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L'OEUVRE OUVERTE

Publié le 28/03/2015

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monde moderne, la Terre n'est plus qu'une planète errante et il n'existe plus un livre unique dont on peut tirer la vérité. Les repères s'estompent et l'oeuvre d'art est ouverte, partiel­lement à faire comme la vie de l'homme et comme l'histoire de l'humanité.

 

La synthèse d'Umberto Eco est particulièrement sug­gestive et nous nous permettons d'y renvoyer notre lecteur. L'Œuvre ouverte s'appuie en effet sur de nombreux exemples empruntés à tous les arts et ses analyses permet­tent de mieux se situer par rapport à l'art moderne. Elle pose aussi un problème fondamental : quand on met en oeuvre, d'une façon consciente et appuyée, le principe de l'ouver­ture au second degré, jusqu'à quel point est-il encore pos­sible de parler d'oeuvre?

« §::1 .

L 'œuvre ouverte/ 129 ce type, l'interprète dispose d'une certaine marge de manœuvre, et, bien que le texte soit scrupuleusement res­ pecté, on n'écoutera jamais exactement la même suite de Bach, on assistera à autant de Phèdre qu'il y aura d'actrices et de metteurs en scène.

En tenant compte de cette marge laissée à l'interprète ou au lecteur, Umberto Eco parle d'une ouverture au premier degré.

Mais, à côté de ces œuvres dont la structure est figée, appa­ raissent aujourd'hui des œuvres pour lesquelles le principe d'ouverture est voulu par l'auteur.

Ainsi, en musique, des compositeurs comme Stockhausen, Berio, Pousseur, Bou­ lez, offrent à l'interprète des œuvres dont on pourrait dire qu'elles sont «inachevées», leur achèvement étant laissé à la libre disposition de 1 'interprète.

Ici l 'œuvre se présente comme un éventail de structures musicales que l'interprète pourra jouer dans l'ordre qui lui convient.

Là, l'ordre des notes est imposé comme dans une partition traditionnelle, mais leur durée est laissée au bon vouloir de l'interprète.

Pierre Boulez compose une Troisième suite pour piano constituée de « sections » qui peuvent se combiner au gré de celui qui interprète l'œuvre.

Umberto Eco prend aussi des exemples dans d'autres arts.

Tel écrivain fournit les éléments agençables à partir des­ quels le lecteur élaborera son histoire.

Grâce à un système optique, tel peintre va permettre à l'amateur de «peinture» de participer à la création d'un «tableau».

Dans tous ces cas, l'ouverture est voulÙe par l'auteur, explicite, et le maté­ riau de départ volontairement« incomplet».

Eco parle alors d'une ouverture au second degré.

Umberto Eco n'oppose pas un passé caractérisé par 1' « œuvre fermée» et le monde contemporain privilégiant l'«œuvre ouverte».

Il montre bien cependant que l'ouver­ ture, dans le passé, restait une ouverture au premier degré avec une marge d'interprétation limitée par des codes assez stricts.

Ainsi, la Bible, au Moyen Age, était une œuvre «ouverte» dans la mesure où l'on considérait qu'elle était susceptible de quatre types d'interprétation: l'interprétation littérale (il. »

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