MADAME BOVARY, II° partie, ch V "Ce fut un dimanche de février...et l'on s'en retourna vers Yonville »
Publié le 06/10/2018
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vocabulaire de la sensation : « froid, pâleur, langueur, douceur ». Et Léon devient presque un héros romantique plein de charme ; par opposition à Charles, le rustre, Léon, aux yeux d'Emma, a l'élégance et la prestance du héros qui incite à l'élan amoureux et sensuel. Mais cette tentative d'élévation des sentiments tourne court : la chute de la phrase marque aussi la fin du rêve (« où le ciel se mire ») ; fin de
l'illusion et du mirage. Car aucun des personnages n'échappe à la médiocrité.
3. Le retour à la réalité :
Maladresse de l'enfant, panique, cris du père, intervention du domestique, et surtout de Charles qui l'accable définitivement aux yeux d'Emma. Le cri d'Homais interrompt la rêverie d'Emma. L'incident est d'une banalité extrême ; il brise le court moment d'enchantement qu'a connu Emma, et il met fin à la promenade.
C'est un geste normal (le couteau sorti de la poche) qui accentue la réaction d'Emma : il lui paraît vulgaire et augmente d'autant son mépris qu'une attirance est née envers Léon. Emma a toujours renié son origine paysanne ; pour la première fois, elle sent son attirance vers Léon, d'autant plus nette qu'est grande son aversion pour son mari.

«
en ruine plutôt et décrite à l’état d’abandon ; des éléments
hors d’usage, en désordre, déjà vieux (« roues rouillées »)
avant d’avoir servi.
On s’étonne qu’un site aussi lugubre et
dépourvu de vie puisse être choisi comme but d’une sortie un
jour de détente et de loisir.
Ce décor accentue le côté sans
joie de la promenade ; on est obligé d’établir une
correspondance : un décor sinistre ? un groupe de personnes où
l’ennui domine.
2.
Les personnages :
Les 4 personnages sont successivement évoqués ; chacun a ses
caractéristiques, mais ils ont en commun la médiocrité :
médiocrité des êtres, médiocrité d’une vie.
Mais il y a des
différences dans cette banalité : Emma peut ainsi percevoir ce
qui distingue Charles et Léon.
Pour la première fois, elle met
en parallèle son mari et un autre homme.
Par ordre d’apparition dans le récit :
?HOMAIS : c’est d’abord lui qui est dans l’objectif du
narrateur.
« Homais parlait » :une phrase très brève suffit à
faire le tour du personnage.
Dans le roman, Homais est celui
qui parle et pontifie ;
« Il expliquait » : imbu de lui-même (d’où son souci
pédagogique !), ses péroraisons dessinent un personnage
médiocre, pédant, fat, et qui ici reste accroché à la réalité
pratique : ce qui l’intéresse, c’est «la force des planchers,
l’épaisseur des murailles ».
C’est un esprit étriqué.
?EMMA : elle est au centre de la scène et le narrateur lui
cède alors la place.
C’est le point de vue interne qui
s’affirme ici.
Elle se laisse aller à la rêverie.
La phrase où
Homais explique est structurée, construite avec netteté,
logique ; elle contraste avec la phrase peu structurée, aux
contours plus flous qui montre Emma perdue dans ses pensées.
Son attitude (« s’appuyait un peu sur son épaule ») suggère la
recherche d’un appui, d’un compagnon chez une femme faible et
frileuse en quête d’un peu de chaleur dans un monde froid et
triste.
L’image d’Emma regardant au loin le soleil symbolise
les 2 aspects de cette femme : une quête de la passion et un
vécu quotidien ennuyeux
?CHARLES : un simple mouvement de tête d’Emma, et voila
Charles.
« Homais parlait », « Charles était là » : phrase
aussi brève, et choix du verbe Etre pour caractériser Charles
; on voit bien que Charles, réduit à ses habits, n’est pas de
nature à répondre aux attentes et aux rêves d’Emma.
Le lecteur
le voit à travers les yeux
d’Emma et les termes péjoratifs indiquent les sentiments
d’Emma à son égard : « des lèvres tremblotaient/ stupide/ dos
irritant à voir/ la platitude du personnage » : le regard est
impitoyable, cruel, sans indulgence ; c’est un portrait sans
nuance où tout est détestable.
Emma éprouve pour son mari une
répulsion physique, et son mépris pour lui relève presque de
la perversion (« goûtant une sorte de volupté dépravée »).
?LEON : le pas en avant (« Léon s’avança d’un pas ») le fait
apparaître au premier plan.
Le personnage de Charles est en
harmonie avec le décor de la promenade, celui de Léon est plus
en harmonie avec les rêves romanesques d’Emma.
La progression
du sentiment ressenti- et du rêve- est marquée par le
2.
»
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