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L'OEUVRE DE SAINT-SIMON

Publié le 31/05/2012

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saint simon
Saint-Simon pensa de bonne heure à être l'historien de son
temps : il rarmée, à la cour, il a ramassé curieusement la plus
ample information. Il a tâché de veir, on de se faire instruire par
ceux qui avaient vu. Il interrogeait sans cesse, àprement, avec une
insistance de juge d'instruction, femmes, ministres, généraux,
courtisans, diplomates, médecins, et même valets de chambre:
de chacun il tirait une bribe du présent ou du passé. Il ne les
làchait que vidés. Il a donc eu d'abondants matériaux. Mais il n'en ....
saint simon

« roi, au " roi des gentilshommes n, qui enveloppait une sourde aver;;ion pour le roi des commis.

Mousquetaire gris à dix-sept ans, mestre~de-camp de cavalerie, il est démissionnaire en 1702, de dépit de n'avoir pas passé brigadier : le roi, qui à cette date avait plus que jamais besoin d'ofliciers, ct qui n'aimait pas les esprits si prompts à fixei' leur droit, ne lui pardonna jamais d'avoir quitté J'armée.

C'est une des caractéristiques de l'organisation sociale de cc temps, y:uc cet homme mal vu dn roi, et qui n'aimait pas le roi, ait vécu plus de quinze ans près du roi, sans songer à quitter, sans qu'on songeùt à le renvoyer, parce que, étant duc ct pair, sa place était là.

1\Ic'mc après sa lettre anonyme à Louis XIV, si élo­ C]Uentc ct si dure, soupçonné ct, dans l'esprit du roi, convainen de l'avoir écrite, il resta à la cour.

Il fut de la cabale du duc de Bourgogne, ct put fonder de hautes espérances de fortune sur le prochain règne : la mort du prince le lit désespérer du bonheur public et du sien.

Mais le duc d'Orléans l'aimait et l'estimait , Saint-Simon fut appelé au conseil de Bégence; son rôle n'y fut important que dans les circonstances où ses rancunes servaient les idées ou les intérêts du gouvernement, dans la substitution des conseils aux ministres, dans la déchéance des princes légitimés.

Le grand actr de la vie publique de Saint-Simon fut son ambas­ sade de 1722 : mission tout honorifique qui consistait à demander au roi d'Espagne la main de l'infante pour Louis XV.

Après la mort du Hé gent, Saint-Simon se retire : il vit jusqu'en 1 'iii5, dans son hôtel de la rue Saint-Dominique et dans sou chùtcau de la Ferté­ Vidame, écrivant avec unr.

activité fiévreuse.

Ce qu'il écrivait, c'était le détail de ses idées ct de ses affec­ tion.s: un parallèle des trois premiers rois Bourbons, où Louis XIII était le grand homme des trois, toute sorte de mémoires sur les duchés-pairies, sur leurs origines et leurs privilèges, toute sorte de mémoires historiques et politiques.

Ayant eu entre les mains, vers i 730, le journal de Dangeau, il revit jour par jour la vie du grand roi et de la cour; tous ses souvenirs, ses froissements, ses haines d'autrei'ois, remontèrent à sa mémoire, échauffèrent son imagination; la sécheresse, la courtisanerie de Dangeau le dégo(I­ tèrent; et il se mit à J'annoter, mettant sous chaque fait, sous chaque nom, tout cc que sa leelure avait remué en lui d'anciennes impressions.

Quand il eut annoté Dangeau, il se sentit seulement en haleine; il éprouva le besoin de rédiger, lui aussi, ses j\'Jémoires; il reprit les notes que, depuis Utge de dix-huit ans, il avait entas­ sées, et, gardant toujours une copie de Dangeau devant les yeux, pour lui donner le fil de l'exacte chronologie, il composa 1 cette 1.

A parlir de 1740.. »

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