L'utopie de l'abbaye de Thélème

L’utopie de l’abbaye de Thélème

L’abbaye de Thélème constitue une utopie de Rabelais, humaniste. En 1516 Thomas More baptise sa cité idéale « Utopia «. Platon, dans La République invente déjà une société parfaite sans injustice : la Callipolis. Rabelais renouvèle l’exercice dans Gargantua avec l’abbaye de Thélème, bâtie à l’intention de Frère Jean ( En grec : volonté libre ).  Cette abbaye n'a pas de mur extérieur, ni d'horloge, elle accueille les jeunes gens des deux sexes, qui apprennent les différents arts, les langues, et reçoivent une éducation fidèle aux valeurs de l'humanisme : l'honneur, la tolérance, la courtoisie.  Rabelais la décrit comme un splendide château de la Renaissance « en figure hexagone, haute de six étages «, « cent fois plus magnifique que n'est Bonnivet, ni Chambord, ni Chantilly. « De nombreux éléments nous montre que c’est un espace de liberté : les matériaux précieux, peintures, tapisseries, jardins, vergers, pleins d’arbres fruitiers « lices, hippodrome, théâtre et natatoires avecques les bains mirifiques... «  dont le symbole est frère Jean, moine énergétique, indépendant .  La règle morale de l’abbaye  «  Fay ce que vouldras « -liberté d’esprit/esprit critique- s’oppose à la rigidité des méthodes éducatives des mauvais professeurs, la guerre picrocholine. D’accès restreint, une inscription interdit l’entrée aux « hypocrites, bigots, cagots « gens de justice et usurier, Rabelais croit ainsi à l’épanouissement pour une élite de « gens libères « (que Rousseau appellera « les belles âmes «) composés de , « nobles chevaliers « « dames de haut parage, fleurs de beauté, à céleste visage, à maintien prude et sage «. Ce qui nous laisse penser que l’utopie de Rabelais, reposait sur la conciliation du christianisme – puisqu’il dit « entre, qu’on fonde ici la foi profonde « - et de l’épanouissement humain. (Renaissance )