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LOUIS ARAGON ET SON TEMPS

Publié le 23/09/2013

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LOUIS ARAGON ET SON TEMPS INTRODUCTION Louis Aragon (1897-1982) est aujourd'hui reconnu comme l'un des plus grands écrivains français du 20ème siècle, plus qu'un auteur, cet intellectuel a mis pendant plus de cinquante ans sa plume au service du communisme. Pourtant, sa vie, son oeuvre, son engagement, sont marqués d'étapes et de ruptures : dada, surréalisme, anarchisme, attirance hésitante pour le communisme... c'est finalement ce nouveau parti qu'il défend jusqu'à sa mort, notamment poussé par le soutien de Maurice Thorez. C'est pourquoi ses écrits engagés doivent toujours être étudiés en relation avec leur date. Il le dit lui même : « A chaque instant je me trahis, je me démens, je me contredis. «. La fidélité de son engagement communiste, qui le poussa à défendre et à couvrir l'inexcusable du stalinisme, est un acte assez rare dans le milieu intellectuel (beaucoup ont quitté le Parti à la découverte des vérités staliniennes) qu'il justifie par son « sens des responsabilités «. On peut se demander quels ont été les étapes et les sujets de son engagement, comment est-il perçu dans les milieux intellectuel et politique et pourquoi y est-il resté fidèle. L'adhésion fidèle d'Aragon au communisme ne semble pas avoir été ébranlée par les découvertes des vérités des crimes staliniens. Au contraire, cela a marqué une autre facette de son ?uvre, un nouveau défit pour son engagement : dire la vérité sans vraiment la dire, ce qui, finalement donne de la profondeur à ses derniers écrits qui « murmurent « implicitement ces secrets inavouables. Il l'exprime explicitement : «  J'appartiens à une catégorie d'hommes (...) qui ont toute leur vie cru désespérément à certaines choses, qui ont toujours cru plus qu'il n'ont craint. « Cependant, à sa mort, son engagement sans faille pour le communisme stalinien lui fut lourdement reproché, tous les autres versants de son ?uvre et de son engagement alors passés sous silence. Ce n'est que petit à petit que sa période surréaliste et les autres côtés de son engagement, notamment pendant la Résistance ou lorsqu'il condamne l'invasion soviétique en Tchécoslovaquie, ne sont redécouverts et qu'il est alors reconnu et salué à la mesure de son talent. Remarque : On peut distinguer trois parties dans l'oeuvre d'Aragon, sa période surréaliste, ses écrits engagés, dont l'intérêt littéraire et artistique est contesté, et une partie plus personnelle, de repli sur soi, où il exprime ses doutes et chante sa passion pour Elsa, c'est celle qui est unanimement reconnue comme l'expression d'un talent littéraire exceptionnel. Parmi ses très nombreuses ?uvres, on peut citer :

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« I- DE L'ANARCHISME AU COMMUNISME : UN JEUNE REVOLUTIONNAIRE 1) La 1ère Guerre mondiale : médecin auxiliaire puis dadaïste Contrairement à d'autres intellectuels de son temps, Aragon a participé à la guerre sans y mourir, ce qui lui permet d'avoir un témoignage de première main, sans passer par l'intermédiaire d'un père ou d'un frère disparu. Décoré de la Croix de Guerre pour son courage en tant que médecin auxiliaire sur le Front, ce qui est rare pour un intellectuel. 1917 : Rencontre avec le poète André Breton qui oriente sa révolte 1920 : Participe au mouvement Dada ; mouvement littéraire et artistique subversif, qui répond à la révolte qui agite Breton et Aragon et à la question « Comment exister après le massacre de la Guerre ? ».

Les scandales dada sont d'abord politiques, les Bulletins Dada s'en prennent surtout à l'esprit chauvin de l'époque, à cet esprit marqué par un patriotisme belliqueux, à la Chambre très marquée à droite, et à l'ordre établi, c'est-à-dire à l'ordre bourgeois. 2) Le surréalisme Aragon définit le surréalisme avec lyrisme : « Une nouvelle entreprise de songes », « une libération de l'esprit, une production d'images sans précédent ».

Le surréalisme veut explorer des domaines inconnus, exalte le désir, le merveilleux, la révolte. C'est la question d'un engagement collectif à un parti qui sépare les surréalistes de Dada. Aragon et Breton veulent s'inscrire dès 1921 au PC.

C'est alors un acte de contestation de l'ordre établi : devenir communiste, c'est se déclasser de l'ordre bourgeois (alors qu'il était issu d'un milieu qui y était pleinement intégré : son père, le préfet Andrieux l'a élevé même s'il ne l'a pas reconnu officiellement).

Mais ils hésitent et renoncent, notamment exaspérés par les conventions, en place même au PC. En effet, à cette époque, Aragon est plus anarchiste que communiste.

Il parle d'ailleurs en 1924 de « Moscou la gâteuse », ce qui est interprété par certains comme de l'anticommunisme. Selon les mots d'Aragon, le surréalisme, et déjà le dadaïsme ont pour but d'aboutir à une nouvelle déclaration des droits de l'homme, qui serait conforme à un autre ordre que l'ordre bourgeois. 3) 1927-1932 : de l'adhésion au PC à la rupture avec les surréalistes 1925 : Guerre coloniale au Maroc qui rapproche Aragon des communistes qui sont les seuls à la combattre. 1927 : Adhésion au PC 1930 : Son départ pour Moscou marque un bouleversement.

C'est le début d'une nouvelle orientation pro- soviétique, les surréalistes lui reprochent cette nouvelle orientation et les positions qu'il prend en leur nom. Après réconciliation, rupture en 1932 avec les surréalistes.

Cette rupture est plus poétique que politique : notamment désaccord avec Breton sur la fonction de l'écriture et de l'activité littéraire.

Pour Aragon, la lutte pour la liberté artistique se superpose à celle politique. On perçoit dès lors la position intellectuelle d'Aragon : art et politique ne sont pas deux voies parallèles, elles se confondent, l'art étant au service de l'engagement.. »

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