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L'UNITÉ DE TEMPS et DE LIEU du "Barbier de Séville" de Beaumarchais (commentaire)

Publié le 28/01/2011

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Une troisième porte est nécessaire, menant à la chambre de Rosine. C'est cette porte qu'elle emprunte à la fin de II, 4, d'où elle « accourt« en II, 10, qu'elle réemprunte à la fin de II, 12 à la suite des invitations pressantes de Bartholo qui craint pour elle à l'entrée du Comte déguisé en soldat ivre (« Rentrez chez vous signora «), d'où elle reparaît à nouveau « en accourant « (II, 14).

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« où, de la même manière, entrent successivement le Comte (scène 2), Figaro (scène 5), Bazile (scène 11), par où(vraisemblablement, à moins qu'il ne s'agisse de la porte du cabinet de clavecin) passent et repassent à un rythmeendiablé Figaro et Bartholo de la fin de la scène 5 à la scène 10, et par laquelle sortiront Bazile à la fui de la scène11, Figaro et le Comte à la fin de la scène 13.

Au dernier acte enfin, c'est la porte franchie par Bartholo et Bazile àla fin de la scène 1, que réemprunte logiquement Bartholo revenant sur ses pas (scène 3), qu'il franchit à nouveau àla fm de la scène quand il part chercher main-forte, et que repasseront enfin Bazile et le notaire (scène 7) puisBartholo et les forces de l'ordre à la dernière scène.La deuxième porte, mentionnée dès la scène 2 de l'acte II, est la porte menant au «cabinet du clavecin» : c'estcelle par où Figaro quitte la scène (scène 2); derrière laquelle (ou pas loin de laquelle) il restera caché jusqu'en II,8; par laquelle il reparaîtra « de temps en temps» durant II, 8 pour «écouter» la conversation de Bartholo et deBazile, avant de la repasser à la fin de la scène 10 de ce même acte pour emprunter un « petit escalier » (Rosine,fin de II, 10) qui permet de sortir de la maison (dispositif déjà suggéré par la dernière réplique de Rosine à la fin de lascène 2 de ce même second acte).

Ce cabinet de clavecin sera occupé un court instant à l'acte Ill (fin de la scène3, début de la scène 4) par le Comte, d'ailleurs à la demande de Bartholo, qui avait prié le Comte d'y passer pourjouer du clavecin, pendant qu'il sortait lui-même chercher Rosine enfermée dans sa chambre pour l'inviter à venirprendre une leçon de musique.Une troisième porte est nécessaire, menant à la chambre de Rosine.

C'est cette porte qu'elle emprunte à la fin de II,4, d'où elle « accourt» en II, 10, qu'elle réemprunte à la fin de II, 12 à la suite des invitations pressantes deBartholo qui craint pour elle à l'entrée du Comte déguisé en soldat ivre (« Rentrez chez vous signora »), d'où ellereparaît à nouveau « en accourant » (II, 14).

C'est cette porte, enfin explicitement nommée par une didascalie del'auteur, « la porte de Rosine » (III, 2), que Bartholo entrouvre et par laquelle il observe Rosine : « Elle est assiseauprès de sa fenêtre, le dos tourné à la porte, occupée à relire une lettre de son cousin l'officier».

À peine le comteest-il entré à la demande du docteur dans le cabinet de clavecin (fin de III, 3), que Bartholo, parti chercher Rosine(fin de III, 2), reparaît avec la jeune fille (III, 4), naturellement par la porte de sa chambre, que Rosine repassera àla fin de l'acte (fin de III, 12).

Au dernier acte, une nouvelle didascalie de l'auteur (début de la scène 2: «Rosinesortant de sa chambre ») ne laisse aucun doute sur ce dispositif.

C'est cette porte vraisemblablement qu'elleréempruntera à la fin de la scène 4, lorsque, surprise par l'arrivée du Comte et de Figaro, « elle se sauve » avant dereparaître pour le dénouement (scène 6).On voit combien ce décor, apparemment simple, est en fait d'une grande richesse par les possibilités dramaturgiguesqu'il recèle et que Beaumarchais exploite avec une réelle maîtrise.

On en mesure les extensions au-delà de ce quiest visible et on suit les actions qui les investissent : l'antichambre, que franchissent les personnages avant d'entrerdans la première pièce de l'appartement de Rosine qui constitue le décor ; le cabinet de clavecin, qui conduit à un «petit escalier » permettant de sortir discrètement de la maison ; la chambre de Rosine enfin.

Ces coulisses vivent :on (Figaro, le Comte) s'y cache (le cabinet de clavecin); on (seulement Rosine bien évidemment) s'y retire (lachambre) pour pleurer, rêver et relire le billet de Lindor ; on (Bartholo) y [dans l'antichambre] fait du bruit (Rosineentend venir son tuteur en II, 2); on (Figaro) y [« dans l'escalier», III, 10] casse de la vaisselle (cet « escalier »est-il le « petit escalier » déjà nommé ou un autre, au-delà de l'antichambre, vers l'appartement de Bartholo?).

C'estdéjà la virtuosité du Mariage.Les autres composantes dramaturgiques de la pièce tiennent à une utilisation renouvelée de certains procédésanciens de composition ou à l'expérimentation de nouveaux.

Beaumarchais utilise sans complexe le monologue dont ilfait un emploi généreux et précis, donne à l'aparté, rarement employé, une fonction particulière, multiplie lespéripéties, invente les actions simultanées.

L'écriture, enfin, donne à ces techniques un ton tout à fait nouveau,aussi neuf que le comique qui se dégage de la pièce.. »

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