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Madame de Staël - Présentation de l'oeuvre

Publié le 27/02/2012

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Si Chateaubriand a offert les modèles les plus éclatants d'une littérature nouvelle, Mme de Staël (1766-1817) en a, beaucoup plus précisément que lui, posé les principes. Formée intellectuellement dans le salon de sa mère, Mme Necker, la femme du banquier genevois qui fut ministre des finances de Louis XVI, elle offre sur ce point le plus parfait contraste avec son contemporain Chateaubriand; elle restera toute sa vie une mondaine, avide de conversations, qui ne saurait se passer d'un salon où discuter idées et littérature. Elle débuta à vingt-deux ans par des Lettres sur Jean-Jacques Rousseau (1788) où elle exerce pour la première fois son talent de critique ....

« cœur que se trouve la véritable vie.

En 1800, elle donne l'ouvrage capital d'où le Romantisme devait tirer tant d'idées constructives : De la littérature, complété par De l'Allemagne (dont l'édition française fut, en 1810, mise au pilori par ordre de l'Empereur comme anti­ nationale, et qui parut à Londres en 1813, puis à Paris en 1814).

Deux romans complètent son œuvre : Del­ phine (1802) et Corinne (1807), ainsi que ses mémoires qu'elle intitule Dix années d'exil.

Son influence personnelle ne fut pas moins grande que celle de ses ouvrages. Installée longtemps dans son château de Coppet, sur les bords du Léman, elle groupa autour d'elle, entre 1804 et 1814, des libéraux ennemis de la tyrannie impériale et surtout des gens de lettres qui sentaient le besoin d'un renouvellement littéraire : Benjamin Constant, le critique allemand A.-W. Schlegel, adversaire déclaré de la tradition classique française, parfois Mme Récamier, le genevois Sismondi, historien des littératures méridionales. Sa conversation brillante, si riche en aperçus lumineux et féconds, fit de ce milieu un foyer ardent où se forgeaient les principes d'une littérature nouvelle.

Mais il va sans dire que c'est dans ses ouvrages que la masse des lecteurs trouva ces principes. Même ses romans, dont le sujet commun est la lutte d'une femme supérieure par son esprit contre une société étroite où elle ne peut trouver le bonheur, valent surtout par les développements où, en marge de l'action, elle traite toutes sortes de sujets, et les questions esthétiques et morales en particulier. Elle révéla ailleurs, en traitant de la littérature, et, .plus encore, de la sensibilité alle­ mande, une conception encore inconnue du monde moral. Elle avait interrogé, au cours de deux voyages de documentation, les grands esprits qui faisaient alors la gloire de la plus belle période de la littérature d'Outre- Rhin : Gœthe, Schiller, Fichte; elle avait découvert une littérature éclose hors de l'atmosphère des salons, et lentement élaborée dans la solitude ou l'isolement, dont les produits sont des actes de foi et non des modèles d'esprit; qui ne doit à peu près rien, pensait-elle, à la tradition gréco-latine, mais qu'inspirent, tantôt le passé national, tantôt les caractères de l'âme la plus moderne et qui n'a pas perdu contact avec le peuple au milieu duquel elle est née. Elle avait admiré une. »

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