Lorenzaccio, une oeuvre aux nombreuses interprétations.
Publié le 20/02/2014
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première représentation avec Sarah Bernhardt qui jouait Lorenzo : texte coupé et remanié avec une unité de
lieu par acte, intrigue florentine au 2nd plan, disparition de l'anticléricalisme et de l'éloge de la courtisane (AI
S1) et fin de la pièce à la mort du duc : en centrant l'intérêt sur le personnage mélancolique, la représentation
efface la satire politique et religieuse, la dimension transgressive, et se rend plus acceptable pour la censure et
la morale.
Le choix d'une femme pour interpréter le personnage (tradition qui va durer plus de 50 ans) renvoie
aussi à l'ambigüité sexuelle de Lorenzaccio et la rend plus acceptable.
Lorenzo est présenté comme débauché
seulement en apparence, mais pur et désespéré en profondeur.
La dimension tragique se retrouvera en 2008
dans la mise en scène de Stéphane Gildas (Cf.
plus bas).
b) un héros existentialiste
Rappel : Selon Sartre, l'homme n'a pas d'essence ou de nature qui le détermine ou qui le fait agir.
L'homme est
donc défini par ses actes.
Son essence n'est que la somme de ses actes (c'est-à-dire que c'est son existence
qui déterminera ce qu'il aura été).
Ainsi, pour Sartre, nous n'avons pas de place prédéfinie; nous avons
toujours le choix d'agir (ou de ne pas agir) dans la situation dans laquelle nous nous trouvons.
Nous sommes
donc responsables non seulement de ce que nous sommes mais aussi de la situation que nous vivons.
Cette
responsabilité angoissante conduit l'homme à endosser une fonction, à jouer un rôle.
Cela lui permet
d'échapper à sa liberté.
On agit alors selon les « codes » ou les exigences de cette fonction, de ce rôle qu'on
s'est donné et qui sont comme imposés de l'extérieur.
Sartre nomme cela la mauvaise foi.
Dans Huis Clos, les
trois personnages sont coupables de cette mauvaise foi.
Cependant les autres ne nous jugent que sur nos actes, qu'ils nous attribuent, et nous vivons sous leur regard.
Nous sommes toujours objet du regard de l'autre.
Et ce regard nous enferme dans une essence.
(Ainsi Inès à
Garcin : « tu es un lâche »).
Inversement, la honte est le sentiment par lequel l'homme reconnaît qu'il est tel que
les autres le perçoivent, c'est-à-dire non pas ce qu'il croit ou désire être, mais bien ce que ses actes montrent.
Avec l'existentialisme, l'action est au coeur de la liberté humaine.
Lorenzo éprouve cette.
»
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