈME EN ANGLAIS (1918)

TRENTE‑CINQ SONNETS (1918)

POÈMES ANGLAIS (1922)

MER PORTUGAISE, DOUZE POÈMES (1936)

POÈMES OCCULTISTES (1953)

ESPACE CONSTELLÉ, ALBUM DE POÉSIES DISPERSÉES (1954)

ODE MARITIME (1955)

BUREAU DE TABAC ET AUTRES POÈMES (1955)

LE GARDIEN DE TROUPEAUX (1960)

ODE TRIOMPHALE ET AUTRES POÈMES D'ALVARO DE CAMPOS (1961)

 

ESSAIS

 

L'INTERRÈGNE, DÉFENSE ET JUSTIFICATION DE LA DICTATURE MILITAIRE AU PORTUGAL (1928)

LA NOUVELLE POÉSIE PORTUGAISE (1941)

PAGES DE DOCTRINE ESTHÉTIQUE (1946)

APPRÉCIATIONS LITTÉRAIRES

SILHOUETTES ET ESQUISSES CRITIQUES (1950)

ANALYSE DE LA VIE MENTALE PORTUGAISE. ESSAIS CRITIQUES (1951)

ÉLOGE DE L'INDISCIPLINE

PAGES LIBRES (AVEC DES POÈMES INSOUMIS) (1953)

LA FRANC‑MAÇONNERIE VUE PAR FERNANDO PESSOA (1954)

EXORDE EN FAVEUR DE LA PHILANTHROPIE ET DE L'ÉDUCATION PHYSIQUE (1956)

CHRONIQUES INTEMPORELLES (1955)

ESSAIS POLITIQUES. IDÉES SUR LA RÉFORME DE LA POLITIQUE PORTUGAISE (1958)

 

CORRESPONDANCE

 

LETTRES A JEAN GASPAR SIMOÊS (1957)

 

ŒUVRES COMPLÈTES (1945‑1956)

I et II. POÉSIES

III. POÈMES D'ALBERTO CAEIRO

IV. ODES DE RICARDO REIS

V. MESSAGE

VI. POÈMES DRAMATIQUES

VII et VIII. POÉSIES INÉDITES

 

« delaire avait rêvé a été par lui réalisée avec un mélange de tourment et de bonheur qm ne peut être appréhendé que par la génération qui l'a suivi, contemporaine de la fission de l'atome.

Il est dans son œuvre une province marginale : les poèmes qu'il a écrits directement en anglais, comme Antinoüs et Epithalamium, où il affiche en termes audacieux, lui si pudique, son horreur des choses de la chair.

Ces chants intemporels, archaïques dans la forme et néo-plato­ niciens dans l'esprit, ne sont guère qu'une curiosité au regard de l'œuvre composée en portu­ gais, langue dont il avait retrouvé le génie après un sourd et laborieux travail de réenracinement.

Un jour de rgr4, il connut en lui une tornade intérieure qui constituait un véritable phé­ nomène de possession : debout devant un meuble haut, il écrivit d'un trait plus de trente poèmes qui lui furent dictés par le souffle d'un autre; l'expérience démiurgique se poursuivit, et c'est ainsi que naquit, avec des satellites mineurs, la trinité des avatars qu'il appela ses « hétéronymes ».

Chacun d'eux est une projection de lui-même, mais différenciée, avec un physique, un état civil, un comportement et un style qui lui sont propres : le triomphe, diront certains, de la super­ cherie, mais, en toute objectivité, un faisceau de lumière qui éclaire les abîmes du moi avec ses velléités, ses méandres, ses ambitions et ses remords : tout l'inavoué de la conscience.

Alberto Caeiro, l'astre originel de cette nébuleuse, est un être souriant, tout de contem­ plation et de sérénité.

Primitif ensemble que roué, il fait retraite à la campagne; d'où le titre parodique du recueil qu'il a signé : le Gardeur de troupeaux.

Il s'y montre attentif aux choses, plein d'une ingénuité existentielle qui le fait voir, admirer et célébrer le créé dans une attitude d'accep­ tation dont le caractère élémentaire oscille aux frontières du cynisme et de la candeur : Je me sens né à chaque instant A l'éternelle nouveauté du monde ...

L'effarante réalité des choses Est ma découverte de chaque Jour ...

Ce naturaliste contemplatif, mi-grec mi-bédouin, aura pour disciple un homme strict, Ricardo Reis, qui procède d'Horace et des Stoïques; dans ses Odes et ses Épigrammes, il dresse aux déités fatidiques un sanctuaire ciselé, dans un Olympe auquel il s'efforce de croire, car le scepticisme et le détachement le retiennent de s'abandonner.

Esthète de la nudité, hédoniste de la force d'âme, il est, dans ses poèmes de forme très resserrée, l'apôtre de la perfection formelle et de la « tour d'ivoire », à mi-chemin de l'innocence et de la non-pensée : A moi-même extérieur, Je me livre, fils Ignoré du Chaos et de la Nuit, A mes fêtes intérieures.

Confessant sa dette envers Alberto Caeiro, mais très différent de lui, voici enfin Alvaro de Campos, personnage cyclothymique, qui passe des outrances verbales au dégradé de la saüdade.

Ingénieur qui a fait ses études en Écosse, il célèbre la machine et la vitesse; dans la grande « Ode Maritime », il fait revivre l'aventure tragico-maritime de la nation portugaise.

Ses excès de plume et sa faconde méridionale cachent une sensibilité extrême, son scientisme apparent aboutit à l'aveu d'un grand besoin de solidarité et d'amour : Je me suis multiplié pour m'éprouver, Pour m'éprouver moi-même il m'a fallu tout éprouver.

Voici qu'enfin la fraternité n'est plus une idée révolutionnaire.

359. »

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