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MADAME DE STAEL

Publié le 30/03/2012

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De cette période mal connue, insérée entre les géants du XVIIIe siècle et ceux du romantisme, émergent peu de grands noms. Chateaubriand les écrase tous. Quant à l'autre célébrité littéraire de ce temps, Mme de Staël, elle est entrée dans le purgatoire des écrivains négligés. Longtemps méconnue, déchirée entre des partisans trop dévoués et des ennemis trop actifs, elle fait figure d'héroïne de tragédie ou de personnage à double face. La haine de Napoléon à son endroit, les indécisions de Constant, les passions politiques de ses contemporains ou de la postérité ont fait leur oeuvre. La juste compréhension de sa pensée en a beaucoup pâti. Son importance, largement reconnue de son temps, lui a fait exercer une grande influence sur les générations qui ont suivi. Puis, à mesure que ses idées se répandaient, se diluaient, on oubliait à qui revenait le mérite de les avoir propagées. Son style auquel déjà Stendhal trouvait de l'enflure, vieillit et, la nouveauté disparaissant à mesure que le temps s'écoulait, son oeuvre devint un monument plus ou moins respecté et en tout cas peu lu. Depuis cinquante ans, les travaux sur elle ont permis d'éclaircir bien des problèmes ; beaucoup d'inédits sont sortis de l'ombre, permettant de mieux approcher le moi intime et l'oeuvre de l'écrivain et de lui appliquer les  méthodes critiques d'aujourd'hui ; il y a bien des questions à poser à cette oeuvre féconde ; le travail est en ce sens à peine commencé.

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« 1 ~ 1 1 1 i ~ 1 i MADAME DE STAEL 177 milieu exceptionnel.

Sa mère est vaudoise ; son père, genevois, a des origines germaniques ; tous deux, protestants convaincus, viennent de cette Suisse ro­ mande où foisonnent les talents en tout genre.

Necker, petit commis de banque à ses débuts, a fait une fortune considérable avant d'être contrôleur des finances de la France et ministre ; sa femme a connu la pauvreté et travaillé pour vivre.

Très vite après son mariage et pour aider aux ambitions de M.

Necker, elle organise et régente un salon qui devient célèbre en Europe, le dernier du 18e siècle; aux dîners du vendredi, se rencontrent Diderot, d'Alembert, Buffon, Bernardin de Saint-Pierre, Mlle de Lespinasse, Mme Geoffrin, Mme du Deffand, Grimm, Mably, Raynal, l'aristocratie française, les hommes politiques, les diplomates.

C'est dans ce milieu privi­ légié que grandit l'enfant le mieux fait pour en tirer parti.

A vingt ans, Mlle Necker, qui a refusé le jeune et déjà célèbre Pitt, quelques princes allemands et lords anglais, épouse sans amour le baron de Staël, ambassadeur de Suède en France, protestant, sans fortune, pour rester à Paris, le seul endroit où il lui soit possible de vivre.

Elle ouvre un salon à son tour, qui va refléter celui de sa mère, en plus jeune, plus vivant, moins guindé.

Il y vient les étran­ gers de marque, les Français de l'aristocratie libérale, les Noailles, La Fayette, Clermont- Tonnerre, Condor­ cet ; il y vient surtout Narbonne, pour lequel elle aura toutes les ambitions, Mathieu de Montmorency, l'ami de toute sa vie, Talleyrand, le traître, « les trois hommes que j'aimais le plus à cette époque».

Si son mariage est décevant, Mme de Staël trouve du moins un grand bonheur à vivre dans ces dernières années de la monarchie, où l'on remue tant d'idées neuves avec tant d'espérances ; elle pousse avec enthou­ siasme aux grands événements qui se préparent.

En 1788, elle publie des Lettres sur J.-J.

Rousseau, où. »

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