Devoir de Philosophie

Lorenzaccio, une oeuvre aux nombreuses interprétations.

Publié le 20/02/2014

Extrait du document

Lorenzaccio, une oeuvre aux nombreuses interprétations La pièce de Musset, destinée par son auteur à n’être pas jouée, n’a pas été représentée de son vivant. Son frère Paul de Musset tenta de la faire jouer après sa mort. Il essuya un refus de la part de la Comédie Française et du théâtre de l’Odéon qui reprochait à Lorenzaccio : - un coût trop élevé avec trop de personnages, de décors (reproche qui peut s’appliquer à presque tous les drames romantiques de par leur gigantisme et la disparition de la règle des 3 unités). * une intrigue trop longue et trop lente (risque de lasser ou de perdre le spectateur) * une dimension trop subversive, sur le plan de la morale et de la religion (sexualité, débauche, apologie du vice, satire du monde clérical…) mais aussi de la politique (figures du pouvoir négatives, héros tyrannicide donnant un exemple presque légitime et dangereux –l’attentat de Damiens, tentative de régicide au XVIIIème siècle, est encore dans les esprits, de même que l’assassinat d’Henri IV par Ravaillac-, esprit de révolte et nihilisme (le meurtre n’a plus pour finalité le changement, il devient un moyen d’affirmer son existence)…. La première représentation aura lieu 60 ans après le décès de Musset. Depuis, elle a connu des interprétations très diverses. I Lorenzaccio, la tragédie d'un individu a) Pièce vue parfois comme la tragédie d'un homme seul, sans mise en avant de la dimension politique. Cf. la première représentation avec Sarah Bernhardt qui jouait Lorenzo : texte coupé et remanié avec une unité de lieu par acte, intrigue florentine au 2nd plan, disparition de l’anticléricalisme et de l’éloge de la courtisane (AI S1) et fin de la pièce à la mort du duc : en centrant l'intérêt sur le personnage mélancolique, la représentation efface la satire politique et religieuse, la dimension transgressive, et se rend plus acceptable pour la censure et la morale. Le choix d’une femme pour interpréter le personnage (tradition qui va durer plus de 50 ans) renvoie aussi à l’ambigüité sexuelle de Lorenzaccio et la rend plus acceptable. Lorenzo est présenté comme débauché seulement en apparence, mais pur et désespéré en profondeur. La dimension tragique se retrouvera en 2008 dans la mise en scène de Stéphane Gildas (Cf. plus bas). b) un héros existentialiste Rappel : Selon Sartre, l’homme n’a pas d’essence ou de nature qui le détermine ou qui le fait agir. L’homme est donc défini par ses actes. Son essence n’est que la somme de ses actes (c’est-à-dire que c’est son existence qui déterminera ce qu’il aura été). Ainsi, pour Sartre, nous n’avons pas de place prédéfinie; nous avons toujours le choix d’agir (ou de ne pas agir) dans la situation dans laquelle nous nous trouvons. Nous sommes donc responsables non seulement de ce que nous sommes mais aussi de la situation que nous vivons. Cette responsabilité angoissante conduit l’homme à endosser une fonction, à jouer un rôle. Cela lui permet d’échapper à sa liberté. On agit alors selon les « codes « ou les exigences de cette fonction, de ce rôle qu’on s’est donné et qui sont comme imposés de l’extérieur. Sartre nomme cela la mauvaise foi. Dans Huis Clos, les trois personnages sont coupables de cette mauvaise foi. Cependant les autres ne nous jugent que sur nos actes, qu’ils nous attribuent, et nous vivons sous leur regard. Nous sommes toujours objet du regard de l’autre. Et ce regard nous enferme dans une essence. (Ainsi Inès à Garcin : « tu es un lâche «). Inversement, la honte est le sentiment par lequel l’homme reconnaît qu’il est tel que les autres le perçoivent, c’est-à-dire non pas ce qu’il croit ou désire être, mais bien ce que ses actes montrent. Avec l’existentialisme, l’action est au cœur de la liberté humaine. Lorenzo éprouve cette l...

« première représentation avec Sarah Bernhardt qui jouait Lorenzo : texte coupé et remanié avec une unité de lieu par acte, intrigue florentine au 2nd plan, disparition de l'anticléricalisme et de l'éloge de la courtisane (AI S1) et fin de la pièce à la mort du duc : en centrant l'intérêt sur le personnage mélancolique, la représentation efface la satire politique et religieuse, la dimension transgressive, et se rend plus acceptable pour la censure et la morale.

Le choix d'une femme pour interpréter le personnage (tradition qui va durer plus de 50 ans) renvoie aussi à l'ambigüité sexuelle de Lorenzaccio et la rend plus acceptable.

Lorenzo est présenté comme débauché seulement en apparence, mais pur et désespéré en profondeur.

La dimension tragique se retrouvera en 2008 dans la mise en scène de Stéphane Gildas (Cf.

plus bas). b) un héros existentialiste Rappel : Selon Sartre, l'homme n'a pas d'essence ou de nature qui le détermine ou qui le fait agir.

L'homme est donc défini par ses actes.

Son essence n'est que la somme de ses actes (c'est-à-dire que c'est son existence qui déterminera ce qu'il aura été).

Ainsi, pour Sartre, nous n'avons pas de place prédéfinie; nous avons toujours le choix d'agir (ou de ne pas agir) dans la situation dans laquelle nous nous trouvons.

Nous sommes donc responsables non seulement de ce que nous sommes mais aussi de la situation que nous vivons.

Cette responsabilité angoissante conduit l'homme à endosser une fonction, à jouer un rôle.

Cela lui permet d'échapper à sa liberté.

On agit alors selon les « codes » ou les exigences de cette fonction, de ce rôle qu'on s'est donné et qui sont comme imposés de l'extérieur.

Sartre nomme cela la mauvaise foi.

Dans Huis Clos, les trois personnages sont coupables de cette mauvaise foi. Cependant les autres ne nous jugent que sur nos actes, qu'ils nous attribuent, et nous vivons sous leur regard. Nous sommes toujours objet du regard de l'autre.

Et ce regard nous enferme dans une essence.

(Ainsi Inès à Garcin : « tu es un lâche »).

Inversement, la honte est le sentiment par lequel l'homme reconnaît qu'il est tel que les autres le perçoivent, c'est-à-dire non pas ce qu'il croit ou désire être, mais bien ce que ses actes montrent. Avec l'existentialisme, l'action est au coeur de la liberté humaine.

Lorenzo éprouve cette. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles