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Madame Bovary analyse linéaire pages 311-313

Publié le 14/04/2023

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« Oral Madame Bovary Partie 2 Chapitre XIV page 311-313 de « Un jour qu’au plus fort de sa maladie » à « Des Erreurs de Voltaire, à l’usage des jeunes gens, etc.

» Introduction Madame Bovary est un roman rédigé par Gustave Flaubert et paru pour la première fois en 1856.

Cette œuvre majeure de la littérature française raconte l’histoire d’Emma Bovary, mariée à un médecin, qui aspire à une vie au-dessus de ses moyens finissant par causer sa perte. Situation Emma, étant de plus en plus attachée à son amant Rodolphe, se ruine en cadeaux, en produits de beauté et en bijoux et ose même voler de l’argent à Charles, son époux.

Après une altercation avec sa belle-mère qui lui reproche d’être infidèle, Emma forge des projets d’évasion avec son amant lors desquels Rodolphe réalise ne pas être capable de poursuivre la relation.

Par la suite, ce dernier rédige une lettre de rupture hypocrite qui entraîne la crise nerveuse d’Emma.

Charles, inquiet de l’état de santé de sa femme, abandonne ses patients pour la soigner. Au début du chapitre dont est issu l’extrait, nous apprenons l’arrivée des problèmes d’argent pour la famille Bovary.

Charles est incapable de suivre financièrement les dépenses ménagères et apprend l’existence des dettes d’Emma auprès de M.

Lheureux qui l’avait arnaquée.

Ainsi il décide d’emprunter de l’argent au marchand d’étoffe qui lui remet des billets de crédit, bien que Charles ignore comment les lui rembourser.

Ce chapitre marque le début de la décadence financière des Bovary, mais souligne également la cruauté et la cupidité de M.

Lheureux qui tire profit de leur misère pour arnaquer Charles. Présentation Alors que son état se détériore, Emma Bovary trouve refuge dans la religion en demandant la communion.

Objet de visions mystiques, elle voit son état nettement s’améliorer et souhaite « devenir une sainte ».

Lors de ses visions, Emma confond des éléments du monde réel avec ceux de l’imaginaire.

Cette scène nous laisse penser que, d’après Flaubert, il est possible d’être croyant que si la personne y est mentalement prédisposée.

Malgré cela, la scène ne perd pas sa dimension merveilleuse. Caractérisation L’unité d’action se concentre sur Emma et a principalement lieu dans la chambre de cette dernière.

La tonalité de l’extrait est sublime, mystique et la description des hallucinations est très imagée.

Les visions célestes d’Emma sont représentées de manière très stéréotypée et correspondent aux représentations traditionnelles de l’assomption de la Vierge.

La religion d’Emma s’oppose à celle de l’abbé Bournisien qui elle est plus pratique que mystique. L’ecclésiastique traite Madame Bovary quasiment d’hérétique et tente de la remettre dans le droit chemin en lui conseillant des lectures surannées qui défendent sa vision de la religion. Lorsque l’action se porte sur le curé, la tonalité et le style se dégradent et deviennent respectivement grotesque et simple.

« …il eût expédié de la quincaillerie à des nègres, … » p. 312, ligne 28 ou encore « …des espèces de romans à cartonnage rose et à style douceâtre… » p.

313 ligne 1 Mouvements Nous distinguons trois mouvements dans ce texte.

D’abord a lieu la description des hallucinations mystiques dont Emma fait l’objet.

Au cours du deuxième mouvement, le narrateur explique l’ampleur que la religion a sur Emma.

Le dernier mouvement montre la misogynie de l’Homme religieux et comment il décrédibilise la religion d’Emma. Problématique Nous pouvons donc nous demander de quelle manière le narrateur parvient à rendre Emma risible dans son lien avec la religion, bien qu’elle y trouve son salut. Une religion romantisée L’extrait démarre avec une ellipse afin de faire comprendre au lecteur que cela fait désormais un moment qu’Emma est souffrante.

La première phrase nous montre qu’elle est « au plus fort de sa maladie » et qu’elle a l’impression d’agoniser, au point qu’elle demande la communion. Nous semblons alors presque assister aux derniers sacrements d’Emma.

Étant donné que le monde concret ne parvient pas à la sauver, elle se tourne vers la spiritualité.

Cela s’explique lors de la seconde partie de la phrase où « la commode encombrée de sirops » est transformée en autel.

De plus, les sirops encombrants montrent bien que les médicaments ne sont d’aucune utilité et s’opposent aux fleurs de dahlia semées par terre par Félicité.

La polysémie du mot semer est très intéressante car elle est évocatrice de la future situation d’Emma.

Telle une graine que l’on plante/sème, une autre Emma va en germer.

Bien évidemment, il est d’autant plus significatif que Félicité s’occupe de les éparpiller, cela renforce le sentiment de béatitude et de bonheur calme et durable recherché par sa maîtresse de maison.

Ainsi les dahlias font le lien entre le réel et la béatitude religieuse.

Cependant le lecteur érudit se rendra compte ici du caractère burlesque du symbole de la fleur de dahlia puisque malgré la symbolique méliorative de la fleur qui peut signifier l’amour éternel, la fidélité ou le bonheur, celle-ci était également symbole d’infidélité à l’époque du récit, renvoyant ainsi à la relation extraconjugale d’Emma avec Rodolphe.

Le début de la seconde phrase s’oppose au début de la première.

Alors que Madame Bovary est initialement fort malade, elle « sent quelque chose de fort passant sur elle ».

Nous pouvons ici souligner la réutilisation de l’adjectif fort, mais dans un contexte plus positif cette fois-ci.

Cette « chose » fait tabula rasa de l’être d’Emma à l’aide d’une gradation qui passe de la notion la plus sensible à la plus spirituelle.

La phrase suivante annonce le début d’une nouvelle vie pour Emma.

« Sa chair allégée » pourrait être interprété comme la notion de la Masse de l’âme, notion moderne de la perte de poids qui suit la mort.

Le fait que son corps ne pesait plus démontre que la religion est pour elle bien un monde spirituel où il n’y a pas de place pour le physique.

Dans « une autre vie commençait » l’usage de l’adjectif « autre » au lieu de « nouveau », par exemple, représente bien le désir d’Emma de vivre une vie différente et non pas une nouvelle qui pourrait très bien « se terminer » de la même manière.

La seconde proposition de la phrase est une première allusion à l’Assomption de Marie, « montant vers Dieu ».

En outre, la polysémie du verbe « s’anéantir » peut signifier à la fois la dévotion d’Emma pour la chrétienté, mais également la destruction de son être dans cet amour.

Le reste de la proposition semble plutôt pencher vers la deuxième option à l’aide de la comparaison faite avec de la vapeur d’un encens, symbole de divinité.

Néanmoins cela semble être une vision très exagérée et incohérente avec la religion. La prochaine phrase nous apprend que les draps du lit sont aspergés d’eau bénite.

Nous nous demandons pourquoi ce n’est pas Emma qui est bénite.

Peut-être que les draps sont souillés et ont besoin d’être purifiés ? Par ailleurs, la symbolique du lit correspond parfaitement à la situation d’Emma, car ce dernier représente la maladie et la mort, mais s’y oppose également avec le symbole de l’amour conjugal.

La proposition subordonnée qui suit, décrit le moment de la communion à l’aide d’une hyperbole.

L’hostie blanche, symbole de pureté, provoque en Emma une « joie céleste » qui faillit lui faire perdre connaissance.

L’usage du nom « Sauveur » au lieu de celui de « Christ » montre bien qu’Emma avait besoin d’être sauvée. Après avoir accepté le corps du Sauveur, elle voit son environnement se déformer et elle commence à halluciner.

Encore une fois, le monde sensible laisse place à un monde plus spirituel, à un monde céleste.

Les rideaux de son alcôve se transforment en nuages, la lumière des deux cierges posés sur la commode qui nous le rappelons fait office d’autel, deviennent des gloires éblouissantes, c’est-à-dire des rayonnements divins.

Justement la symbolique du cierge désigne la lumière du Christ et l’amour de Dieu.

De plus, il est intéressant de souligner qu’elle peut également signifier la fragilité des croyants qui veulent se repentir, ce qui est le cas d’Emma.

À la suite de cela, Emma laisse retomber sa tête, ce qui nous indique qu’elle se laisse submerger par son imaginaire.

Elle peint un véritable tableau à partir de sa vision romantisée de la religion.

Elle entend des anges jouer de la harpe et voit des saints tenir des palmes vertes, ainsi que le trône d’or de Dieu et Dieu lui-même.

Ici la symbolique de la palme se détache, car elle est le symbole chrétien du martyre.

Les anges aux ailes de flamme envoyés par Dieu pour ramener Emma vers la terre rappellent les cierges.

Emma imagine un monde religieux extrêmement romantisé, fantaisiste et sans cohérence.

Dans son imaginaire, elle est ressuscitée grâce à sa vision de la religion dont elle s’est elle-même convaincue. Ce premier mouvement est riche en double sens et en symbolisme.

Très religieux, Emma nous partage la vision de son monde mystique qui se trouve être très pictural.

Justement, Flaubert s’est inspiré d’un tableau qui se.... »

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